VINCENT LUC
MAX-POL ALBERT
Maîtriser
le Canon
© Groupe Eyrolles, 2009, ISBN : 978-2-212-67301-2
MEP_000_Debut.indd 3
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A PPR É H E N D E R S I M PL E M E NT S ON EOS 450D
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Découvrir la visée
Live View
Avec le 450D, il est possible d’utiliser l’écran arrière comme système de visée. C’est ce que
l’on appelle le « Live View ». L’arrivée de ce mode de visée sur les reflex est assez récente et
bien qu’intéressant ou « rassurant », le Live View impose quelques contraintes qui en réduisent
l’intérêt – en photo à main levée du moins. En portant un reflex à bout de bras, on perd en
effet en stabilité et l’emploi de certaines vitesses d’exposition est problématique, le photographe étant alors très sujet au flou de bougé.
Par ailleurs, faute d’écran orientable (ni très défini ou lisible en plein soleil ou sous de fortes
incidences), ce type de visée est en pratique bien moins confortable que ne veulent bien
le faire croire les arguments marketing… En revanche, sur trépied ou en studio, la visée sur
écran, voire le pilotage à distance de son appareil à partir de son ordinateur offrent un très
grand confort. On notera d’ailleurs que Canon livre avec le boîtier un utilitaire dédié, souple
et performant, ce qui n’est pas le cas de tous ses concurrents, même avec des appareils
plus haut de gamme.
À notre avis, il ne faut pas voir dans le système de visée Live View un outil de remplacement
du classique viseur optique, mais bien un outil complémentaire. La question n’est donc pas
d’être « pour » ou « contre » le Live View ou le viseur optique, mais bien de choisir l’outil le plus
adapté et le plus confortable à utiliser en fonction des images que l’on souhaite réaliser.
Les contraintes du Live View
Il n’est pas toujours évident de saisir les contraintes techniques liées à la visée par l’écran.
Pourtant, ce sont elles, en premier lieu, qui vont déterminer le confort ou l’inconfort de ce
type de visée. Le principe est simple. Obturateur ouvert, le capteur saisit des images que le
processeur Digic traite à la volée avant de les afficher sur l’écran arrière, comme le fait un
système d’acquisition vidéo. Outre le format de l’écran, l’avantage pour l’utilisateur est que
l’image affichée tient compte des principales options sélectionnées sur le boîtier. On peut donc
à la visée anticiper le rendu couleur de l’image grâce aux Styles d’image et au paramétrage
de la balance des blancs. On peut aussi disposer d’une prévisualisation de son image en noir
et blanc. Enfin, comme l’indique le mode d’emploi du 450D (pages 95 et suivantes), on peut
aussi au besoin agrandir son image ou disposer comme aide à l’exposition de l’affichage
d’un histogramme en temps réel. De réels avantages par rapport au viseur optique.
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DÉCOUVRIR LA VISÉE LIVE VIEW
La visée Live View s’effectuant miroir relevé et obturateur ouvert, la plus grande contrainte
concerne la mise au point. En effet, les capteurs AF sont placés dans le plancher de la
chambre de l’appareil et ne peuvent recevoir de lumière que quand le miroir principal et le
miroir secondaire sont baissés. Quand la visée Live View est activée, il ne sont donc pas en
mesure de piloter la mise au point AF des objectifs.
Canon propose alors différentes options de fonctionnement, la première étant une mise au
point manuelle (voir mode d’emploi page 98). Dès lors que l’on peut travailler sur trépied
avec un sujet immobile, cette solution est parfaitement envisageable. Grâce à la possibilité
d’agrandir à l’écran l’image visée (x10), elle offre même une précision autrement meilleure
que celle du viseur optique, fut-il utilisé avec un viseur d’angle grossissant.
Reste que dans le cadre de photos « tout venant » ou en reportage avec des angles originaux
(à bout de bras, au ras du sol, etc.), disposer d’une mise au point automatique demeure
un réel besoin, notamment avec les sujets en mouvement. Deux fonctionnements AF sont
disponibles sur le 450D via la Fonction personnalisée C. Fn III-8 AF pendant la visée directe
(voir mode d’emploi page 102). Le premier est dit « Mode rapide », le second « Mode visée
directe ». Sous ces deux appellations peu explicites, se cachent en réalité deux types d’AF
au fonctionnement et à l’efficacité différents.
