Canon EOS 7D Manuel utilisateur
Voici de brèves informations sur l'EOS 7D. Ce manuel vous guide à travers les options d'autofocus avancées, y compris la gestion des 19 collimateurs et les modes One Shot, Ai Servo et Ai Focus, pour optimiser vos prises de vue, en particulier dans des conditions de lumière difficiles et avec des sujets en mouvement.
V I N C E N T
L U C
Maîtriser le Canon
EOS 7
© Groupe Eyrolles, 2011, ISBN : 978-2-212-67324-1
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Appréhender l’AF du 7D
Après quelques années d’évolutions pour le moins timides en la matière, le 7D offre (enfin !) un système AF novateur. En effet, au-delà des classiques modes One Shot, Ai Servo et Ai Focus, il dispose de 19 collimateurs (tous en en croix) et d’options de pilotage et de fonctionnement lui assurant une souplesse incomparable avec celui de ses prédécesseurs.
Sa maîtrise n’est pas toujours évidente, mais la gestion de l’AF dès la prise de vue est capitale car, s’il est toujours plus ou moins possible de corriger couleurs, exposition ou cadrage en postproduction, ce n’est pas le cas pour une mise au point hasardeuse (qui, légèrement en avant ou en arrière du sujet, constitue sans doute le défaut le plus inesthétique qui soit). Certes, une relative imprécision passera inaperçue sur de petits tirages, mais elle sera d’autant plus visible que l’on agrandira l’image et, du fait du manque de modelé des transitions flou/net, elle ne sera jamais vraiment compensée par une grande profondeur de champ. Inversement, s’il est maîtrisé, le flou de mise au point est un élément créatif des plus séduisants.
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Comprendre le fonctionnement de l’AF permet d’en cerner les limites et d’en dépasser certaines (voir la rubrique suivante). Ainsi, on peut gérer au mieux sa mise au point, s’adapter à son sujet ou piloter le système à des fins créatives. Quand, comme ici, on travaille dans des conditions de lumière difficiles, avec une grande ouverture, un sujet excentré, et que les plans se chevauchent, maîtriser comment et où se fait le point est capital.
APPRÉHENDER L’AF DU 7D
Principe et fonctionnement
En visée optique, le 7D emploie un système à corrélation de phase qui repose sur un module de détection composé de minuscules capteurs. Comparativement à l’AF direct que propose l’appareil en Live view (et qui repose sur une détection de contraste, comme sur les compacts), le premier est beaucoup plus rapide. En revanche, les zones de détection sont déterminées par la position des capteurs et la couverture globale est sensiblement plus réduite.
Activation de l’AF : déclencheur et/ou touche ?
Comme sur la grande majorité des appareils, la recherche du point est en principe couplée à celle de la mesure d’exposition et s’obtient par pression à mi-course sur le déclencheur. Par défaut, la touche entraîne, elle aussi, l’activation de l’AF, mais sans aller de pair avec la mesure de l’exposition. Ce mode de mise au point a ses adeptes, mais nous verrons plus loin qu’il peut s’avérer plus judicieux de donner une autre fonction à ce bouton ( via la Fonction personnalisée C. Fn IV -1
Commandes personnalisées), notamment pour mémoriser le point ou optimiser ses chances d’assurer le suivi d’un sujet en mouvement en interrompant ponctuellement la mise au point.
L’image analysée provenant de l’optique de prise de vue, l’AF est TTL. Le miroir principal ne renvoie en effet qu’une partie de la lumière vers le viseur et dispose en son centre d’une fenêtre semi-transparente. En arrière de celle-ci se trouve un petit miroir secondaire qui réfléchit à son tour la lumière vers le plancher de la chambre reflex, là où se trouve le module AF. Chacun des capteurs ne reçoit donc qu’une portion très réduite du champ visé et, schématiquement, la lumière est divisée en deux faisceaux distincts atteignant chacun une des barrettes du capteur cible (on rappellera d’ailleurs que tous les capteurs du 7D sont en croix et opèrent une analyse bidirectionnelle plus efficace que celle des capteurs en ligne – qui n’accrochent, eux, sur un sujet que s’il existe un angle entre le motif pointé et leur orientation propre). Le processeur analyse leur réponse et ordonne le déplacement du bloc optique jusqu’à ce que les deux signaux soient en phase, signe que l’image est nette.
Puisque le déclenchement implique le relevage du miroir principal et escamote le miroir secondaire, les capteurs ne peuvent évidemment pas opérer en temps réel et la mise au point doit donc être déterminée préalablement à la prise de vue. Face à un sujet fixe ou peu mobile, les quelques dizaines de millisecondes qui séparent la mise au point et l’ouverture de l’obturateur sont négligeables et ne prêtent pas à conséquence. En revanche, elles suffisent souvent à ce qu’un sujet rapide continue sa course de telle manière que la distance déterminée à un instant t s’avère erronée au moment du déclenchement. Or, l’AF à lui seul n’a pas assez de discernement pour à coup sûr identifier le sujet dans le cadre, « l’accrocher » rapidement, le suivre sans le perdre et anticiper son déplacement de façon à y adapter le point. C’est
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donc au photographe de l’y aider en adaptant le mode AF et celui de sélection de zone
AF aux circonstances, à ses habitudes et/ou à ses intentions créatives. C’est ce que nous allons développer ici, tandis que la rubrique suivante nous permettra si besoin d’optimiser quelques options pour une meilleure efficacité en accroche et/ou en suivi, notamment face aux sujets sportifs difficiles.
Choisir le mode AF
Les utilisateurs déjà familiarisés avec le système AF de Canon retrouveront ici les trois modes classiques par lesquels on adapte le comportement général de l’automatisme à l’éventuelle mobilité du sujet. Ils pourront donc se reporter directement à la section suivante ; les autres
(re)découvriront dans le tableau ci-après pourquoi et quand sélectionner un mode plutôt qu’un autre selon que l’on souhaite, ou non assurer un suivi. La procédure à suivre pour passer de l’un à l’autre est décrite page 84 du mode d’emploi.
Dans un contexte professionnel, ce choix est dicté par la nature du sujet : il ne viendrait pas
à l’idée d’un photographe sportif d’utiliser le mode One Shot ou à un spécialiste de la nature morte de sélectionner l’Ai Servo. En reportage, ou pour l’amateur qui se voit confronté à des sujets variés et parfois imprévisibles, il peut en revanche s’avérer plus délicat.
En effet, il est évident qu’à rester en One Shot et ne basculer en Ai Servo que face à un sujet en mouvement, on prend le risque de le perdre et/ou de rater l’action le temps de changer de mode (ou parce que faute d’accroche, l’appareil n’a pas accepté de déclencher) ou encore de réaliser des images floues faute de suivi si, par chance, on arrive à déclencher sur le vif… Certes, parmi ses (nombreuses) possibilités, la Fonction personnalisée C.Fn IV -1
Commandes personnalisées permet de convertir le bouton de test de profondeur de champ en une sorte de commutateur One Shot/Ai Servo (voir mode d’emploi pages 218 et 220).
