Cap Atlantique Livret d'accompagnement Mode d'emploi
Le Croisic
Le Pouliguen
Mesquer
Pénestin
Piriac-sur-Mer
Saint-Lyphard
Saint-Molf
Assérac
Batz-sur-Mer
Camoël
Férel
Guérande
Herbignac
La Baule-Escoublac
La Turballe
réalisé en partenariat avec
LOIRE OCEANE
Livret d’accompagnement de l’adhérent
à la Charte de l’Habitant www.cap-atlantique.fr
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Editorial
«
 gés de 20 à 77 ans, actifs, retraités, élus… tous différents mais tous réunis autour d’une même volonté : la réduction de l’utilisation des pesticides. Nous sommes ainsi une soixantaine d’habitants du territoire de Cap Atlantique à avoir participé à un groupe de travail.
Préserver l’environnement et protéger la santé des jardiniers amateurs, de leurs enfants ou de leurs voisins nous semble important. Personne n’a foncièrement envie de s’exposer à des substances toxiques, alors nous avons fait le choix de ne pas les utiliser. Nous avons tous à y gagner, même notre porte-monnaie… Parce que des solutions naturelles existent et qu’elles ont fait leurs preuves.
En participant à la conception de ce livret, nous avons souhaité aider les habitants du territoire de Cap Atlantique à s’engager dans le jardinage au naturel. Posons-nous quelques questions simples sur notre relation au jardin pour réinventer un nouveau lien avec lui. Faire autrement est source de plaisir. Les pesticides sont dès lors obsolètes. En vous souhaitant bon jardinage et longue vie à votre jardin. »
Les habitants ayant participé à sa conception
«
N otre territoire est étroitement lié à l’eau qui le façonne. Nos communes se sont construites autour de cette ressource, des activités et du cadre de vie qu’elle engendre. Préserver l’eau, sa qualité et les milieux aquatiques en général, est un enjeu majeur.
Dès 2005, Cap Atlantique et les 15 communes du territoire se sont ainsi engagées à réduire l’utilisation des pesticides sur les espaces publics en signant la « Charte pour entretenir les espaces verts et espaces publics sans polluer ». Les pratiques des services techniques communaux
évoluent dans ce sens depuis plusieurs années. Cela se concrétise par les plans de désherbage communaux et la gestion différenciée.
Parallèlement, une sensibilisation du grand public est menée (participation aux manifestations sur le jardinage...). Avec la Charte de l’habitant « vers un jardinage sans pesticide », Cap Atlantique et les communes, ensemble, souhaitent atteindre un public toujours plus large. Chacun est acteur de la qualité des eaux. Ayons bien conscience de cela. Les habitants ayant participé à la conception de ce document l’ont bien compris. Qu’ils en soient remerciés. »
Yves METAIREAU, Président de Cap Atlantique
«
C ap Atlantique et le CPIE Loire Océane ont construit avec les communes un cadre permettant aux habitants de s’exprimer sur le jardinage. Fort de ses convictions, chacun a eu la parole.
Ces échanges ont abouti à la rédaction de la Charte et de ce livret d’accompagnement.
Le jardin pédagogique de Cramphore géré par le CPIE avec une équipe de bénévoles en constituera l’un des supports de diffusion. La mise en œuvre des principes d’éco-jardinage y apporte déjà sa plus-value, notamment sur les plans de la biodiversité, de la convivialité, et de l’entraide.
Parce que le jardinage a existé bien avant les pesticides, et que jardiner au naturel apporte bien plus que jardiner avec des produits chimiques et souvent toxiques. »
Lionel LEMERLE Président du CPIE Loire Océane
Introduction
Je serai le porte parole des habitants au fil de la lecture de ce livret
Ce livret accompagne la Charte de l’Habitant « Vers un jardinage sans pesticide ». Il est le fruit d’une démarche collective des habitants ayant participé aux groupes de travail animés par le CPIE autour d’un objectif partagé : réduire, voire bannir, l’utilisation des pesticides dans les jardins potagers ou ornementaux des particuliers.
Il apportera au lecteur quelques principes de base et des conseils pour aller plus loin dans la recherche d’alternatives aux désherbants et autres insecticides chimiques.
