www.inspira-sons-info. Le meilleur de l’info pour le best de l’audio. Acoustica Beatcraft Ajouter une boîte à rythme virtuelle au paysage de l’informatique audio aujourd’hui, cela semble à première vue une aussi bonne idée que d’importer un camion de sable en Arabie Saoudite. Et à seconde vue, quand on lance le programme, l’impression semble se confirmer : on ne fait pas plus classique, plus « déjà vu » que cet écran dans lequel, visiblement, il suffit de cliquer sur une rangée intitulée « Kick » pour faire naître des sons de grosse caisse. L’incompréhension grandit quand on s’aperçoit qu’en plus, Beatcraft n’est pas un insérable et ne parle pas MIDI. Une drumbox de plus parmi des dizaines, une drumbox qu’on ne peut ni commander via un clavier ou un séquenceur, ni synchroniser avec un autre programme ! Qu’allons-nous faire dans cette galère ? Copyright Inspira-Sons / Tom Goldschmidt 1 www.inspira-sons-info. Le meilleur de l’info pour le best de l’audio. Sancta Simplicitas Allons, un petit effort, on essaye quand même… Pour se sentir envahi, après quelques minutes, par une sensation pratiquement oubliée ces dernières années: une sorte de détente, de tranquillité. Tiens, pourquoi ? Bon sang, mais c’est bien sûr ! Beatcraft est simple ! Pas besoin de fouiller un PDF ou un manuel de 522 pages. Pas de descente en slalom le long de menus vertigineux sur les pentes desquels on trouve tout sauf la commande qu’on cherche. Les trois quarts des manœuvres tombent sous le sens, les autres se révèlent facilement dans un mode d’emploi d’un dépouillement zen. Qui plus est, l’interface est claire : pas de caractères minuscules en gris moyen sur un fond gris foncé, des icônes larges et compréhensibles, des onglets à la manipulation évidente… C’en est presque ringard en un temps où les programmes les plus in semblent vouloir faire la fortune des ophtalmologues ou concurrencer un cassetête chinois de difficulté moyenne. Beatcraft est livré avec une quantité respectable de sons variés, et jouera vos échantillons Wav, MP3, Ogg ou Wma, de batterie ou autres (effets, accords …). La création de motifs se fait par des moyens qui nous viennent de la plus haute antiquité, c’est à dire en cliquant les rectangles disposés dans des divisions qui représentent des mesures. La tâche est facilitée par des raccourcis tels que « Placer un son de cet instrument sur la première croche de chaque temps ». Par contre, on aimerait pouvoir copier le contenu d’une piste sur une autre. Combien de mesures par motif ? De une à 32. Et si vous voulez à tout prix un rythme en 7/32, le logiciel vous crée illico presto la grille nécessaire, nous avons vérifié (Comment ? En comptant les rectangles, pour être sûr. Métier d’esclave…) et joue imperturbablement. Nous avons alors poussé le vice jusqu’à exiger une mesure en 7/35 (succès de l’été garanti dans toutes les boîtes). La première fois, le programme a hésité, puis planté. Nous avons insisté, il s’est exécuté (avec un petit soupir agacé). Enfin, nous avons ramené la mesure à un classique 4/4, Beatcraft s’est exécuté (avec un soupir d’aise). Moralité : rien de plus facile que de descendre au niveau de la triple ou quadruple croche, du moins tant qu’on reste dans une logique binaire. Si vous exigez des triolets, la résolution maximum est la double croche. Mais par ailleurs, vous pourrez faire balancer vos rythmes grâce à une fonction « swing » dosable de 1 à 100. Dès le moment où vous connaissez le tempo d’une boucle, rien de plus facile que de l’importer dans Beatcraft, de l’y Copyright Inspira-Sons / Tom Goldschmidt 2 www.inspira-sons-info. Le meilleur de l’info pour le best de l’audio. faire tourner, et de l’enrichir en programmant les instruments de votre kit. Mais vu l’absence de « time-stretching », pas question de modifier le tempo, sans quoi la boucle sera désynchronisée par rapport au motif rythmique. Fignolage Une fois votre base rythmique créée, reste à enrichir le son à deux niveaux : celui des notes et celui de l’instrument. Pour