Ainsi, en One Shot, l’appui sur ladite touche active l’Ai Servo tant que la pression est maintenue, le système repassant en One Shot une fois la touche relâchée (et inversement).
Bien que séduisante, l’option fait malheureusement perdre le bénéfice du test de profondeur de champ (sans qu’il soit d’ailleurs possible de le basculer sur une autre touche) et l’alternative consistant à assigner cette « commutation » à la touche d’arrêt d’AF de l’objectif n’est quant
à elle envisageable qu’avec les seules optiques qui en disposent, à savoir les téléobjectifs pro.
Concrètement, nous verrons que l’affichage est tributaire de certaines options et
Fonctions personnalisées (et qu’il est parfois ambigu !) mais, dans le principe, les capteurs (en croix) sont matérialisés dans le viseur par autant de collimateurs (les
19 carrés que cet exemple présente en intégralité). Parallèlement, celui (ou ceux) ayant servi à accrocher le sujet confirme(nt) le point (en One shot, du moins…) par l’affichage du (ou des) repère(s) rectangulaire(s) correspondant(s).
APPRÉHENDER L’AF DU 7D
Mode/Utilisation
One Shot
(Réglage par défaut)
- Sujets immobiles
Ai Servo
- Sujets mobiles (en priorité du moins…)
Ai Focus
- Sujets a priori immobiles (possible mise en mouvement, le cas échéant, et intention d’en assurer le suivi)
Principe
- Mise au point ponctuelle : une fois le sujet accroché, la distance est mémorisée le temps de presser le déclencheur ou la touche
AF-ON.
- Pas de suivi du mouvement : image plus ou moins floue si le photographe et/ou le sujet se déplace(nt) entre accroche et prise de vue effective.
- Priorité est toujours donnée à la mise au point ; faute d’accroche, l’objectif « hésite » et patine, le déclenchement est alors impossible.
- Mise au point en continu tant que la pression sur le déclencheur (ou la touche AF-ON) est maintenue.
- Une fois le sujet accroché, le système de suivi rentre en jeu (il analyse déplacement, vitesse et direction du sujet, anticipe sa position probable à l’instant du déclenchement et y adapte par avance le point).
- Par défaut, priorité est donnée à l’accroche puis au suivi (suivi possible si, et seulement si, l’accroche est effective et que sujet est maintenu sous le collimateur – ou groupe de collimateurs – actif.
- Fonctionne en One Shot et bascule automatiquement en Ai Servo si un déplacement du sujet accroché et/ou du photographe est détecté.
- Priorité est toujours donnée à l’accroche ; à défaut, 1 er
déclenchement et suivi impossibles.
Remarques
- Confirmation du point dans le viseur , affichage du (ou des) collimateur(s) avec
éventuelles surbrillances et/ou bip sonore
- L’option 1 de la Fonction personnalisée C.Fn III
-4 Pilot. obj. si AF impossible permet d’éviter tout patinage intempestif en cas d’impossibilité d’accroche (utile surtout avec les longues et très longues focales – voir mode d’emploi page 211).
- Pas de confirmation du point dans le viseur ni bip sonore ; affichage du (ou des) collimateur(s) avec éventuelle surbrillance ; clignote dans le viseur si l’accroche est impossible.
- Intéressant en macro en extérieur, notamment, quand on travaille à main levée (le suivi préserve la mise au point même si un peu de vent fait bouger le sujet).
- Les fonctions personnalisées C.Fn III -1 Sensibilité
en Ai Servo, C.Fn III -2 1
er
Ai Servo/2 e
prior décl. et C.Fn III -3 Méthode de suivi AF Ai Servo
permettent d’optimiser la gestion du suivi (voir la rubrique suivante).
- Rassurant en reportage et photo familiale
(compromis a priori séduisant entre simplicité et réactivité en cas d’imprévu)
- En cas de suivi (et seulement en cas de suivi), le système tient compte du paramétrage de C.Fn III -1
Sensibilité en Ai Servo
, C.Fn III -2 1
er Ai Servo/2 e
prior décl. et C.Fn III -3 Méthode de suivi AF Ai
Servo (voir la rubrique suivante).
Fonctionnement et utilisation des trois modes AF
De fait, il apparaît plus « raisonnable » d’utiliser l’Ai Focus à demeure (ou presque). On bénéficie alors à la fois de la confirmation visuelle et éventuellement sonore de l’accroche du point
(qui font défaut au mode Ai Servo) et, le cas échéant, de la capacité de suivi du sujet (qui par définition manque au mode One Shot). Rappelons tout de même que, comme le One
Shot, l’Ai Focus donne toujours la priorité à la mise au point : si l’AF peine un tant soit peu
à accrocher le sujet, l’appareil refuse donc de déclencher. Ce qui rassure les uns (on évite
a priori le flou de mise au point) agace cependant prodigieusement les autres car dans bien des situations familiales et spontanées, on préférera toujours une image « vaguement nette » à pas d’image du tout ! Par ailleurs, on constate à l’usage que même si l’accroche est bonne,
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l’Ai Focus induit une certaine latence entre accroche et bascule effective en suivi qui (selon les sujets) conduit parfois à des résultats aléatoires.
Pour ma part, je préfère donc toujours travailler en Ai Servo. Il est certes question d’habitude
(si ce n’est un peu d’entraînement), mais c’est la solution que je trouve la plus efficace et la plus simple :
●
●
● l’Ai Servo ne présente pas l’inertie que l’on peut reprocher à l’Ai Focus. Plus « réactif », il gère toujours un peu mieux les sujets mobiles (et n’est évidemment pas perturbé par un sujet immobile) ; mémoriser ponctuellement le point pour interrompre un suivi et/ou travailler en cadragedécadrage est non seulement possible, mais très facile (voir encadré) ; quand on travaille sur le vif, éliminer une variable (ici, celle du mode AF) permet de se concentrer sur les autres (qui, reconnaissons-le, sont déjà assez nombreuses…) et, surtout, sur son sujet, qui doit rester ce qui prime.
Suivi AF et mémorisation du point
En Ai Focus, il s’avère souvent utile de mémoriser manuellement le point (cette mémorisation est par essence automatique en One Shot). L’opération est possible via la Fonction personnalisée C.Fn IV -1 qui, parmi ses (nombreuses !) options, permet d’assigner cette tâche à la touche (voir mode d’emploi pages 217 à 220). Ceci fait, tant que la pression sur ladite touche est maintenue, le suivi est désactivé et la mise au point « figée » (et ce, indépendamment de l’exposition).