Il vise également à susciter l’intérêt pour le jardinage sans pesticide en amenant chaque jardinier à s’interroger sur ses pratiques et le sens qu’il donne à cette activité de loisir et de plaisir. Pour jardiner différemment, interrogeons-nous sur nos motivations, la vocation donnée à notre jardin, sa fonction et nos méthodes !
Sommaire
• Un beau jardin ?
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page 4
• Quel jardinier êtes-vous ?
................................................................................................................................................
page 5
• Les mille et une raisons de jardiner sans pesticides
...................................................................................
page 6
• Le jardinier emporté par le « progrès »
.................................................................................................................
page 8
• Cap Atlantique s’engage contre les pesticides
................................................................................................
page 8
• Faire connaissance avec son jardin
.........................................................................................................................
page 9
• Le choix des plantes
.............................................................................................................................................................
page 9
• Nourrir le sol, plutôt que guérir la plante
....................................................................................................................
page 10
• Vous avez dit « mauvaise herbe » ?
.......................................................................................................................
page 11
• Au revoir les « sales bêtes », bonjour les auxiliaires
................................................................................
page 12
• Les traitements naturels
................................................................................................................................................
page 12
• Annexes techniques : qu’est-ce qu’un pesticide ?
......................................................................................
page 13
•Annexes techniques : pesticides attention danger !
.................................................................................
page 14
• Informations règlementaires et pratiques
.....................................................................................................
page 15
• Où trouver conseil à proximité de chez vous ?
.............................................................................................
page 16
• Quelques sites internet
.......................................................................................................................................................
page17
• Littérature, périodiques et brochures spécialisés : quelques exemples
...........................................
page 18
• Glossaire
....................................................................................................................................................................................
page 19
Les mots définis dans le glossaire sont signalés par un astérisque *
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Un beau jardin
Des définitions
Le jardin est défini comme un terrain, souvent clos, où l’on cultive des végétaux utiles (légumes et arbres fruitiers)
et/ou d’agrément (fleurs et arbustes ornementaux).
En Occident, les jardins à vocation esthétique ou symbolique sont de deux types : le jardin régulier impose sa symétrie à une nature domestiquée (jardin italien de la Renaissance, jardin « à la française » du
XVIIe siècle), alors que le jardin paysager simule le pittoresque d’un paysage naturel varié (jardin
anglais ou « anglo-chinois » des XVIIIe et XIXe siècles). (source : Le petit Larousse illustré - 2002)
Le jardin est toujours l’expression de la personnalité de son créateur et d’une certaine représentation du monde.
L’alignement des végétaux peut montrer l’autorité du jardinier sur la nature. À l’inverse, certains jardins peuvent être de véritables refuges pour la nature par un souhait de laisser-faire.
A chacun ses envies
L’utilisation que nous faisons d’un jardin nous est propre.
Espace de détente ou défi personnel, il est l’expression de ce que nous voulons en faire. Avant toute chose, il s’agit de
concevoir notre jardin selon nos envies et nos contraintes :
disponibilité, aptitudes physiques, conditions naturelles du site, moyens financiers. Simultanément, il convient d’y adapter nos exigences afin de ne pas avoir recours à des procédés surdimensionnés par rapport à nos besoins.
Vous avez dit « propre » ?
La beauté est subjective. Il en va de même pour la notion de propreté.
“Au jardin, viser le 100% de réussite se solde souvent par un échec ”
Vous utilisez des insecticides pour éliminer des pucerons ou des herbicides pour vous débarrasser des herbes indésirables ?
Le résultat est net, mais des produits chimiques ont été introduits dans votre jardin. Les objectifs
de résultat peuvent se confronter à des conséquences néfastes sur l’environnement et la santé.
Quel jardinier êtes-vous ?
Faites le test…
Vous jardinez pour produire des légumes
et/ou des fleurs :
. coûte que coûte
. si votre jardin le veut bien
Votre relation avec votre jardin est plutôt basée sur :
. le laisser-faire
. la complicité
. l’autorité
Vous choisissez vos plantes :
. selon vos envies
. selon leur adaptation au jardin
. sans les choisir : elles arrivent toutes seules
Vous avez un jardin potager pour :
. avoir peut-être des légumes
. avoir des légumes « naturels »
. avoir des légumes à tout prix
Vous obtenez une majorité de
Pour vous, les insectes représentent :
. une source de richesse alliée du jardinier
. un ennemi à abattre
. une source d’émerveillement
Pour vous, les mauvaises herbes constituent :
. une plante comme une autre
. de quoi faire une bonne tisane
. des plantes qu’il faut éradiquer
Des animaux fréquentent votre jardin ou jardinière :
. ce sont des « nuisibles » dont il faut se débarrasser
. vous vous renseignez pour en tirer profit
(refuges, associations de plantes...)
