6.1 - Utilisation de cartes. IFREMER des habitats marins
298 6 - Que peut-on faire avec une carte ? exemples de la manière dont des cartes ont servi à résoudre des problèmes concrets, puis aborde les liens entre les perceptions des utilisateurs et le succès de l’exploitation des cartes. En plus de la carte proprement dite, il faut fournir des détails qui décrivent la
carte et qui aident les utilisateurs à interpréter l’information qu’elle contient. La deuxième section explique comment une carte peut être décrite à l’intention d’autres personnes au moyen de ce que l’on appelle des métadonnées. Elle vise aussi à sensibiliser les intervenants du domaine de la cartographie des habitats quant à l’importance des
métadonnées. Les cartes d’habitats constituent une ressource extrêmement précieuse, et il est important de tirer le maximum de chaque carte, qui constitue très probablement la
seule carte d’habitats benthiques d’une zone donnée. Les cartes d’habitats doivent autant que possible être accessibles à la collectivité élargie des sciences et de la gestion du milieu marin, afin d’éviter d’inutiles dédoublements d’efforts pour acquérir des données dans un même territoire. La section qui porte sur la mise en commun de cartes donne des conseils sur les formats d’échange de données, sur les outils de traitement et de conversion, et sur les accords relatifs aux données.
Lorsqu’ils produisent une carte d’habitats marins, les cartographes choisissent les entités cartographiques les mieux adaptées à la finalité de la carte, par exemple pour décrire des structures physiques à échelle globale ou une information biologique détaillée. La variété des raisons pour lesquelles on dresse des cartes du fond de la mer entraîne une variété presque aussi grande d’entités cartographiques. Dans le contexte de la cartographie des
habitats marins, ces entités sont des classes d’habitat. Un ensemble défini de classes d’habitat s’appelle une typologie des habitats. Dans le cadre du projet M
ESH
, on appelle
traduction le processus de conversion des classes d’habitat d’une typologie à une autre.
La quatrième section de ce chapitre aborde les avantages et la faisabilité d’une telle traduction, ainsi que les processus qui permettent de la réaliser. Lorsque l’on rassemble des cartes produites dans le cadre de divers programmes de cartographie des habitats, il est probable que des cartes se chevauchent en certains endroits. Un tel chevauchement ne pose aucun problème en soi. Cependant, les cartes qui se chevauchent ont probablement été produites à des échelles différentes, à des fins différentes et avec des méthodes différentes. Même après une traduction dans une typologie commune, il est prévisible que des cartes ne concordent pas toujours dans les zones où elles se chevauchent. La cinquième section de ce chapitre donne des conseils à propos de la combinaison de cartes, en particulier dans le cas de cartes qui se chevauchent ou qui ont
été conçues pour être visionnées à des échelles différentes.
Les progrès rapides de l’informatique depuis une dizaine d’années ont accéléré l’accès aux données et leur traitement, ce qui a modifié radicalement notre approche de la recherche et de la gestion en matière d’environnement marin. Il est maintenant possible de rechercher rapidement de l’information de multiples sources dans Internet, et même de télécharger des données (de manière réelle pour les stocker, ou virtuelle par un accès dynamique) en vue de les afficher et de les analyser localement. La dernière section de ce chapitre explique comment rendre des cartes accessibles par Internet, que ce soit en alimentant ou en créant un site Web, et résume comment combiner des cartes avec d’autres cartes accessibles en ligne.
6.1 - Utilisation de cartes
Paul G
ILLILAND
et Sytze van H
ETEREN
Une carte d’habitats est un produit visuel et l’aboutissement d’un processus complexe qui fait intervenir l’interprétation de données par des experts. Une carte est conçue pour transmettre des messages précis à l’utilisateur. Pour de nombreuses personnes, une
carte est une œuvre d’art à admirer, mais pour d’autres, c’est un outil essentiel qui contribue à la résolution de problèmes environnementaux complexes. Malheureusement, ces deux extrêmes se mêlent parfois, lorsque les utilisateurs qui essaient de résoudre des
6 - Que peut-on faire avec une carte ? 299 problèmes ne connaissent pas la cartographie au-delà de son aspect esthétique. Nous espérons que ce Guide de la cartographie des habitats aidera les utilisateurs à mieux comprendre les cartes d’habitats, notamment leurs limites, et à en distinguer les aspects scientifique et artistique. Il ne faut pas oublier qu’une carte représente une vérité et non la vérité : il suffit de comparer les cartes du plateau continental des Pays-Bas produites pour des ingénieurs et pour des biologistes. Une même structure ne sera pas cartographiée de la même manière par des personnes différentes, sauf si celles-ci s’entendent pour utiliser les mêmes données en suivant les mêmes protocoles.