Sélectionner la zone AF
Quel que soit le mode AF, la « sélection de la zone autofocus » revient au choix du (ou des) collimateur(s). On sait qu’elle peut être confiée à l’appareil, mais reprendre la main dessus offre deux avantages fondamentaux :
●
● la maîtrise de l’endroit où sera effectué le point : l’automatisme manque en effet de discernement et privilégie souvent l’élément le plus proche ou le plus facile à accrocher, or celui-ci n’est pas nécessairement le sujet de l’image. De plus, bien qu’en progrès par rapport aux précédents EOS, dans l’absolu, la zone de couverture des 19 collimateurs est toujours réduite et jouer du « cadrage-décadrage » pour faire le point sur un sujet excentré est plus facile en choisissant un seul collimateur (en général, celui du centre – voir la rubrique suivante) ; l’optimisation de l’accroche : chacun des collimateurs matérialise un capteur AF, mais bien que tous de type croisé, ils ne sont pas rigoureusement identiques. Même si la situation est peu fréquente avec le 7D, il peut arriver que l’accroche des éléments périphériques soit délicate, que l’AF patine et qu’en One Shot, le déclenchement soit impossible. Le capteur
APPRÉHENDER L’AF DU 7D
central dispose en effet d’une sensibilité accrue qui, dans certaines circonstances (assez rares, certes) permet d’améliorer l’efficacité du système (que l’on ait affaire à un sujet mobile ou non). On pourra aussi parfois avoir intérêt à réduire la taille de la zone d’analyse des capteurs pour une précision accrue (option AF Spot, voir plus loin).
Auparavant, sur les EOS de ce niveau de gamme, la gestion des collimateurs était simple (si ce n’est simpliste !) et se limitait à deux options, qui, si elles se retrouvent sur le
7D – Mise au point auto sur un seul collimateur en sélection manuelle ou Sélection automatique sur l’intégralité des collimateurs AF –, sont agrémentées de trois autres, toutes réunies sous le concept de « mode de sélection de la zone autofocus » (voir mode d’emploi page 89).
Celui-ci autorise de regrouper plusieurs collimateurs en blocs dont les éléments travaillent alors de concert (avec ou sans prédominance de l’un par rapport aux autres).
Le système est plus subtil que complexe et il offre une grande souplesse de paramétrage. Moyennant une gestion raisonnée, il améliore à la fois l’accroche et le suivi du sujet (déjà facilités par le fait que tous les capteurs sont en croix) et force est de constater que le système AF du 7D se montre
« redoutable » (dans tous les sens du terme, d’ailleurs !), sans toutefois atteindre celui des D300,
D700 et D3 de Nikon (dont on peut cependant le trouver très « inspiré »…).
Un pilotage et un affichage bien pensés
Le choix du mode de zone AF implique en outre une nouvelle gymnastique : le bouton appelle l’interface de sélection, tandis que les pressions successives sur la nouvelle touche
font défiler les options disponibles (voir mode d’emploi page 88). Le cas échéant, les deux molettes et/ou le multicontrôleur permettent alors de choisir le collimateur (ou bloc de collimateurs) actif. Si la mise en œuvre semble un peu délicate de prime abord, avec un peu d’entraînement, ce système s’avère en fait assez pratique. La couche LCD du verre dépoli accorde en effet un affichage caractéristique de chaque option si bien qu’une fois familiarisé avec (voir plus loin), on peut passer d’un mode à un autre en un tournemain en gardant l’œil au viseur.
Parallèlement, le mode de sélection de la zone AF est accessible à l’interface de contrôle rapide (voir mode d’emploi page 38). Touche , molettes et/ou multicontrôleur ont alors le même effet que celui décrit plus haut, mais outre les pictogrammes dédiés et le(s) collimateur(s) pris en compte, le système annonce clairement le nom de chaque option (ce qui est un peu plus intuitif que le système d’affichage du viseur). En revanche, on se méfiera du rappel disponible sur l’écran secondaire, le même item étant utilisé pour différentes options
La configuration par défaut de l’AF assure des résultats tout à fait corrects en photo « tout venant » ou en reportage. Le système a ici parfaitement identifié le sujet, la mise au point est judicieuse. En revanche, en photo créative, technique, ou en général quand le sujet est en mouvement, un minimum de paramétrage s’impose pour éviter certaines déconvenues.
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de zone autofocus. Ainsi, n’atteste que de la sélection manuelle d’un collimateur
(sans distinction de mode : spot, « normal » ou avec extension) tandis que ne témoigne que d’une sélection automatique (qu’elle ait lieu parmi les 19 ou seulement dans un bloc) ; enfin l’un comme l’autre ne renseignent en rien sur le collimateur ou le pavé qui est concrètement pris en compte.
Dans le viseur : afficher (ou non) tous les collimateurs ?
Pour ma part, j’estime qu’activer la Fonction personnalisée C.Fn III -9 Afficher tous collim. AF n’est pas très judicieux. La présence permanente des 19 repères carrés « alourdit » inutilement l’affichage et nuit à la clarté et à la « lisibilité » du viseur (deux éléments qui, pour moi, sont fondamentaux !) ; de plus, elle induit une ambiguïté avec la sélection de certains modes de zone AF (du moins quand on opère œil au viseur, le problème ne se posant pas si l’on passe par l’écran). En Extension collim.
AF (sélection manuelle) en effet, sauf à apprendre par cœur (!) les schémas de la page 89 du mode d’emploi, dans l’action, il est impossible de savoir exactement quels sont les 2, 3 ou 4 collimateurs d’assistance pris en compte. L’affichage par défaut, lui, différencie parfaitement celui qui est sélectionné manuellement (et sur lequel doit se faire l’accroche), ceux « d’assistance » (donc la zone dans laquelle maintenir le sujet pour en assurer le suivi) et ceux qui ne sont pas pris en compte (et qui concrètement ne servent alors à rien, donc sont purement et simplement éteints).
On notera enfin que le réglage de cette Fonction personnalisée est sans effet sur l’affichage du viseur lors du paramétrage du mode de sélection de la zone AF (qui rappelle ponctuellement la position de tous les collimateurs pour en faciliter la sélection).
Par défaut, le système ne donne accès qu’à trois options ; ainsi, « 1 collim. AF (sélection manuelle) », «Sélection automatique des 19 collimateurs autofocus » et « Zone AF (sélection manuelle d’un bloc) » sont les seuls éléments qui défilent dans le viseur lors des pressions successives sur la touche . L’interface de contrôle rapide présente cependant les cinq pictogrammes des cinq modes dont dispose l’AF du 7D. Deux d’entre eux étant considérés par Canon comme optionnels, ils apparaissent en effet grisés et ne peuvent être activés qu’avec la fonction personnalisée C.Fn III -6 Sél. mode sélection zone AF (voir mode d’emploi page 212). Ladite fonction s’avère d’ailleurs très pratique puisqu’elle permet parallèlement de désactiver un ou plusieurs des modes de sélection de la zone AF. Chacun peut donc adapter le système à ses habitudes et/ou sujets de prédilection en ne conservant que les options qui lui sont concrètement utiles. Leur sélection n’en sera que plus facile et rapide
(puisque seules celles qui sont activées défileront dans le viseur) et on ne risquera pas d’en sélectionner une autre par erreur.
