C. Traitement de l’asthme
C.1. Points essentiels
• Les anti-inflammatoires (corticostéroïdes ou antagonistes des récepteurs des leucotriènes) occupent une place centrale dans le traitement d’entretien.
• Le traitement de base principal des exacerbations consiste en l’administration répétée de bronchodilatateurs à action rapide et, si nécessaire, en l’instauration rapide d’un glucocorticoïde par voie systémique.
• Le traitement est adapté continuellement en fonction du degré de contrôle de l’asthme du patient. Si l’asthme n’est pas contrôlé, on passera à une étape de traitement supérieure. Si l’asthme est contrôlé durant trois mois au minimum, on descendra à une étape de traitement inférieure.
C.2. Contrôle de l’asthme
Bien que l’affection en tant que telle ne soit pas curable, il est malgré tout possible de maintenir les symptômes
sous contrôle. Le Tableau 22 donne un aperçu des objectifs du traitement. Ceux-ci déterminent également la stratégie médicamenteuse à adopter.
Objectifs du traitement
Symptômes diurnes
(Pratiquement) absents
(≤ 2 fois par semaine)
Limitations fonctionnelles Absentes
Symptômes nocturnes
Absents
Usage de bronchodilatateurs
à courte durée d'action
VEMS ou débit expiratoire de pointe (DEP)
(Pratiquement) absent
(≤ 2 fois par semaine)
Normal
Exacerbations de l'asthme (Pratiquement) absentes
(< 1 fois par an)
Tableau 22 : Objectifs du traitement de l’asthme r
C.3. Prise en charge non médicamenteuse de l’asthme
L’éviction des facteurs déclenchants est un point essentiel de la prise en charge non médicamenteuse de l’asthme. Les principaux facteurs déclenchants sont les allergènes (stimuli spécifiques), les infections virales, le tabagisme et les gaz de combustion (stimuli non spécifiques). Chez les patients obèses, une perte de poids peut aussi favoriser le contrôle de l’asthme.
STIMULI SPECIFIQUES
Les acariens, l’épithélium des animaux, les moisissures et les pollens sont les principaux allergènes en cause dans l’asthme.
• En cas d’allergie aux acariens, ce sont les déjections des acariens qui déclenchent une crise d’asthme. Eliminer ce facteur déclenchant n’est cependant pas une tâche facile : les mesures à prendre exigent une grande discipline sur le plan de l’hygiène et une série d’adaptations structurelles de la chambre à coucher. En outre, l’effet recherché de ces mesures, notamment la diminution des plaintes d’asthme et/ou de la consommation de médicaments, n’a jusqu’à présent pas été prouvé
17
. Les directives récentes ne conseillent pas non plus l’utilisation de méthodes chimiques ou physiques pour réduire le nombre d’acariens dans un environnement domestique normal
17,18,19
.
• Dans l’allergie aux pollens, l’éviction des pollens n’est possible que dans une certaine mesure.
• En cas d’allergie aux animaux domestiques, la mesure la plus efficace est de se défaire de l’animal. Eloigner l’animal de la maison, à l’essai pour une courte période, n’est pas efficace car la disparition des allergènes peut prendre plusieurs mois.
• Combattre l’humidité dans l’habitation est la meilleure mesure à prendre en cas d’allergie aux moisissures de
maison.
• Si l’allergie est liée au travail (animaux de laboratoire ou substances chimiques, par exemple), les mesures à prendre doivent être évaluées sur le lieu de travail.
STIMULI NON SPECIFIQUES
Les principaux facteurs déclenchants à éviter ou à éliminer sont les gaz de combustion et d’échappement, le tabagisme, les infections virales et certains médicaments.
• Le tabagisme peut accélérer la diminution du VEMS et réduire l’espérance de vie. De plus, fumer aggrave l’évolution de l’asthme et certaines études ont démontré que le tabagisme diminue l’efficacité des corticostéroïdes inhalés
12
.
• Les infections virales. Les directives internationales recommandent la vaccination annuelle contre la grippe saisonnière aux patients asthmatiques.
• L’acide acétylsalicylique déclenche une crise chez 1 adulte asthmatique sur 5 et chez 1 enfant asthmatique sur 20. Cet effet indésirable survient la plupart du temps en cas d’asthme sévère. Le tableau clinique et l’évolution d’une crise d’asthme provoquée par l’aspirine sont caractéristiques : crise d’asthme aiguë, souvent sévère, se produisant dans les quelques minutes à quelques heures qui suivent la prise d’aspirine. Elle s’accompagne souvent de rhinorrhée, de congestion nasale ou d’irritation des conjonctives. Contrairement au paracétamol, le risque de réaction croisée avec les AINS est élevé. C’est pourquoi il est conseillé d’être prudent lors de l’utilisation d’acide acétylsalicylique et d’AINS chez les patients asthmatiques, sauf si un test de provocation orale ou l’expérience ont montré qu’ils les supportaient bien.
r Source : Directives GINA 2010.
Bonnes Pratiques en Officine - février 2012
En théorie
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