Pourcentage de vase sur le plateau continental néerlandais, à gauche produite principalement à partir d’estimations visuelles de la proportion de vase, à droite produite à l’aide d’outils numériques et à partir de mesures de la proportion de vase
Afin d’aider les utilisateurs à comprendre la contribution des cartes à la gestion de l’environnement, la présente section montre des exemples de la manière dont des cartes ont servi à résoudre des problèmes concrets, puis aborde les liens entre les perceptions des utilisateurs et le succès de l’exploitation des cartes. Les cartes du fond de la mer sont précieuses et constituent une denrée relativement rare, parce qu’elles reposent sur des données coûteuses à acquérir et longues à interpréter. Il est donc essentiel de tirer le maximum d’un gisement de données, aussi bien au moment où celles-ci sont acquises que par la suite. Ce sujet est abordé dans la sous-section 6.1.3 « Utilisation de cartes d’habitats au-delà de leur finalité d’origine ». Les autres sections du chapitre abordent les
étapes du cycle de vie d’une carte au-delà de son utilisation première prévue.
6.1.1 - Études de cas d’utilisation de cartes d’habitats
Les cartes du fond de la mer ont de nombreuses applications, depuis la sécurité de la navigation jusqu’à l’identification de zones de pêche. De plus en plus, les cartes nécessaires pour ces diverses applications comprennent des cartes d’habitats. De nos jours, les cartes de répartition des habitats deviennent des sources d’information précieuses pour la gestion durable de plusieurs activités qui se déroulent en milieu marin, ainsi que pour la conservation et la gestion des ressources marines. Voici quelques domaines où les cartes d’habitats marins sont d’une grande utilité :
300 6 - Que peut-on faire avec une carte ?
– évaluations environnementales en vue de la prise de décisions concernant de nouveaux projets de développement : installation de câbles sous-marins, construction d’éoliennes, extraction de granulats marins, etc. ;
– planification stratégique et spatiale grâce à une connaissance de la répartition, de l’étendue et de l’importance des habitats ;
– gestion continue d’activités marines telles que les pêches et les loisirs ;
– évaluations à des fins de conservation de la nature, notamment l’évaluation de la rareté des habitats aux échelons local, national et international, ainsi que l’identification d’aires importantes du point de vue de la biodiversité ;
– aires sensibles aux impacts de diverses activités humaines comme le dragage et les déversements de produits pétroliers ;
– programmes de surveillance, pour l’évaluation de l’état des mers, dans le cadre notamment d’initiatives nationales et de conventions régionales comme la Convention
OSPAR et la directive-cadre 2000/60/CE dans le domaine de l’eau ;
– programmes de suivi, afin de cibler certaines caractéristiques écologiques et de réduire les coûts de surveillance par une sélection de sites fondée sur une meilleure
information ;
– identification d’aires marines protégées (AMP), le cas échéant en réseau, y compris la sélection de sites représentatifs et la gestion des sites désignés ;
– meilleure compréhension des écosystèmes marins, entre autres par l’étude des relations entre les habitats benthiques, les conditions hydrodynamiques et les populations de poissons.
Il y a différentes manières de catégoriser les utilisations des cartes d’habitats. De nombreux intervenants du milieu marin se servent des éléments clés de la gestion environnementale, illustrés dans le schéma ci-après, pour catégoriser leurs activités.
Éléments clés de la gestion environnementale
Les principaux éléments de cette structure forment des catégories naturelles pour les diverses applications des cartes d’habitats benthiques :
6 - Que peut-on faire avec une carte ? 301
Énoncé politique
Objectif
Planification
Mise en œuvre
Suivi meilleure compréhension scientifique objectifs de qualité écologique identification des ressources participation des intervenants gestion des ressources
résolution de conflits modification de l’étendue et de la qualité
Examen
Révision conception de campagnes d’échantillonnage sites d’extraction et d’élimination effets sur les énoncés politiques
Un ensemble d’études de cas ont été préparées pour l’atelier des parties prenantes du
Royaume-Uni dans le projet M
ESH
(voir le rapport complet de cet atelier), afin de montrer une variété d’utilisations de cartes d’habitats benthiques et d’illustrer comment elles peuvent soutenir la prise de décisions en matière d’environnement marin. Voici quelques utilisations des cartes d’habitats : aider les parties prenantes à visualiser des options de planification, concevoir des stratégies d’échantillonnage, connaître l’étendue d’habitats particuliers, assurer le suivi des modifications à long terme et en faire part à des nonspécialistes. Les études de cas portent sur des programmes de différentes portées, de l’échelon local à l’échelon national. La cartographie a également permis d’établir des liens entre les sciences et les énoncés politiques, ainsi qu’entre les spécialistes et les autres parties intéressées. Pour ce qui est des utilisations futures et de l’avenir du projet M
ESH
, les études de cas présentées mettent en lumière la valeur potentielle du projet M
ESH comme base d’utilisation d’une typologie harmonisée sur un grand territoire. Quoi qu’il en soit, ce projet a permis de consacrer davantage de temps aux tâches principales plutôt qu’à compiler de l’information préliminaire.