. Vous n’y prêtez pas attention
Votre méthode d’entretien est fondée sur le principe suivant :
. votre jardin s’entretient tout seul
. vous êtes obligé(e) de le doper pour obtenir ce que vous voulez
. vous avez adapté votre gestion
à votre jardin
Vous êtes adepte des jardins sauvages :
La nature peut prendre le dessus et il vous arrive d’avoir du mal à la maîtriser. Manque de temps ou attrait de la nature sauvage, votre jardin vous convient comme il est. Vous lui donnez parfois des coups de pouce pour en faire un lieu de vie.
Vous imposez votre choix :
Vous menez votre jardin à la baguette. À chaque problème sa solution (pas toujours facile à trouver !), pourvu que vous arriviez à vos fins. Ce n’est pas vous qui vous adaptez à votre jardin, mais bien l’inverse.
Vous vous adaptez à votre jardin :
Vous testez continuellement des méthodes de gestion pour que votre jardin réponde à vos attentes tout en vous adaptant à lui. Vous avez donc dû adapter vos exigences. Votre maître-mot : faire avec les potentialités de votre jardin. Progressivement, vous vous laissez séduire par ces nouvelles méthodes.
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Les mille et une raisons de jardiner sans pesticide
Le plaisir avant tout
Jardiner au naturel nous apporte des plus-values insoupçonnées sur le bien-être et la qualité de vie.
La relation aux autres et à soi
- Echanger
- Eduquer les jeunes générations
- Préserver la santé de tous (proches, voisins)
- Respecter autrui et les futures générations
- Entretenir sa forme physique
La préservation de notre patrimoine
L’environnement de notre territoire
- Favoriser, protéger la faune et la flore, la
biodiversité en général, les abeilles en particulier
- Préserver la qualité des eaux de notre territoire
- Protéger les sols
- Replacer l’homme au sein d’un biotope
Les plaisirs
- Déguster des aliments de qualité, manger sain
- Redécouvrir les goûts et les saveurs
- Observer le vivant
- Trouver la satisfaction de travailler avec la nature
- Relever des défis, s’amuser
- Permettre la contemplation de dame nature
- Etre simple dans son approche au jardin
La santé
“ Tant qu’ jardiner, mieux vaut le faire sans s’empoisonner ”…
les économies
- Eviter des dépenses sur le budget du
ménage
- Favoriser les économies pour nos
collectivités (dépollution des eaux usées et production d’eau potable)
Le patrimoine
- Se réapproprier le savoir-faire des anciens
- Préserver le patrimoine emprunté à nos
enfants
- Redécouvrir les espèces locales et patrimoniales
“ Il faut que tout le monde s’y mette pour être efficace”
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Le jardinier, emporté par le « progrès »
Les avancées scientifiques et techniques des Trente Glorieuses ont apporté des changements dans de multiples domaines. L’agriculture y a connu un bouleversement sans précédent avec l’intensification utilisant les engrais chimiques et pesticides. Ces méthodes de production apportent des gains de productivité et sont considérées comme source de confort et de progrès. Les données scientifiques attestent aujourd’hui qu’elles présentent des risques pour la
qualité des eaux, la biodiversité et la santé.
Le jardinage des particuliers est aussi concerné par cette
évolution et ses conséquences négatives. La publicité et les modes de distribution banalisent des produits pourtant faits pour tuer. Le jardinier les utilise pour faire « propre », comme un simple savon… Il est temps de remettre en cause
certitudes et habitudes et de faire évoluer les pratiques de jardinage. « Jardiner au naturel » fait ses preuves tous les
jours dans de nombreux jardins. Pourquoi pas chez vous ?
1 gramme
de substance active
pollue 10 000m
3
d’eau soit la consommation de 4 personnes pendant 30 ans !