En visée Live View, le capteur est sollicité longtemps, ce qui provoque sa chauffe.
Or, on sait que la température est propice à la montée de bruit dans les images.
Nous avons comparé deux images, l’une réalisée dès l’allumage, la seconde
après 5 minutes, avant de comparer leur rendu à 200 % dans Photoshop.
L’accroissement du bruit est certes subtil, mais il existe bien. On veillera donc à
éteindre son appareil avant de réaliser son image définitive en cas d’utilisation
prolongée et on évitera d’employer des sensibilités élevées. (Photo V. L.)
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Mode rapide
Ce sont les capteurs AF « classiques » qui sont sollicités pour effectuer la mise au point, mais
on les sait « aveugles » quand la visée Live View est activée, c’est pourquoi, au moment de
réaliser la mise au point AF en Mode rapide, on constate une perte momentanée de la visée.
Miroir principal et miroir secondaire reprennent leur position basse le temps de faire le point,
avant que la prise de vue ne soit effectuée sur le collimateur préalablement sélectionné.
Bien qu’appelé « rapide », ce mode induit une certaine latence entre la pression sur le déclencheur et la prise de vue effective. Si elle ne pose pas de problème particulier quand on
travaille avec un sujet immobile et un trépied, elle s’avère bien plus gênante en reportage.
Un sujet mobile peut sortir de la zone de netteté, voire du cadre, ou encore se retrouver dans
une position moins esthétique au moment de la prise de vue. Un des avantages des reflex
par rapport aux compacts étant justement la réactivité, le Live View est sur ce point perçu
comme un retour en arrière ! Par ailleurs, durant la petite seconde que peut durer la perte de
visée, il reste difficile de conserver un point de vue et un cadrage stables.
Mode visée directe
Ce second mode exploite un système AF différent. Comme l’indique le mode d’emploi du
boîtier, c’est alors le capteur de prise de vue qui fait office de capteur AF, exactement comme
sur un appareil compact et… avec les mêmes inconvénients.
Certes, cette technique a l’avantage de ne pas imposer de perte de la visée puisque les
miroirs restent en position haute et que l’obturateur reste ouvert. Mais l’AF dit « à détection
de contraste » s’avère lent et son efficacité est liée aux conditions lumineuses et au contraste
de la zone analysée.
L’avantage est qu’il est possible de déplacer le curseur qui servira à déterminer la zone de
mise au point avec bien plus de souplesse qu’en mode rapide. En effet, son déplacement est
possible en continu sur la quasi-intégralité du champ cadré quand le Mode rapide est limité
à la position des collimateurs AF. Il va sans dire que ce mode n’est adapté qu’à la photo
posée, sur trépied. Gérer aussi finement sa zone de mise au point est alors très confortable,
notamment quand on a déterminé son cadrage et que l’on a un point de vue fixe.
Une fois la zone sélectionnée, il suffit alors de commander le point en pressant la touche
jusqu’à ce que le cadre s’affiche en vert à l’écran, témoignant du bon déroulement de
l’opération, ce qui peut prendre plusieurs secondes…
Live View à distance
Là où Live View a un grand intérêt, c’est dans le pilotage de l’appareil à partir d’un ordinateur.
Dans ce cas, le réglage de l’appareil et de ses principaux paramètres (vitesse d’obturation,
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DÉCOUVRIR LA VISÉE LIVE VIEW
La visée Live View en
mode connecté offre
plusieurs options intéressantes. Outre la rotation (si l’on cadre en
vertical), on dispose de
l’histogramme (en luminance ou RVB) en temps
réel et d’une option de
quadrillage qui facilite
la gestion de l’assiette de
son cadre mais aussi le
redressement des perspectives quand on utilise
des objectifs à décentrement et à bascule.
ouverture de diaphragme, etc.), de même que le déclenchement, ne se font plus sur le boîtier
mais à partir d’un ordinateur équipé d’EOS Utility, la communication entre eux étant assurée
par un câble USB.