6.1.1.1 - Étude de cas n° 1 : Le détroit d'Arisaig, candidat au statut d'aire spéciale de conservation – Projet des ASC marines du Royaume-Uni
Cette étude de cas décrit le travail effectué pour soutenir la candidature du détroit d’Arisaig au statut d’aire spéciale de conservation (ASC). Une source importante d’information a été l’étendue et la répartition de l’habitat de banc de sable (dont des fonds de maërl) pour lequel le site a été désigné. Les cartes d’habitats ont été présentées aux parties prenantes et considérées avec d’autres données, par exemple sur le dragage des pétoncles. Cela a mis en lumière un conflit potentiel et des possibilités de zonage de ces activités, afin qu’elles puissent se poursuivre sans endommager les fonds de maërl – par exemple, aucun dragage de pétoncles à moins de 20 m de profondeur, avec une zone tampon de 5 m supplémentaires.
6.1.1.2 - Étude de cas n° 2 : Évaluation environnementale régionale et surveillance de la Manche orientale à propos des granulats marins
Cette étude porte sur le suivi d’une évaluation environnementale régionale de plusieurs demandes de dragage de granulats marins dans la Manche orientale. On a élaboré un programme régional de surveillance, dont la cartographie des habitats est une photographies, vidéo) ont permis de produire une description des habitats et des espèces de la région, ainsi que d’un site d’exploitation type. La surveillance met l’accent sur les processus physiques, p. ex. le dépôt de sédiments, et les biocénoses, p. ex. le benthos.
302 6 - Que peut-on faire avec une carte ?
L’approche de collaboration adoptée a eu de nombreux avantages, notamment pour la
cartographie des habitats : mise en commun de ressources des promoteurs, interprétation fiable sur une variété d’échelles spatiales, contexte permettant de déterminer l’importance des exploitations.
6.1.1.3 - Étude de cas n° 3 : Évaluation de la pression de l'activité humaine sur les structures du fond de la mer
Cette étude présente une méthode d’évaluation de l’empreinte spatiale réelle d’une gamme d’activités humaines, afin d’en connaître les impacts selon différentes catégories
(p. ex. envasement, obstruction, extraction) à partir de données numériques sur toutes les activités humaines importantes en mer. Les résultats de cette analyse sont en cours de combinaison avec les types de paysage déterminés dans le cadre du projet UKSeaMap, afin de produire une évaluation initiale de la présence ou de l’absence de pression sur des types particuliers d’habitat benthique. Ces travaux indiquent que des données géospatiales sur l’activité humaine peuvent servir à faire une estimation de la pression de cette activité sur les paysages marins. Une connaissance de la pression subie par divers paysages marins pourrait aider entre autres à concevoir des réseaux d’aires marines protégées et à définir des objectifs de gestion.
6.1.1.4 - Étude de cas n° 4 : Un scénario de planification spatiale marine –
L'énergie marémotrice
Cette étude de cas décrit une partie d’un projet pilote de planification spatiale marine dans la mer d’Irlande. Divers scénarios ont été utilisés pour indiquer comment l’information permettrait de faire des allocations d’espace pour certains usages futurs. On a comparé les aires potentielles d’exploitation de l’énergie marémotrice à d’autres intérêts ou utilisations sectorielles qui pourraient porter sur les mêmes zones ou constituer une contrainte importante à l’exploitation de l’énergie marémotrice. Parmi ces intérêts figuraient les sites Natura 2000 potentiels fondés sur des cartes d’habitats indiquant la présence de récifs ou de bancs de sable. Dans le cadre de ce scénario simulé, il a été décidé qu’en cas de conflit potentiel, les intérêts et utilisations sectorielles faisant l’objet de contraintes spatiales auraient la priorité sur l’exploitation de l’énergie marémotrice.