Cap Atlantique s’engage contre les pesticides
Assérac
Batz-sur-Mer
Camoël
L’
é er gi e p our bâti r ens
em b le
Charte fédérant l’engagement des communes et de CAP Atlantique pour entretenir les espaces verts et espaces publics sans polluer.
Dès 2005, les communes et Cap Atlantique se sont engagées dans la lutte
contre la pollution par les pesticides en signant la charte « Pour entretenir les espaces verts et espaces publics sans polluer ».
Férel
Guérande
m u n a u t
é d 'agglomé r a t i o n
Herbignac
La Baule-Escoublac
La Turballe
Le Croisic
Le Pouliguen
Mesquer
Pénestin
Piriac-sur-Mer
Saint-Lyphard
Saint-Molf
3, avenue des Noëlles • BP 64 • 44503 LA BAULE CEDEX • Tél. 02 51 75 06 80 • Fax 02 51 75 06 89
L’évolution des analyses 2004-2009 montre une diminution des concentrations des substances actives chimiques dans les eaux du territoire.
Les efforts entrepris par les communes
(plans de désherbage communaux et gestion différenciée), la profession agricole et les changements de pratiques des particuliers commencent certainement à porter leurs fruits.
Cependant, il faut poursuivre l’action car des pics élevés de contamination sont toujours observés en avril, en juin et en automne. Cela correspond aussi aux périodes de forte activité dans les jardins. À ces époques de l’année, les habitations dont les abords ont été désherbés chimiquement ne sont malheureusement pas rares…
Evolution des résultats 2004-2008 (source : Cap Atlantique)
En savoir plus
Consulter le site internet : www.cap-atlantique.fr
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Faire connaissance avec son jardin
“
O
bservez comment fonctionne la nature pour jardiner le plus simplement possible ”
Comprendre…
L’observation est le maître mot. Puisqu’il existe des paramètres que nous ne maîtrisons pas, autant s’y adapter : le pH du sol (acidité), l’exposition aux vents, aux intempéries,
à l’ensoleillement, aux embruns…
…pour s’adapter
Les végétaux ont leurs exigences. S’ils ne sont pas adaptés
à leur milieu, ils seront fragilisés face aux maladies et aux parasites. Vous aurez alors besoin de leur apporter de manière artificielle ce dont ils ont besoin ou de lutter chimiquement contre les agressions.
Il peut être possible de faire évoluer son sol par des amendements adaptés, du temps et de la patience.
Le choix des plantes
Il existe des variétés plus ou moins résistantes aux parasites, au climat, à la composition du sol…
La rotation des cultures
Il est indispensable, dans le jardin potager, de pratiquer des rotations* de cultures afin d’éviter la pérennisation d’un ravageur d’une année sur l’autre. Si une plante est infestée, il faut l’enlever et préférer son incinération à son compostage.
Parmi les principes de base, on peut citer :
1. Deux plantes de la même famille ne doivent pas se succéder au même endroit d’une année sur l’autre.
2. Après une plante exigeante en éléments nutritifs, privilégier une plante moins gourmande ou compenser avec du compost ou engrais vert.
fleurs racines feuilles fruits
Exemple de rotation annuelle
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Nourrir le sol plutôt que guérir la plante
Attention au gavage
Consoude
Comme nous, une plante correc
tement nourrie résiste mieux aux
agressions. Attention, il ne s’agit pas de l’engraisser. Elle s’alimente elle-même dans le sol en fonction de ses besoins, si le sol est lui-même correctement « nourri ».
Préférer les amendements*, plutôt que les engrais minéraux.
Les amendements* (engrais verts*, paillages*…) doivent apporter des éléments nutritifs au sol, sans
nourrir directement la plante. Des auxiliaires* (vers de terre, cloportes…) les transforment et les rendent accessibles pour les plantes, tout en structurant le sol.
Faciliter l’assimilation des apports organiques par la plante : le compostage
Les engrais organiques frais (ex : fumiers) peuvent être trop agressifs. Il est donc préférable de les composter au préalable. Le compostage est un procédé de dégradation biologique des matières organiques. Il réduit aussi considérablement le volume des déchets provenant de votre jardin et de votre cuisine. Plus les apports sont variés, plus le résultat sera équilibré. Le compost pourra ensuite être mélangé à votre terre pour l’améliorer, selon les besoins. Des composteurs sont gratuitement mis à disposition des particuliers ayant un jardin par Cap Atlantique.