APPRÉHENDER L’AF DU 7D
Enfin, nous verrons dans la rubrique suivante qu’au-delà de celles qui permettent d’optimiser le fonctionnement du système de suivi, certaines Fonctions personnalisées facilitent la gestion des collimateurs et/ou des blocs. Si certaines ne sont ni fondamentales ni toujours d’un intérêt évident, il en est qui, moyennant un peu de réflexion et de paramétrage en amont, permettront d’économiser de précieuses secondes en situation et donc d’optimiser ses chances de réussite.
Sélection automatique des 19 collimateurs autofocus
En One Shot, le photographe se prive ici du choix du (ou des) collimateur(s) actif(s), donc de l’endroit où est réalisé le point. Sachant que l’automatisme privilégie généralement l’élément le plus proche (qui n’est pourtant pas nécessairement le sujet !), les experts et les photographes créatifs ont tendance à bouder ce mode auquel ils reprochent (sans qu’on puisse leur donner totalement tort…) un certain manque de discernement. En lecture, l’affichage des collimateurs utilisés à la prise de vue (voir mode d’emploi page 163) indique même souvent la prise en compte d’éléments pourtant situés sur différents plans de l’image (sic).
Outre le risque d’erreur quant à l’identification du sujet, certains lui reprochent même une relative « lenteur » (l’analyse de l’intégralité des capteurs est effectivement plus longue en théorie que celle d’un pavé de 4 ou 9 et a fortiori de celle d’un seul).
En pratique, si le premier aléa est clairement avéré (et pour tout dire assez fréquent, tant en termes d’accroche que de suivi), le second est cependant plus délicat à prouver. L’estimant peu fiable, beaucoup vont donc jusqu’à désactiver ce mode. En suivi, pourtant, sa plage AF étendue se montre très utile.
Le fait qu’en Ai Servo, « Sélection automatique des 19 collimateurs autofocus » autorise la sélection manuelle (!) d’un collimateur est paradoxal, mais n’a rien de saugrenu. En effet, si la recherche du point a toujours lieu sur les 19 capteurs, elle donne la priorité à l’élément choisi par le photographe. Ce n’est que si (et seulement si) l’accroche sur le collimateur « principal » est impossible que le système se rabat sur les 18 autres et (par défaut du moins…) qu’une fois le point obtenu sur (au moins) l’un d’entre eux que le suivi peut opérer (sur toute la plage).
Quand on peut anticiper la position d’apparition probable du sujet, on peut ainsi sensiblement améliorer l’efficacité du système et lui offrir plus de discernement qu’il n’en a par essence.
C’est d’ailleurs souvent le meilleur choix possible quand on s’attend à ce que le sujet traverse le cadre de part en part sans qu’il soit possible de l’accompagner dans son mouvement (autrement dit de le maintenir aligné sur un collimateur) et/ou que l’on a déterminé son cadrage dans l’attente de son apparition (que l’on sache ou non d’ailleurs où celle-ci va arriver). Il s’agit là d’une situation typique d’affût animalier mais aussi de quelques cas de reportage sportif, notamment quand on exploite des angles de vue particuliers (sports d’équipe).
Lors du choix du mode de zone autofocus,
« Sélection automatique des 19 collimateurs autofocus » affiche le cadre de couverture en rouge ; bandeau et écran secondaire affichent le pictogramme
(sélection auto). En situation de prise de vue, le cadre de couverture est permanent ; en Ai Servo, le collimateur principal s’affiche.
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Certes, on peut travailler « à l’ancienne » et réaliser le point d’avance en attendant (et espérant !) que le sujet vienne s’y placer. Cependant, dans les contextes imprévisibles où la réactivité est capitale et où il est difficile d’anticiper de la sorte (ou que l’on n’est pas prêt
à en prendre le risque puisque l’on sait que la profondeur de champ ne « rattrape » pas une mise au point hasardeuse), l’automatisme aura autrement plus vite fait que le photographe d’identifier le sujet et de sélectionner le (ou les) capteur(s) correspondant(s) et, le cas échéant, d’en assurer le suivi sur la plage couverte.
Ceci est d’autant plus vrai quand on n’est pas derrière son appareil (alors installé en haut d’une grue au-dessus d’un panier de basket ou derrière les cages au bord d’un stade de foot par exemple) et qu’on le déclenche à distance. La sélection automatique combinée à l’Ai Focus est alors difficile à remplacer et il n’y a que quand les conditions de lumière et/ ou de contraste sont très difficiles qu’une pré-mise au point (si ce n’est une mise au point manuelle) s’impose.
Enfin, à défaut d’être très « pédagogique », le système est rassurant si l’on prête son appareil
à quelqu’un qui n’a que faire de la technique ou qui s’en effraie ; le néophyte pourra alors se reposer sur l’automatisme, ce qui est toujours précieux.
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Puisque la couverture AF est ici la plus étendue, on aura tendance à choisir cette option en Ai Servo si l’on doute de la possibilité d’anticiper ou d’accompagner le mouvement du sujet. C’est le réglage idéal pour suivre des oiseaux, ou tout élément de petite taille se détachant d’un arrière-plan lisse. Il est en revanche déconseillé en intérieur, ou lorsque l’action est confuse car trop sujet aux erreurs.
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Mise au point auto sur un seul collimateur
(sélection manuelle)
L’utilisateur détermine ici l’unique collimateur actif parmi les 19 disponibles et maîtrise ainsi l’endroit où est effectuée la mise au point. La procédure à suivre (voir mode d’emploi page 88) est un classique du genre pour qui a déjà travaillé avec un reflex
EOS : quand l’option « Mise au point auto sur un seul collimateur » est activée, une pression sur la touche affiche lesdits collimateurs ; on passe de l’un à l’autre, avec le mulicontrôleur ou en jouant avec les deux molettes (cette dernière solution
étant du reste la seule possible en cadrage vertical avec la poignée BG-E7, puisque le multicontrôleur est alors hors de portée du pouce).
Couplé au mode AF One Shot, la sélection manuelle d’un unique collimateur est extrêmement commode et fiable tant que le sujet ne bouge pas ou très peu (nature morte, paysage, portrait posé, etc.). Contrairement à certains autres EOS, la sélection d’un élément périphérique ne pose ici que rarement de problème d’efficacité d’accroche dans la mesure où tous les collimateurs sont de type croisé. Cependant, il peut arriver, quand la lumière est très faible et/ou que l’on travaille à très grande ouverture, qu’il vaille mieux privilégier le collimateur central dont la sensibilité est accrue.