6.1.1.5 - Étude de cas n° 5 : Utilisation de cartes d'habitats pour la gestion des pêches
Les gestionnaires des pêches peuvent se servir de cartes d’habitats pour situer et quantifier les ressources disponibles, afin d’orienter l’effort de pêche dans le sens d’une meilleure gestion de la ressource. Un problème important auquel ces gestionnaires sont confrontés est la nécessité d’identifier d’éventuelles zones de fermeture de la pêche, susceptibles de réduire d’autant le territoire et la durée autorisés pour la pêche. Dans le passé, les acteurs du secteur des pêches voyaient les cartes d’habitats seulement comme des outils visant à restreindre leurs activités. L’adoption d’une approche de planification spatiale dans laquelle les cartes d’habitats constituent un outil central a été acceptée de manière inégale par les gestionnaires des pêches, malgré certains succès dignes de mention dans le secteur des crustacés et mollusques. Cependant, avec l’évolution de la gestion des pêches vers une approche de gestion d’écosystèmes, on s’attend à ce que les cartes d’habitats jouent un rôle central dans la définition de politiques. Le secteur des pêches lui-même reconnaît depuis longtemps la valeur de plusieurs techniques mises au point pour la cartographie des habitats, et on peut considérer qu’il a stimulé le développement des systèmes acoustiques de classification automatique des natures de fonds (SACLAF). Le secteur de l’aquaculture des crustacés et mollusques, avec sa tradition de permis d’exploitation, reconnaît la valeur des cartes pour la gestion de ses activités. Le recours à des techniques acoustiques pour localiser et quantifier les ressources est maintenant largement accepté dans ce secteur.
6 - Que peut-on faire avec une carte ? 303
6.1.1.6 - Étude de cas n° 6 : Pêches maritimes et site marin européen de
Flamborough Head
Cette étude de cas décrit les travaux commandés par le NESFC (North Eastern Sea
Fisheries Committee – Comité des pêches maritimes du nord-est) pour obtenir une
évaluation écologique (y compris une carte d’habitats) des 3 zones d’interdiction de chalutage placées sous sa responsabilité et cartographier les principaux habitats benthiques de l’ASC (aire spéciale de conservation) de Flamborough Head. Diverses techniques ont été employées pour réaliser ces travaux. L’information qui en a résulté permettra de comparer des structures à l’intérieur et à l’extérieur des zones d’interdiction, et d’orienter la gestion de l’ASC.
6.1.1.7 - Étude de cas n° 7 : Cartographie des caractéristiques des milieux benthique et pélagique des mers du Royaume-Uni – Le projet UKSeaMap
Cette étude de cas décrit les travaux d’utilisation des données géologiques, physiques et hydrographiques disponibles, combinées là où c’est possible avec de l’information
écologique, pour produire des cartes simples, à échelle globale et pertinentes sur le plan
écologique, des caractéristiques dominantes des milieux benthique et pélagique de l’ensemble du territoire maritime sous juridiction du Royaume-Uni. La finalité première de ces cartes est de fournir des perspectives nationale et régionale de la répartition et de l’étendue des types de paysage marin du Royaume-Uni, à l’appui des besoins en matière de planification et de gestion à l’échelon national et régional. Les produits du projet
UKSeaMap constitueront une couche essentielle d’information spatiale qui, combinée avec d’autres données environnementales ainsi qu’à de l’information sur l’activité humaine et sur la réglementation, viendra à l’appui d’une gestion plus efficace des ressources marines et d’une meilleure interprétation de l’information connexe, et aidera à la définition d’engagements et d’objectifs nationaux. On s’attend à ce que ces cartes de paysages marins aident le gouvernement du Royaume-Uni et d’autres organismes à assurer à court et à moyen termes un meilleur suivi du milieu marin, par la mise en œuvre d’une approche écosystémique de la gestion de l’environnement marin.
6.1.2 - Comprendre les perceptions des parties prenantes vis-à-vis des cartes
Dans toute carte, on sacrifie une certaine quantité de détails afin que la carte reste lisible
à l’échelle prévue. Idéalement, les cartographes mettent en évidence les structures qui intéressent les utilisateurs potentiels et laissent de côté celles qui sont jugées moins pertinentes. En outre, un choix judicieux des bornes de classification et des assemblages de classes aide les parties prenantes à reconnaître les structures spatiales pertinentes.
Très peu de cartes conviennent à tous les usages, et la plupart des cartes ne devraient pas être utilisées par toutes les parties prenantes possibles. Comme une carte est une représentation abstraite et par nature subjective, il faut l’interpréter avec précaution.