celui-ci, Beatcraft dispose d’une belle série d’effets efficaces : chorus, réverbération, ligne de retard, compresseur, égaliseur, flanger, distorsion, que vous placerez dans l’ordre de votre choix, applicables aussi bien instrument par instrument qu’à tous. Dernière étape : fignoler chaque note via les contrôles de pas (step controls), qui déterminent : volume, panoramique, vitesse de lecture de l’échantillon, filtres passe-bas et passe-haut, chacun disposant de son niveau de résonance. Ajoutons encore une « lecture à l’envers » (ce « zzzzwwak ! » irrésistible en techno) et une fonction permettant d’étouffer le son précédent (l’usage classique est d’empêcher un charleston ouvert de continuer à résonner pendant le son de charleston fermé qui lui succède). Ce travail artisanal permet d’apporter à vos mesures de fines nuances qui leur donneront plus de naturel, ou de leur infliger des modifications plus drastiques et « industrielles » en diable. Travail artisanal égale chipot : pour vous faciliter la tâche, créez des niveaux de vélocité prédéfinis (quatre au maximum). Exemple : si le deuxième niveau est de 80, il suffira de cliquer deux fois sur la Copyright Inspira-Sons / Tom Goldschmidt 3 www.inspira-sons-info. Le meilleur de l’info pour le best de l’audio. note pour lui affecter cette valeur. Gâterie : les différentes pistes affichent, au choix, le volume, la fréquence de filtrage ou un autre paramètre de leurs notes. A la fenêtre de la librairie Beatcraft est plus qu’un simple créateur de motifs rythmiques, il est en même temps séquenceur. D’où l’existence de deux fenêtres de création : dans l’une, vous créez vos motifs, dans l’autre vous les disposez au long de pistes. Aussi l’écran est-il divisé en deux moitiés redimensionnables horizontales (ce serait pratique parfois de pouvoir les disposer verticalement), qui la plupart du temps hébergeront l’une de ces deux fenêtres. Mais vous pouvez aussi les dédier à d’autres tâches : visualiser une librairie de batteries virtuelles (« kit library »), une librairie d’échantillons(« sample library »), ou une fenêtre d’exploration. Nous y reviendrons. Quant au séquenceur, il est - lui aussi – simple et pratique. Insérer ou déplacer des motifs (« patterns »), des changements de tempo ou des marqueurs de boucle se fait très facilement, de diverses manières. Il s’agit d’un séquenceur multipistes - vous pourrez donc placer côte à côte des formules rythmiques séparées pour le charley, la grosse caisse etc. En fin de parcours, reste à exporter le résultat sous forme Wav, MP3, Ogg ou Wma, avec ou sans les fins de réverbération (Beatcraft est trop généreux, vous devrez coupailler la fin dans un éditeur de sons), et avec une option spéciale pour l’export de boucles sans couper les sons longs tels que ceux des cymbales. Exporter est possible soit pour toute la séquence, soit motif par motif, mais pas pour une partie sélectionnée de la séquence, ni pour une piste sélectionnée du séquenceur. De même, pas de fonction « mute » pour faire taire l’une ou l’autre piste du séquenceur, alors que cette possibilité existe pour les pistes des motifs. La librairie d’échantillons permet d’organiser ceux-ci en groupes, ce qui facilitera la création de batteries virtuelles (« kits »). Les kits retiennent vos choix concernant le volume de chacun des sons les composant, leur position stéréo, et les effets que vous leur avez affectés. La librairie de kits est elle aussi visible dans une fenêtre, qui ressemble comme une sœur à celle de la librairie à échantillons. Copyright Inspira-Sons / Tom Goldschmidt 4 www.inspira-sons-info. Le meilleur de l’info pour le best de l’audio. Pour créer votre propre kit, importez des sons dans votre projet. Modifiez le nom donné (dans un rectangle au-dessus des noms des pistes) à la batterie virtuelle utilisée. Tirez ensuite ce rectangle vers la fenêtre qui comprend la liste des batteries virtuelles reconnues par Beatcraft. Votre création y apparaîtra. Cette manœuvre importante n’est pas explicitée dans