Préserver la structure du sol
Eviter les retournements intempestifs qui détruisent à la fois la structure du sol et les auxiliaires qui l’entretiennent. L’aération du sol doit être superficielle et ponctuelle. Il est également nécessaire de
protéger le sol en hiver (paillage…) afin d’éviter que la pluie lessive les éléments nutritifs et que le gel détériore la structure du sol.
Les plantes pour nourrir le sol
Le trèfle apporte de l’azote. La phacélie et la moutarde sont d’excellents engrais verts. Utilisez ces plantes et leurs complémentarités : partage de l’espace, apports nutritifs différents, etc.
Par ailleurs, les plantes peuvent se rendre d’autres
services : attirer les auxiliaires* comme les abeilles et bourdons qui polliniseront vos arbres fruitiers, repousser les « sales bêtes » ou au contraire les attirer là où elles ne gênent pas.
En savoir plus
« Comment jardiner sans pesticides ? »
« Composter au jardin, c’est facile ! »
« Engrais et amendements, la fertilité au jardin »
(téléchargeables sur www.mce-info.org)
« Nos déchets Mode d’emploi »
(téléchargeable sur www.cap-atlantique.fr)
Vous avez-dit
« mauvaise herbe » ?
Victimes de l’ignorance
Esthétiques et couvre-sol* : le trèfle et la pâquerette
Une « mauvaise herbe » est une plante
qui pousse spontanément là où elle n’est pas désirée. Une herbe qui nous veut du mal ? Non, bien au contraire !
De nombreuses herbes aujourd’hui
« mauvaises » étaient autrefois
cultivées à proximité des maisons pour leurs propriétés médicinales ou alimentaires. Nous en avons perdu l’usage quotidien mais elles continuent
à vouloir s’y développer. Ces anciennes alliées sont devenues « indésirables », pourtant elles peuvent avoir de
nombreux atouts.
Répulsif, stimulateur de croissance, attractif pour les auxiliaires*, ingrédient culinaire : l’ortie dioïque
Calmant après piqûre : le plantain lancéolé
Prévenir la végétation spontanée
Si vous laissez un sol nu, il sera inévitablement colonisé. Pour prévenir l’apparition d’herbes non souhaitées, organisez et
gérez votre jardin en respectant des principes de base qui ont fait leurs preuves. Votre jardin n’en sera que plus facile à entretenir et plus vivant.
“Une plante qui s’installe et dont on n’a pas besoin de s’occuper, c’est formidable ! ”
Quelques conseils
- Evitez de laisser le sol nu.
- Recréez les espaces (allées, parcelles fleuries, parcelles potagères…) pour avoir des dimensions adaptées et réduire les besoins d’entretien.
- Favorisez les plantes couvre-sol* qui demandent peu de travail
(trèfle, géraniums vivaces, plantes aromatiques).
- Appliquez des paillages* qui réalisent un amendement* progressif, réduisent l’arrosage, empêchent les herbes indésirables de pousser, embellissent le jardin (tontes de pelouse sèche, ardoise brisée, écorces…).
- Utilisez les outils pour les finitions : binette, paroir, sarcloir… Ils entretiennent aussi la forme physique.
En savoir plus
« Mauvaises herbes, on vous aime »
(téléchargeable sur www.mce-info.org)
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Au revoir les « sales bêtes », bonjour les auxiliaires
Mais qui sont ces « auxiliaires* » ?
Ce sont des animaux qui aident le jardinier : coccinelles, vers de terre, mésanges, perce-oreilles, bourdons, hérissons, crapauds... Ils sont nombreux à nous rendre des services insoupçonnés.
Mettez en place les conditions favorables pour les accueillir
- Maintenez quelques nuisibles : les auxiliaires* ont besoin d’un garde-
manger ! Il est également possible de planter des herbes qui attirent les nuisibles (pucerons...) et conserver une population de prédateurs toujours disponibles.
- Proscrivez les produits chimiques : chaque traitement crée un déséquilibre fatal pour les auxiliaires.
- Diversifiez les milieux afin de multiplier les refuges potentiels : herbes sauvages, murets, jachères, haies, tas de bois, plantes aromatiques… Ajoutez des nichoirs et des abris.