C’est aussi le mode le plus intuitif que privilégieront les adeptes du cadrage-décadrage. Bien que son usage ne s’impose qu’assez rarement pour compenser une impossibilité d’accroche avec le
7D (alors qu’il est pratiquement indispensable avec un 5D Mark II par exemple !), de nombreux photographes estiment ce fonctionnement très pratique et intuitif (voir la rubrique suivante)…
Lors du choix du mode de zone autofocus,
« Mise au point auto sur un seul collimateur
(sélection manuelle) » affiche les repères de position des capteurs
AF en intégralité et en rouge. Le collimateur sélectionné est mis en exergue ; bandeau et écran secondaire affichent le pictogramme
(sélection manuelle). En situation de prise de vue, seul le collimateur actif est visible.
La sélection manuelle du collimateur autorise un parfait contrôle de l’endroit où sera fait le point. Ici, dans un bus de nuit, j’ai pointé le collimateur sur le bâtiment et ainsi évité que l’automatisme n’accroche sur le reflet dans la vitre que je souhaitais rendre flou.
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En suivi, puisque la zone de recherche/suivi du point est ici très réduite et déterminée manuellement, l’option est idéale quand le sujet est loin et assez petit dans le cadre et que l’on peut facilement le maintenir sous le collimateur ayant servi à son accroche et/ou qu’il
évolue dans un environnement confus (arrivée au sprint en cyclisme par exemple). Elle est intéressante aussi quand on fait face à un sujet qui se rapproche, mais que le premier plan comporte des éléments proches pouvant détourner l’automatisme du « vrai » sujet (course de haies en cadrage frontal notamment) ; en revanche, elle est à proscrire quand on ne peut pas anticiper et/ou accompagner le sujet dans son mouvement.
Zone AF (sélection manuelle d’un bloc)
Ce (nouveau) mode se présente comme un compromis entre les deux précédents et regroupe les 19 collimateurs en cinq blocs indépendants. Le photographe choisit donc un pavé (de la même façon qu’il sélectionne un collimateur unique, à ceci près qu’ici tous ceux constituant le bloc s’affichent en même temps dans le viseur), au sein duquel l’appareil détermine sur quel(s) collimateur(s) sera fait le point.
Il est important de noter qu’ici, au sein d’un bloc, aucun collimateur ne prime sur les autres et que l’automatisme tend toujours à privilégier l’élément le plus proche. Ainsi, certains esprits chagrins estimeront cette option un peu bâtarde, d’autant que le mode d’emploi souligne
(certes, à juste titre) qu’elle ne peut prétendre à la précision de la sélection d’un collimateur unique, ni à la simplicité d’une gestion totalement automatique. Pourtant, elle autorise (enfin !) de s’affranchir du côté « tout ou rien » du système classique.
Il est en effet bien des situations où la zone couverte par un unique collimateur est trop restreinte pour assurer une bonne accroche et/ou un suivi correct et où, inversement, celle couverte par tous les éléments se montre beaucoup trop vaste pour que le système conserve assez de discernement dans l’identification du sujet. En descente de VTT ou compétition de moto cross, élargir la plage de détection (à 4 ou 9 collimateurs selon le bloc choisi – voir mode d’emploi page 90) améliore les chances d’accrocher et de suivre le sportif (même au grand-angle pour des vues plus spectaculaires) et de réduire les risques d’égarement de l’automatisme sur un « décor » (qui fourmille souvent d’informations « parasites », que l’événement ait lieu dans les bois ou en salle, avec ou sans public). L’option est aussi précieuse avec un sujet dont le déplacement
(prévisible) se détache bien d’un arrière-plan « lisse » (un ciel, par exemple) mais qu’il s’avère difficile de garder sous un collimateur unique (sujet trop petit et/ou trop rapide). C’est souvent le cas dans les disciplines de saut à ski puisque l’on travaille
Lors du choix du mode de zone autofocus, « Zone AF (sélection manuelle d’un bloc) » affiche les repères de position des capteurs AF en intégralité et en rouge. Le bloc de collimateurs sélectionné et son cadre sont mis en exergue ; bandeau et écran secondaire affichent le pictogramme
(sélection auto). En situation de prise de vue, seul le cadre du bloc actif est visible.
APPRÉHENDER L’AF DU 7D
Privilégier « Zone AF » est conseillé en suivi quand on peut sensiblement maintenir la position du sujet assez serré dans le cadre, mais que son mouvement reste difficile à anticiper et/ou que certains éléments ou personnages risquent de perturber la sélection automatique. C’est le cas au tennis comme ici, mais aussi avec certains sports d’équipe, en course à pied et en sports mécaniques de vitesse par exemple.
de loin ; mais de près, au grand-angle, « Sélection automatique des 19 collimateurs » est souvent plus judicieuse sur rampe en snowboard, skate, roller, etc.
AF spot (sélection manuelle)
Schématiquement, l’AF spot réduit la taille des capteurs et leur confère a priori une meilleure acuité et une plus grande précision. En effet, si chacun sait que la forme des collimateurs n’atteste en rien de celle des capteurs (que l’on sait en croix sur le
7D), certains pourront s’étonner d’apprendre qu’en réalité ces derniers sont toujours un peu plus grands que ne le laisse supposer leur représentation dans le viseur (ceci sans même tenir compte de l’ambiguïté quant à la définition même du collimateur soulevée par la page 19 du mode d’emploi – pour laquelle en symbolise la version
« normale » et , la version « spot » – tandis que la Fonction personnalisée C.Fn III -9 ne représente les collimateurs a priori « normaux » que par leur repère carré – probablement pour ne pas trop alourdir l’affichage, certes…).
Il arrive donc que l’AF accroche sur un élément situé en périphérie du collimateur actif (parfois même légèrement à l’extérieur !) et que le plan de netteté soit plus ou moins décalé en avant ou en arrière de celui attendu ; le risque existe dès lors qu’un élément qui jouxte le sujet et/ou ledit collimateur présente un contraste plus favorable à l’accroche que le sujet lui-même.
Ceci étant, dans l’immense majorité des cas, le décalage du plan net est négligeable par rapport à la distance de mise au point (et donc imperceptible), mais il n’en est pas moins variable et (parfois) gênant. En réduisant l’étendue d’analyse du capteur sélectionné (en « désactivant » en quelque sorte ses extrémités), l’AF spot peut donc (parfois) permettre d’éviter certaines erreurs d’accroche.
Page 89 du mode d’emploi, Canon annonce qu’« étant donné que AF spot couvre une très petite zone, la mise au point peut se révéler difficile pendant la prise de vue à main levée ou pour les sujets en mouvement ». En effet, la taille réelle des capteurs ne doit rien au hasard et résulte de sévères compromis, notamment entre précision d’analyse et rapidité d’exécution (voir encadré page suivante). Pour autant,
Lors du choix du mode de zone autofocus comme en situation de prise de vue, « AF spot » reprend l’affichage de « Mise au point auto sur un seul collimateur (sélection manuelle) ». La seule nuance qui l’en différencie est qu’ici le repère carré du collimateur actif est absent du viseur.