L’utilisateur typique ne remet toutefois pas en question la véracité d’une carte, en particulier si c’est tout ce dont il dispose. Lorsqu’une carte est produite par un organisme réputé, elle est presque toujours automatiquement considérée comme vraie. C’est le cas même dans le domaine de la cartographie des habitats, où les biologistes ne remettent généralement pas en question la fiabilité des cartes qui décrivent des paramètres physiques, et vice versa. L’environnement uniforme de SIG dans lequel les cartes sont produites encourage les non-experts et les utilisateurs à exploiter et à échanger des
cartes pour toutes sortes de fins, et à produire leurs propres cartes sans avoir à consulter des spécialistes des habitats. Ils ne ressentent plus la nécessité autrefois évidente de faire appel à des cartographes.
Depuis l’avènement de la cartographie numérique, les cartes et les grilles ne sont plus des produits statiques difficiles à mettre à jour ou à refaire avec des bornes de
classification différentes. On peut maintenant faire dans un temps et à un coût
304 6 - Que peut-on faire avec une carte ? raisonnables une carte adaptée à chaque sujet de recherche ou décision politique, pourvu que les conditions suivantes soient remplies :
– toutes les données pertinentes sur les paramètres physiques et biologiques sont contenues dans une ou plusieurs bases de données centralisées et facilement accessibles, de préférence transnationales et multidisciplinaires ; ensembles de données qui répondent aux exigences sur des points tels que la qualité, la fourchette de profondeurs, le moment de l’acquisition, ainsi que la conformité à des normes et protocoles précis ;
– l’utilisateur fournit au cartographe l’information qui permet à ce dernier de définir les
classes, de déterminer l’échelle appropriée et de représenter des relations quantitatives entre les paramètres physiques et biologiques.
La possibilité récente de créer plusieurs cartes d’un même territoire pour un paramètre ou un ensemble de paramètres peut entraîner une certaine confusion chez les utilisateurs de ces cartes. Il devient plus difficile de choisir la carte la plus pertinente sur un sujet précis, et plus difficile encore de déterminer si la carte existante la plus utile est suffisamment bonne pour répondre à la question ou résoudre le problème de l’utilisateur. En l’absence de la sécurité liée à l’existence d’une carte unique, les cartographes des habitats marins doivent faire comprendre aux diverses parties prenantes que la possibilité de choisir entre différentes cartes d’une même structure constitue un progrès, mais qu’il vaut toujours mieux consulter un expert en la personne du cartographe pour faire un choix éclairé et optimal.
6.1.3 - Utilisation de cartes d’habitats au-delà de leur finalité d’origine
La cartographie des habitats est un processus long et coûteux, dont les produits – les
cartes d’habitats – constituent de ce fait une ressource extrêmement précieuse. Plus important encore, ces cartes sont très probablement les seules cartes d’habitats benthiques d’une zone donnée, car il est assez rare de trouver plusieurs cartes d’un même territoire. Les cartes d’habitats benthiques résultent généralement d’une étude ayant des objectifs précis et menée pour résoudre un problème concret. Cela peut aller de la constitution d’un simple inventaire des habitats benthiques d’un territoire pour lequel on ne dispose d’aucune information, jusqu’à la cartographie du fond de la mer afin d’installer une structure ou d’évaluer l’impact d’une activité humaine. Une carte d’habitats benthiques produite suivant les conseils de ce Guide devrait normalement résoudre le problème en question. On vient de montrer des exemples de la manière dont des cartes d’habitats ont effectivement contribué à la gestion d’activités humaines. Comme chaque
carte d’habitats benthiques est une ressource précieuse, il est important de pouvoir en tirer le maximum. Les cartes d’habitats doivent autant que possible être accessibles à la collectivité élargie des sciences et de la gestion du milieu marin, afin d’éviter d’inutiles dédoublements d’efforts. Le paragraphe qui suit donne quelques conseils sur l’archivage des données, afin d’assurer la conservation des cartes pour des études ultérieures. Avec le rôle toujours croissant d’Internet dans la diffusion des données et de l’information, il devient important d’annoncer l’existence de cartes d’habitats et idéalement de les rendre accessibles en ligne une fois qu’elles ont accompli leur fonction d’origine. La suite de ce chapitre contient des conseils sur la manière d’utiliser ainsi des cartes d’habitats au-delà de leur finalité d’origine.
Archivage des données
La cartographie des habitats marins produit d’énormes quantités de données précieuses qu’il faut archiver afin qu’elles soient accessibles et utilisables dans l’avenir. Trop de gisements de données croupissent dans des tiroirs ou sur des supports périmés à cause d’un manque de planification sur le sort des données au-delà du cycle de vie du projet. En

Link pubblico aggiornato
Il link pubblico alla tua chat è stato aggiornato.