Le mode connecté a longtemps souffert d’un défaut majeur qui en réduisait l’intérêt : l’impossibilité d’utiliser l’écran de l’ordinateur comme viseur. Il fallait prendre la photo pour qu’elle
s’affiche dans ImageBrowser ou DPP, lesquels permettaient ensuite de la visualiser, de juger
de sa netteté et du cadrage (avec un confort bien meilleur que sur l’écran du boîtier, mais
seulement une fois que la prise de vue était faite). En cas d’erreur ou d’imprécision (pour
la mise au point par exemple), il fallait effectuer les changements nécessaires sur l’appareil
avant de prendre une nouvelle photo.
La dernière génération des reflex Canon (EOS 1D Mark III, 1 Ds Mark III, 5D Mark II, 50D
et 40D) relance considérablement l’intérêt de ce mode de travail. Le logiciel peut récupérer
le signal émis pour l’afficher directement dans son interface et non sur l’écran du boîtier. On
gagne bien entendu en lisibilité et en précision, mais pas seulement.
Le système autorise le contrôle de la mise au point à distance (avec les objectifs AF uniquement). Il ne s’agit pas ici d’un simple appel de l’automatisme, mais bien d’une mise au point
manuelle à distance : une série de boutons permet de piloter le moteur AF de l’objectif selon
des pas plus ou moins grands.
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En complément de la loupe, le système offre un extraordinaire confort
et autorise une précision qu’aucun verre dépoli ne saurait atteindre
(sur un reflex 24 × 36 du moins…). Par ailleurs, un bouton de test de
profondeur de champ est disponible pour évaluer la répartition de la
netteté sur l’image (sans intervention sur l’appareil).
Ce mode est aussi d’une grande utilité en macro quand la mise au point
et la netteté requièrent une précision élevée, ou encore en photo scientifique. Il peut même fonctionner de façon autonome grâce à un déclenchement avec minuterie et intervallomètre qui permet de provoquer des
prises de vue successives séparées par un délai à déterminer.
Le contrôle à distance
de la mise au point AF
est très pratique et, en
complément de la loupe,
le système autorise une
excellente précision. De
plus, il est possible de
faire le point sur un élément très excentré et de
visualiser la profondeur
de champ. L’affichage
compense alors la perte
de luminosité de la scène
due à la fermeture du
diaphragme et la lisibilité
est remarquable.
Le seul prérequis nécessaire à l’utilisation du mode connecté est d’avoir
installé sur votre ordinateur le logiciel EOS Capture livré avec le boîtier
(et de disposer d’une rallonge USB qui vous donnera un peu plus de
liberté de mouvement que le câble fourni par Canon !). À notre avis,
bien plus que sur l’écran de l’appareil lui-même (où le système n’est qu’un
gadget, il faut bien l’avouer), la visée Live View a un très grand intérêt
en utilisation connectée, surtout pour les photographes qui travaillent en studio.
Un fonctionnement simple et intuitif
Une fois que vous aurez parcouru la section qui lui est consacrée dans le mode d’emploi
PDF du logiciel, piloter votre 450D à distance sera très simple : quand votre appareil sera
connecté, allumé et installé sur un trépied, démarrez EOS Utility. Il ne vous restera plus qu’à
cliquer sur le menu Paramètres d’appareil photo/Prise de vue à distance, dans l’onglet
Commander l’appareil, pour que la « télécommande » (anciennement EOS Capture) apparaisse. On y retrouve les pictogrammes habituels correspondant aux modes d’exposition,
d’enregistrement, de balance des blancs, d’autofocus…
Pour faire varier un paramètre, il suffit de double-cliquer sur le pictogramme correspondant
et de changer le réglage à l’aide des flèches. Vitesse, diaphragme, correction d’exposition,
balance des blancs, sensibilité sont ainsi modifiables à distance. Pour déclencher, on peut
cliquer sur le bouton rond en haut à droite. L’image est alors transmise à l’ordinateur ; elle
s’ouvrira automatiquement si une application auxiliaire a été déterminée dans les Préférences
du logiciel. Seuls le mode d’exposition (P, Tv, Av, M…) ou le mode AF ne peuvent pas être
modifiés à distance et doivent être paramétrés directement sur le boîtier.
On déterminera en tout premier lieu la destination des fichiers sur le disque dur. L’un des
grands avantages du mode connecté est qu’il permet d’envoyer les images directement sur
l’ordinateur, avec ou sans enregistrement sur la carte mémoire (option à paramétrer dans les
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