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si opter pour l’AF spot n’est pas judicieux avec un sujet mobile, c’est davantage parce que l’option ralentit l’accroche du point que parce qu’elle affecte le système d’anticipation/suivi de l’Ai Servo ; or, la première étant nécessaire à la seconde, on réservera l’AF spot aux sujets immobiles ou peu remuants.
Taille des capteurs AF, rapidité et précision du point : un équilibre délicat
De « grands » capteurs AF contribuent à une bonne sensibilité du système. Cependant, plus il sont grands, plus la portion d’image prise en compte l’est par chacun, donc plus le système risque d’accrocher un élément parasite plutôt que le sujet visé. Si réduire la taille des capteurs limite ce risque, le système finit par perdre en sensibilité ce qu’il a gagné en acuité et en précision. D’autant que plus on réduit la taille de la zone analysée, moins celle-ci comporte d’information utile, ce qui peut rendre l’accroche plus difficile, plus lente, et parfois même impossible !
Plus que l’exemple de l’animal en cage en tant que tel, c’est alors surtout l’idée de chevauchement des plans qu’il faut retenir de la page 89 du mode d’emploi. D’une part, tous les animaux en cage ne poseront pas le problème de l’AF qui accroche sur les barreaux (!) ; d’autre part, en situation, on aura souvent plus vite fait de rétablir la netteté sur l’animal par retouche du point ou en travaillant en manuel (voir la rubrique suivante) qu’en utilisant l’AF spot comme le conseille Canon (à supposer d’ailleurs que la réduction du champ d’analyse du point suffise ici à « passer » entre deux barreaux…).
En portrait, il arrive cependant que le point soit fait sur le sourcil et non sur le coin de l’œil ; de loin et/ou au grand-angle, l’AF peut aussi accrocher plus facilement sur le bord d’un chapeau ou d’un casque mais, pour être gênant, encore faut-il que le décalage soit visible. Ce ne sera généralement le cas que si l’on utilise une très grande ouverture et que l’on agrandit fortement l’image. En prise de vue courante, les situations où le phénomène est à la fois problématique, sensible dès la prise de vue et où l’AF spot est la seule (ou la meilleure) solution sont relativement rares.
L’AF spot ne se justifie, d’après mon expérience, que dans des situations particulières en portrait, en macro et plus généralement quand on photographie avec un fort grandissement, une très longue focale et/ou une très grande ouverture, qu’une grande précision est de mise et – oserais-je dire ? – qu’il est impossible de travailler en Live view avec mise au point manuelle et Loupe10× !
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Extension collim. AF (sélection manuelle)
Ce mode est une variante de la sélection manuelle d’un collimateur unique et s’avère être un des mieux adaptés au suivi d’un sujet en mouvement. En effet, 2 à 4 des collimateurs qui jouxtent celui qu’a choisi le photographe en assurent en quelque sorte l’assistance. Ainsi, en Ai
Servo ou Ai Focus, après que l’AF a accroché le sujet sur le collimateur sélectionné, le système surveille les éléments adjacents de façon à ce que, si le sujet quitte le collimateur de départ, les autres prennent le relais.
En suivi, cette option est un excellent compromis entre la précision d’une sélection manuelle et la sécurité en termes de couverture de suivi qu’offre le pavé des capteurs adjacents. Elle se montre idéale avec certains sports d’équipe, en particulier face à un sujet d’assez petite taille, plutôt difficile à maintenir parfaitement sous le collimateur en ayant assuré l’accroche et évoluant de façon relativement imprévisible dans un environnement confus (donc mal identifié – ou pas identifié du tout – par la sélection automatique en Zone AF. L’extension de collimateur AF n’a en revanche aucun intérêt en One Shot.
Lors du choix du mode de zone autofocus, « Extension collim. AF (sélection manuelle) » affiche tous les repères de position des capteurs AF en rouge, sauf celui du collimateur actif principal. Celui-ci est mis en exergue au même titre que les 2, 3 ou 4 d’assistance situés en périphérie ; bandeau et
écran secondaire affichent le pictogramme (sélection manuelle). En situation de prise de vue, seuls le collimateur actif et les repères de position de ses capteurs d’assistance sont visibles.
L’action étant souvent très rapide et difficile
à suivre au basket, l’extension de collimateur
AF est précieuse. On dispose alors d’une sélectivité satisfaisante dans le choix du sujet quand l’action entre les joueurs est confuse
(grâce à celui du collimateur principal), tandis que les capteurs d’assistance peuvent prendre le relais en cas de changement de direction brusque et/ou de difficulté à suivre le sujet.
Cette option était sans doute d’ailleurs une des plus attendues des utilisateurs.
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Le meilleur choix de sélection de la Zone autofocus est un compromis entre la facilité d’anticiper et d’accompagner le sujet dans son déplacement et le risque qu’un élément parasite entre dans la zone AF et perturbe le suivi.
Croiser les réglages pour s’adapter à son sujet
Même sans (encore) prendre en compte les Fonctions personnalisées ayant une influence sur le fonctionnement de l’AF (et pas seulement sur son confort d’utilisation), le choix du mode et celui de sélection de zone AF offrent de nombreuses possibilités de réglages croisés. Si avec un sujet immobile, travailler en mode One Shot et en sélection manuelle du collimateur est la solution la plus simple (et souvent la plus efficace), le suivi d’un sujet mobile s’avère plus délicat et demande à la fois un peu plus de méthode, de réflexion et, surtout, de pratique.
On peut en effet penser que plus le nombre de collimateurs est élevé, plus on a de chances d’assurer un bon suivi or, l’expérience montre que ce n’est pas toujours le cas (quand ça n’est pas carrément le contraire !). En réalité, l’affirmation ne se vérifie que quand le mouvement du sujet est très imprévisible, rapide, et que celui-ci occupe une grande partie du cadre ou se détache parfaitement d’un arrière-plan « lisse ». En revanche, s’il évolue dans un environnement encombré (un enfant qui court parmi des tables et des chaises ou un sportif qui joue en équipe, par exemple) ou encore qu’il n’est pas proéminent dans le champ, l’automatisme est assez souvent perturbé, soit dès la phase d’accroche, soit à tout moment du suivi.
Plus qu’à sa nature même ou à la possibilité que l’on aura (ou non) à maintenir le sujet sous le collimateur en ayant assuré l’accroche, c’est à l’interaction de la proportion du champ occupée par le sujet, de la régularité de son mouvement, de son orientation, de la présence ou non d’éléments parasites et de la nature de l’arrière-plan que l’on devra adapter au mieux la sélection de zone AF (voir tableau ci-dessous).
