E.3. Accompagnement du patient
E.3.1. Validation de la demande de médicaments par un patient atteint de BPCO ou d’asthme
Lors de la demande d’un médicament en vente libre ou de la réception d’une prescription pour un médicament sans rapport avec l’asthme ou la BPCO, le pharmacien analyse la demande/la prescription en tenant compte de la pathologie du patient, de son dossier pharmaceutique (historique médicamenteux, première délivrance ou renouvellement, ...) et,
éventuellement, du contexte de la prescription (spécialité du médecin prescripteur, ...).
Outre les interactions médicamenteuses potentielles, il faudra également accorder de l’attention :
• Au rappel annuel de la vaccination antigrippale.
• Pas d’acide acétylsalicylique ou d’AINS en automédication chez les patients asthmatiques (le paracétamol peut être utilisé), sauf si un usage antérieur ou un test de provocation oral n’ont pas démontré d’hypersensibilité à ces substances.
• Aux β-bloquants non cardiosélectifs (également sous forme de gouttes ophtalmiques) dans l’asthme et la
BPCO ; les β-bloquants cardiosélectifs dans l’asthme.
Une crise d’asthme ou une exacerbation de la BPCO peut être déclenchée par les β-bloquants non cardiosélectifs :
→ Carvédilol (Kredex
®
, Dimitone
®
et génériques) ;
→ Labétalol (Trandate
®
) ;
→ Pindolol (Visken
®
) ;
→ Propranolol (Inderal
®
et génériques) ;
→ Cartéolol (Carteol
®
, Arteoptic
®
, Carteabak
®
) ;
→ Lévobunolol (Betagan
®
) ;
→ Métipranolol (Beta-Ophtiole
®
) ;
→ Timolol (Timoptol
®
, Geltim
®
, Timabak
®
, Nyolol
®
, Nyogel
®
et génériques).
Il est déconseillé aux personnes atteintes d’asthme ou de BPCO d’utiliser des médicaments de ce groupe, tant par
voie systémique que sous la forme de gouttes ophtalmiques. La résorption des β-bloquants administrés sous forme
de gouttes ophtalmiques s’élève à environ 80%. De plus, l’effet de “premier passage” est évité, de sorte que des
concentrations plasmatiques actives sur le plan systémique peuvent être obtenues. Si la prise d’un β-bloquant est
inévitable, les β-bloquants cardiosélectifs auront la préférence. Ces molécules sont plus sûres mais pas totalement
sans risque. En effet, leur sélectivité diminue à doses plus élevées. Ces pourquoi ces derniers sont également contre-indiqués chez les patients asthmatiques.
• Médicaments utilisés dans le tabagisme chez les patients qui prennent de la théophylline (augmentation des taux plasmatiques de théophylline en cas de cessation tabagique).
• A l’usage fréquent d’antitussifs et de mucolytiques. Etant donné que l’utilisation de ces deux médicaments n’a pas sa place dans un traitement efficace de la maladie, il est indiqué de vérifier si la toux n’est pas la conséquence d’une technique d’inhalation incorrecte.
→ Une toux aiguë est le plus souvent déclenchée par une infection virale des voies respiratoires et est donc autolimitante.
→ En cas de toux chronique, le patient sera renvoyé vers le médecin. La prise en charge varie en fonction de la cause.
Causes possibles :
–
Hyperréactivité bronchique (suite à l’initiation ou l’augmentation temporaire d’un traitement par CSI)
–
Ecoulement post-nasal
–
Reflux gastro-oesophagien
–
Causes malignes (risque accru chez les patients BPCO car sont souvent des (ex-)fumeurs)
–
Traitement par IECA
44 —
En pratique
Bonnes Pratiques en Officine - février 2012