Comparaison des coûts. bit contrats communautaires
Approches et pratiques en contrats communautaires
contrôle de qualité de travaux. Même si un entrepreneur privé a également besoin de formation, il a plus facilement la possibilité de faire appel à des compétences venant de l’extérieur.
7.
Les habitudes et pratiques culturelles ou traditionnelles peuvent constituer un frein
à l’avancement des activités et des décisions (ex : en cas de décès d’un responsable ou signataire). L’efficacité d’une organisation de base reste tributaire de la complexité de la communauté qu’elle représente.
8.
Malgré des procédures d’élections transparentes et démocratiques, un Comité peut
être composé d’élites locales et certains groupes défavorisés peuvent ne pas y être représentés convenablement. Le risque d’une « récupération » par des chefs traditionnels ou des responsables politiques locaux, agissants plus par intérêt personnel ou celui d’un clan, constitue aussi un inconvénient. Le manque d’homogénéité des communautés peut être source de lutte de pouvoir et de conflits dangereux pour l’exécution du contrat communautaire.
9.
Le manque de clarté ou certaines ambiguïtés dans la définition des rôles et responsabilités peuvent mener à des conflits internes entre les comités ou avec les associations socioprofessionnelles et autres partenaires.
10.
Au niveau de la main-d’œuvre, la nécessité de recruter localement peut s’avérer
être un handicap par rapport à une entreprise privée ou aux services publics pouvant faire appel à un marché plus large. Par exemple au cas où des ouvriers formés se feraient embaucher ailleurs, ralentissant les travaux et réduisant les compétences disponibles pour l’entretien au sein de la communauté. Une mobilisation temporaire des contributions peut aussi poser problème, surtout si elle est sous forme de travaux non payés (attention à ce que les travaux non payés soient volontaires et non forcés).
6.3.
Comparaison des coûts
La comparaison des coûts est difficile à établir, surtout s’il s’agit de gestion d’un service, d’entretien ou d’exploitation, car la prise en charge communautaire remplace souvent des prestations assurées par des services municipaux ou de l’Etat, inclus dans des budgets plus globaux. Les effets doivent plutôt se mesurer en terme de dynamisation de l’économie locale, de création de nouveaux revenus, de flux financiers au niveau du quartier ou du village, etc. Par ailleurs, si le contrat communautaire semble plus rentable et permet une meilleure répartition des profits dans la société, sa mise en place est plus coûteuse en terme de temps, d’appui nécessaire ou de formations, comme dit précédemment.
La comparaison est plus facile dans le cas de travaux d’infrastructures, malgré l’utilisation de normes adaptées ou l’organisation de travaux en régie. Certaines comparaisons ont été faites sur les coûts contractuels, à partir de barèmes municipaux ou d’offres du secteur privé.
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Leçons tirées d’expériences de terrain
Dans cette comparaison des coûts, il n’est souvent pas possible de prendre en considération les coûts indirects, que se soit dans les contrats communautaires, les contrats privés ou les travaux en régie.
Les principaux coûts indirects sont identifiés dans le tableau 4 ci-dessous, mais il est difficile d’établir le pourcentage qu’ils représentent sur le coût total des travaux, car il dépendra de la taille du contrat, des difficultés techniques, des sites et de la durée du contrat. D’autres éléments auront un impact sur les coûts de réalisation, tels que l’utilisation de l’approche HIMO, l’utilisation de matériaux locaux, les modes de fabrication (pavés, briques, tuiles) ou le suivi et l’organisation des chantiers.
Encadré 19 : coûts des travaux
Pakistan : dans le projet d’Infrastructures Communautaires (CIP), 2 chantiers d’infrastructures ont produit un travail de qualité en réduisant les coûts de 23% par rapport aux estimations d’une approche classique.
(Source : Participation and Partnership in Urban Infrastructure Management – P. Schübler for UMP)
Sri Lanka : les contrats communautaires administrés par le NHDA ont fourni des infrastructures à un coût environ 20% moins cher que les coûts officiels, et ceci sur 93 contrats. Moins de 10% des contrats dépassèrent les montants initialement prévus.
(Source : Community Initiatives in Urban Infrastructure –ODA)
Ouganda : les drains réalisés en approche communautaire (main-d’œuvre et matériaux) dans le projet de Kalerwe ont coûté 60.000Sh au m², et d’après les services municipaux, le coût du curage et de la protection d’un drain s’élève à 133.000Sh. Ces chiffres prouvent la compétitivité des travaux communautaires, même si la qualité de leur finition était inférieure aux normes exigibles à un entrepreneur privé.
Togo : dans le projet PRICUR, les chantiers écoles avec les PME, en approche HIMO, suivi par la communauté et le projet, furent de 20% moins chers pour les constructions, et de
40% pour la voirie pavée, que des chantiers similaires réalisés par les agences d’Etat en approche conventionnelle.
Sénégal : coût de gestion forestière
Selon les estimations du projet Combustible Domestique, le coût d’une opération de reboisement classique coûte 400.000Fcfa/ha, si elle est réalisée avec l’appui des communautés elle coûte 200.000Fcfa/ha. Enfin, les charges de fonctionnement des comités locaux de gestion et de surveillance, dont l’intervention permet d’éviter les opérations de reboisement, s’élèvent annuellement à 400Fcfa/ha.
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Approches et pratiques en contrats communautaires
b
Tableau 4 : Coûts indirects par mode de mise en œuvre
(travaux d’infrastructures)
Mode de réalisation
Contrats communautaires
Travaux en régie
Entreprise privée
Coûts indirects
Coûts liés aux procédures parfois longues d’animation et mobilisation communautaire jusqu’à la signature du contrat
Coûts de formation communautaire
Surcoûts liés aux
éventuelles modifications sur le terrain ou aux conditions de travail difficiles
Les conditions difficiles peuvent aussi faire augmenter le montant des offres
Payement éventuel d’indemnités par l’entrepreneur ou la commune
A la charge de
Bailleur de l’appui technique
Justification des coûts
Oui. Appropriation par la communauté et transparence
Coûts de l’assistance technique durant la préparation et la réalisation
Coûts du personnel permanent, salaires et frais de fonctionnement
Surcoûts dus à la faible motivation du personnel et à la rigidité des règles administratives
Possibilités que la commune doive payer des indemnisations
(perturbations,
échanges de propriétés)
Coûts d’entretien devant être pris en charge entièrement par la commune
Coûts de préparation des offres
Bailleur de l’appui technique
Bailleur de l’appui technique
Gouvernement, municipalité
Gouvernement, municipalité, communauté
Gouvernement, municipalité
Gouvernement, municipalité
Oui. Mesure d’accompagnement importante
Oui. Si nécessaire, formation de l’appui technique
Non. Doit être réduit autant que possible
Non. Manque d’efficacité, faible productivité et retards
En fonction des accords avec la communauté
Dépend du type d’infrastructure et des accords de gestion
Entreprise, municipalité Oui. Renforce les entreprises, assure la transparence des coûts
Gouvernement, municipalité
Dépend des travaux, plus fréquent en milieu urbain
Gouvernement, municipalité
Gouvernement, municipalité, entreprise
Oui. Assure le rendement et la qualité des travaux
Oui. Conditions contractuelles
équitables
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