Capacité du suivi
Sujet facile à viser et à maintenir sous le collimateur actif
Choix de sélection de zone AF Sélectivité du suivi
Action confuse et/ou
éléments de l’image pouvant perturber le suivi du sujet
AF spot (sélection manuelle)
Mise au point sur un seul collimateur
(sélection manuelle)
Extension du collimateur autofocus
(sélection manuelle)
Zone AF (sélection manuelle d’un bloc)
Sélection automatique des 19 collimateurs AF
Sujet difficile à accompagner dans son mouvement
Sujet isolé dans l’image, arrière-plan uni
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Aucune solution n’étant idéale ou universelle, on se contentera le plus souvent de choisir (ou de continuer de chercher…) le compromis le « moins inadapté » aux conditions. Le nombre de réglages croisés qu’offre le 7D rend le système plus complexe que sur les précédents EOS de cette gamme, mais autrement plus souple et efficace ! On notera d’ailleurs qu’en pratique, certaines combinaisons n’ont pas grand sens : les éléments d’assistance en « Extension du collimateur AF » n’ont évidemment d’intérêt que dans le cas d’un suivi, donc aucun en One
Shot…
Les tableaux des pages 182-183 et 184-185 détaillent les subtilités qu’il est bon d’assimiler pour une utilisation rationnelle des modes One Shot et Ai Servo. Si l’Ai Focus en a été volontairement exclu, c’est d’une part en raison d’une efficacité aléatoire et d’autre part, parce qu’au besoin, il est facile d’en déduire le fonctionnement (pour rappel : avant l’accroche, l’appareil fonctionne en One Shot et ne bascule en Ai Servo que si et seulement si un déplacement de l’élément accroché – ou un mouvement du photographe – est détecté). On notera cependant qu’en Ai Focus, la confirmation visuelle du point dans le viseur ne confirme que l’accroche et qu’elle est désactivée en cas de bascule en suivi.
Bien qu’ils puissent paraître un peu arides, on peut envisager différentes lectures de ces tableaux synthétisant (dans les grandes lignes) le système AF du 7D : soit dans leur intégralité
(pour disposer d’une vision d’ensemble des possibilités et performances du système), soit en partant d’un cas concret d’utilisation pour en déduire les réglages les mieux adaptés.
Quelques allers-retours avec les textes des pages précédentes pourront, le cas échéant, lever toute ambiguïté, mais aussi et surtout permettront de voir, selon ses habitudes, sujets de prédilection et conditions de prise de vue, lesquels sont utiles à sa pratique et quel(s) mode(s) de sélection de zone AF on désactivera avec la fonction idoine. Une fois assimilés et moyennant un peu de pratique, ces réglages (oserais-je dire ? « préliminaires » !) devraient déjà permettre de couvrir efficacement la plupart des situations, la rubrique suivante n’ayant pour objet que d’optimiser l’exploitation du système AF et/ou de déjouer quelques pièges auxquels lui et son « pilote » sont toujours soumis.
Comme dans le choix du temps de pose optimal pour le figer, c’est la vitesse apparente du sujet (plus que sa vitesse réelle) qui s’avère critique. L’AF et le photographe auront toujours d’autant plus de mal à suivre le déplacement du sujet que celui-ci est proche ; assurer le point sur une moto de course lancée à pleine vitesse à partir des tribunes d’un circuit mais peiner à suivre un enfant qui court à quelques mètres de soi n’a donc rien de paradoxal.
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Mode de zone AF/
Affichage sélection
(écran/viseur*)
Sélection automatique des 19 collimateurs
Affichage collimateur(s)** Gestion de l’accroche
Utilisation type
- Celui (ou ceux) choisi(s) par l’appareil confirment l’accroche (tant que déclencheur maintenu)
- Cadre de zone de couverture (permanent)
- Indispensable au déclenchement
- Pas de suivi du sujet
- Sujets immobiles ou se déplaçant lentement et/ou très loin
- Photos réalisées sans cadrer
Zone AF (sélection manuelle d’un bloc)
Extension collim. AF
(sélection manuelle)***
- Celui (ou ceux) choisi(s) par l’appareil au sein du bloc (tant que déclencheur maintenu)
- Cadre de zone (permanent)
- Indispensable au déclenchement
- Pas de suivi du sujet
- Comme en « Sélection automatique des
19 collimateurs » si image comporte premier plan
« piège » pour Sélection auto
- Celui choisi par le photographe (permanent) - Indispensable au déclenchement
- Pas de suivi du sujet
- Comme en Zone AF
- Sujet à l’arrière-plan
1 collim. AF
(sélection manuelle)
- Celui choisi par le photographe
( permanent pour 1 collim. AF)
AF spot
*** - Celui choisi par le photographe, en repère AF spot ( permanent)
- Indispensable au déclenchement
- Pas de suivi du sujet
- Comme en Zone AF si sujet de petite taille
- Indispensable au déclenchement
- Pas de suivi du sujet
- Comme en sélection manuelle si constat d’un décalage du point ou besoin de grande précision
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Configuration de zone AF en mode du point dans le viseur).
(pas de suivi/confirmation d’accroche
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Sujets Remarques Options utiles
- Nature morte, portrait posé, paysage
- Nature morte, portrait posé, paysage, architecture
- Privilégie le sujet le plus proche
- La confirmation d’accroche ne garantit pas le point si le sujet ou le photographe bouge.
- Résultat parfois aléatoire (prise en compte d’éléments dans des plans différents !)
- Privilégie le sujet le plus proche.
- La confirmation d’accroche ne garantit pas le point si le sujet ou le photographe bouge.
- C.Fn III -11 Faisceau d’assistance AF
(optimisation de l’accroche à courte distance – voir rubrique suivante)
- C.Fn III -4 Pilot. Obj. si AF impossible
(voir p. 169)
- C.Fn III -8 Eclairage affichage viseur (voir p. 76)
- C.Fn III -5 Micro-ajustement de l’AF
(voir p. 200)
- Comme en « Sélection automatique des 19 collimateurs »
- C.Fn III -12 Collim. AF lié orientation (voir rubrique suivante et mode d’emploi p. 214)
– - Aucun intérêt, accroche sur le collimateur sélectionné manuellement, mais en l’absence de suivi, ceux d’assistance ne sont pas pris en compte (ce qui revient à sélection d’un collimateur unique).
- Nature morte, portrait posé, paysage, architecture
- Idéal avec collimateur central pour cadragedécadrage (voir la rubrique suivante)
- Intéressant pour aide à la mise au point manuelle
(voir la rubrique suivante)
- La confirmation d’accroche ne garantit pas le point si le sujet ou le photographe bouge.