le fichier d’aide, mais elle n’est pas bien difficile à deviner une fois que l’on a compris la philosophie du programme. Composer une batterie se fait assez rapidement, mais disposer les instruments sur des pistes (« move track up, move track down »…) peut s’avérer fastidieux, donc choisissez et répartissez-les sur les pistes soigneusement et avec prévoyance, plutôt que d’entasser une vingtaine de sons que vous n’utiliserez pas tous et dans lesquels vous aurez de la peine à mettre de l’ordre. Commencez « petit » et complétez à mesure des besoins, cela vous évitera de vous empêtrer, comme l’auteur de ces lignes, dans un kit gigantesque où Ginger Baker et Gene Krupa ensemble n’auraient plus su où donner de la baguette. Cela dit, puisque l’instrument est un lecteur d’échantillons, rien ne vous oblige à y charger uniquement des sons de batterie. S’il vous chante de fabriquer des rythmes avec des effets extra-terrestres, libre à vous, et les effets vous permettront d’en accroître encore l’étrangeté. Pour partir à la pêche sur votre disque dur, vous disposerez d’encore une fenêtre, du type de l’Explorateur Windows, pour intégrer plus facilement vos trésors à l’univers du logiciel. Copyright Inspira-Sons / Tom Goldschmidt 5 www.inspira-sons-info. Le meilleur de l’info pour le best de l’audio. Bilan L’interface est d’une souplesse très agréable et d’une simplicité limpide. Saluons la jonglerie rapide entre les fenêtres, via des onglets, et l’affichage ou non de la liste des patterns sur la droite du moniteur. « Compact display » réduit le nombre de paramètres affichés et donc la hauteur occupée par les pistes sur l’écran, pour les œuvres fouillées et denses qui voient les dites pistes se multiplier. On apprécierait, dans le même esprit, de pouvoir n’afficher que certaines pistes. Un petit dessin sur la gauche des pistes vous permet de distinguer visuellement toms, caisses claires etc., et un clic sur le dessin vous permet d’entendre le son correspondant. Question stabilité, deux petits plantages à signaler. Le grand manque est évidemment que Beatcraft ne communique avec aucun autre logiciel. Pas question de le synchroniser avec votre séquenceur pour vérifier si votre nouveau rythme s’intègre vraiment dans le morceau que vous êtes en train de composer. Seule solution : soit sauver le motif sous forme de fichier sonore et l’envoyer dans le dit séquenceur, soit suivre le chemin inverse : sauver sous forme de fichier sonore quelques mesures (jusqu’à 32) de votre morceau et faire lire ce Copyright Inspira-Sons / Tom Goldschmidt 6 www.inspira-sons-info. Le meilleur de l’info pour le best de l’audio. fichier par Beatcraft, en même temps que vos créations rythmiques. On a déjà vu plus simple. Cela dit, la firme Acoustica vous propose, sur le même site bien sûr que Beatcraft, son propre séquenceur audio, Wincraft. Autre défaut : chaque note est rigoureusement quantifiée : elle tombe pile sur le temps, sans que l’on puisse, comme dans pratiquement tous les séquenceurs, humaniser cette frappe métronomique. A vous de voir si vous préférez ce genre d’outil, ou si vous choisirez d’intégrer une boîte à rythme insérable à votre séquenceur favori, ce qui permettra d’en automatiser les paramètres par la grâce du MIDI. Si la formule proposée par Acoustica vous convient, nous pouvons témoigner qu’elle ne manque pas de puissance et se décline de façon souple et amusante. Etre simple et ludique est son premier atout, face à des monstres certes capables de plus, mais aussi nettement plus décourageants. Plus : Simple Amusant Relativement puissant Bon marché Pas gourmand en mémoire Idéal pour non-technoïdes Parfait pour fabriquer des boucles Moins : Pas de MIDI Pas de communication avec d’autres programmes Quantification non modifiable Windows only… Autonome seulement… Pas question de VST, de DXI, de … $39.95 Démo téléchargeable sur www.acoustica.com Tom Goldschmidt Inspira-sons Copyright Inspira-Sons / Tom Goldschmidt 7 ">

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