- Comme en Zone AF
- C.Fn III -7 Schéma sél. coll. AF manuel
(optimisation confort pilotage – voir rubrique suivante)
- Macro statique, paysage en longue focale
(superposition de plans), portrait posé
- Trépied conseillé, on préférera travailler en Live view et mise au point manuelle avec loupe 10× (plus précis).
- La confirmation d’accroche ne garantit pas le point si le sujet ou le photographe bouge.
- Comme en Zone AF
* En noir ou en rouge selon luminosité du fond et réglage C.Fn III -8 (voir page 76).
** C.Fn III -9 est ici supposée désactivée (voir page 172).
*** Options inaccessibles par défaut, à activer via C.Fn III -6 (voir page 172).
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Mode de Zone AF/Affichage sélection
(écran/viseur*)
Sélection automatique des 19 collimateurs
Zone AF (sélection manuelle d’un bloc)
Extension collim. AF
(sélection manuelle)***
1 collim. AF
(sélection manuelle)
Affichage collimateur(s)**
- Collimateur principal seulement (avant et pendant recherche du point)
- Collimateur(s) ayant accroché le point (si différent de l’élément principal)
- Élément(s) assurant le suivi si différent(s) de(s) collimateur(s) d’accroche (affichage dynamique)
- Cadre de zone de couverture AF globale
(permanent)
- Collimateur(s) ayant accroché le point
- Éléments(s) assurant le suivi si différent(s) de(s) collimateur(s) d’accroche (affichage dynamique)
- Cadre de zone de couverture (bloc sélectionné – permanent)
- Collimateur sélectionné et repères de position des éléments d’assistance
(permanents sans distinction visuelle des phases de recherche, accroche et suivi du point ni d’utilisation d’un capteur périphérique)
- Collimateur sélectionné seulement
( permanent sans distinction visuelle des phases de recherche, accroche et suivi du point)
Gestion accroche/suivi Utilisation type
- Accroche prioritaire sur le collimateur sélectionné manuellement
- À défaut, accroche sur un des 18 autres (privilégie le sujet le plus proche).
- Suivi dynamique sur les
19 (privilégie a priori le sujet le plus proche).
- Accroche sur un ou plusieurs des 4 ou
9 collimateurs du bloc sélectionné (sans élément prioritaire)
- Suivi dynamique sur les seuls collimateurs du bloc actif
- Accroche prioritaire sur le collimateur sélectionné
- Suivi prioritaire sur le collimateur sélectionné (par défaut) ou sur l’élément le plus proche situé sous un des 2, 3 ou 4 d’assistance
(voir C.Fn III -4)
- Accroche et suivi uniquement sur le collimateur sélectionné
- Sujets au déplacement rapide, imprévisible, difficiles ou impossibles
à suivre dans le viseur se détachant bien (de préférence) de l’arrièreplan
- Sujets au déplacement plutôt prévisible et relativement facile à suivre
- Scènes d’action à courte distance
- Sujets assez faciles
à maintenir sous le collimateur mais pouvant se passer devant les uns les autres
- Sujet aisés à suivre, se déplaçant lentement et/ ou face au photographe en cadrage serré voire très serré
AF spot***
- Collimateur sélectionné seulement ( permanent sans distinction visuelle des phases de recherche, accroche et suivi du point)
- Accroche et suivi uniquement sur le collimateur sélectionné
- Idem à sélection manuelle si la superposition des plans ou un fort grandissement
(et eux seuls) posent un problème de décalage d’accroche et de suivi
Configuration de zone AF en mode (gestion du suivi/pas de confirmation du point ;
clignote dans le viseur si l’accroche est impossible).
* En noir ou en rouge selon luminosité du fond et réglage C.Fn III -8 (voir mode d’emploi page 213).
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Sujets Remarques Options utiles
- De petite dimension dans le cadre : photo animalière, avions en vol, tennis, saut à ski, mais aussi reportage, portrait en action, mariage…
- Résultat parfois aléatoire si le sujet ne se détache pas assez (accroche et/ou suivi sur un élément parasite).
- Prise en compte et analyse de plans parfois incohérente
- Enfants en extérieur
- Plans assez serrés en sport d’équipe
- Sujet volontairement excentré (sports de combat notamment)
- Sports mécaniques de vitesse, coureurs sur piste ou cyclistes (plan large en longue focale)
- Sports collectifs
- Privilégie le sujet le plus proche.
- Permet d’être plus sélectif dans le choix du sujet quand il y a plusieurs joueurs par exemple, que l’image comporte un premier plan « piège » pour la sélection auto ou que le sujet est volontairement excentré
- Permet d’être très sélectif dans le choix du sujet suivi
- C.Fn III -4 permet par exemple de choisir de suivre toujours le même concurrent ou celui qui mène la course ou la balle (sous réserve qu’il soit le plus près)
- C.Fn III -1 Sensibilité suivi en Ai servo
(pondère la fréquence de réactualisation du point en suivi, voir p. 197).
- C.Fn III -3 Méthode de suivi AF Ai Servo
(donne priorité au suivi sur l’élément le plus proche ou tend à ignorer un parasite masquant temporairement le sujet, voir p. 197).
- C.Fn III -2 1
er Ai Servo/2 e prior décl.
(optimise l’équilibre qualité du suivi/cadence en rafale, voir p. 198).
- C.Fn III -4 Pilot. Obj. si AF impossible (évite patinage de l’AF si accroche impossible, voir p. 169).
- C.Fn III -7 Schéma sél. coll. AF manuel et C.Fn III -1 Commandes personnalisées
(facilitent la sélection du collimateur ou bloc actif, voir p. 199-200).
- C.Fn III -12 Collim. AF lié orientation
(mémorisation de position d’un collimateur ou bloc selon l’orientation du boîtier, voir p. 200)
- C.Fn III -5 Micro-ajustement de l’AF (peut compenser un léger décalage du point systématique avec l’appareil et/ou propre
à une optique (avec ou sans Extender, voir p. 200).
- Certaines disciplines d’athlétisme et de sports mécaniques de vitesse (dans les conditions citées)
- Utile en cas de difficulté d’accroche et/ ou d’emploi d’une très grande ouverture
(préférer alors le capteur central, plus sensible)
- Applications scientifiques - À éviter en usage courant, la recherche du point sur une si petite portion du cadre induit une certaine lenteur d’accroche et se répercute sur la capacité de suivi.
** Par défaut. Si C.Fn III -10 Aff. col. AF en Ai servo/man est désactivée, les collimateurs qui suivent le sujet
ne s’affichent pas (voir mode d’emploi page 213).
*** Options inaccessibles par défaut, à activer via C.Fn III -6 (voir page 172).
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Caractéristiques clés
- Système AF novateur avec 19 collimateurs en croix
- Modes AF : One Shot, Ai Servo et Ai Focus
- Options de pilotage de l'AF pour une souplesse accrue
- Sélection de la zone AF (collimateur unique, zone, automatique)
- Fonctions personnalisées pour optimiser l'AF