Attention : prendre le temps de bien observer et de se renseigner avant d’agir. En effet, les auxiliaires* peuvent avoir un aspect physique rebutant laissant croire à tort à une menace.
Coccinelle et pucerons
Larve de coccinelle
Les traitements naturels
Dans le commerce
“ Il ne faut pas avoir peur de 4 ou 5 pucerons dans un rosier !”
Il existe des traitements naturels : phéromones*, insecticides naturels…
Attention à bien lire les étiquettes avant d’acheter, pour vérifier l’absence de toxicité pour soi et pour le jardin.
Raifort
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Les plantes au secours des plantes : purins et autres décoctions
Des purins insecticides peuvent être confectionnés
« maison » avec des plantes comme la tanaisie, le raifort ou la tagète.
À utiliser avec précaution : comme les pesticides, les purins sont efficaces mais non sélectifs. Leur application détruit aussi les auxiliaires*. Ils sont néanmoins préférables aux traitements chimiques.
En savoir plus
Certaines préparations peuvent avoir d’autres fonctions : fongicides, herbicides, fortifiantes (ortie, prèle, consoude).
« Ces petits animaux qui aident le jardinier »
(téléchargeable sur www.mce-info.org)
ANNEXES TECHNIQUES
Qu’est ce qu’un pesticide ?
L’étymologie
Pesti-cide = de « pestis » (fléau) et « cide » (tuer) = Tuer un indésirable
(Insecticides, fongicides, raticides, molluscicides, parasicides, virucides, bactéricides, herbicides, phytocides…)
Un pesticide est un produit qui contient une ou plusieurs substances actives* avec des
adjuvants, la plupart du temps chimiques, destinées à tuer des organismes jugés indésirables.
Des effets méconnus
Pesticide =
Substance(s) active(s)* + additif(s) et adjuvant(s)*.
Quels effets combinés ?
L’autorisation de mise sur le marché porte sur chaque substance active*. Mais il existe de grandes inconnues quant aux effets liés à la combinaison de plusieurs substances actives* mélangées avec les additifs*.
Pesticide 1 + pesticide 2
+ pesticide 3 + …
Quels effets combinés ?
Plusieurs pesticides peuvent se retrouver au même moment : dans l’eau, dans un produit que l’on mange, dans le sol… sans aucune connaissance fiable des conséquences !
C’est ce qu’on appelle « l’effet cocktail » des molécules.
Prudence !
Il ne faut pas considérer comme anodins ces produits en vente libre que l’on dépose au fond de son caddie comme un simple produit alimentaire.
- Il est indispensable de lire l’étiquette car ces produits présentent une toxicité.
- Attention à les manipuler uniquement avec les protections indiquées sur l’étiquette (gants, combinaison, masque).
L’étiquette contient des informations capitales :
- Les doses sont à respecter à la lettre ! Le surdosage ne rend pas les produits plus efficaces.
Il multiplie les risques et la pollution ;
- Le mode d’application et les précautions à prendre sont à lire attentivement ;
En savoir plus
« Pesticides danger ! »
(téléchargeable sur www.mce-info.org)
- Les symboles de risque ne sont pas à prendre
à la légère.
Centre anti-poison d’Angers : 02 41 48 21 21
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ANNEXES TECHNIQUES
Pesticides : attention danger !
Evolution des étiquettes des produits chimiques
A partir du 1 er décembre 2010 (1 er
juin 2015 pour les mélanges), les étiquettes intègreront une nouvelle classification des risques.
Pictogrammes
Ce nouveau pictogramme exprime des risques graves à moyen terme : cancérogènes*, mutagènes*, reprotoxiques*, susceptibles de modifier le fonctionnement des organes, de provoquer de graves effets sur les poumons ou de provoquer des allergies respiratoires.
Ce pictogramme regroupe un certain nombre d’effets secondaires : empoisonnement à forte dose, irritant, allergies cutanées, somnolence ou vertiges.
14
Le pictogramme disparaît. Il était peu explicite.
Chaque produit possède une fiche de données de sécurité, relative à son autorisation de mise sur le marché. Elle est disponible sur internet ou auprès des fabricants.
Attention : ces informations ne concernent pas les interactions avec d’autres substances.
En savoir plus
Attention : danger ! Savoir déchiffrer les codes du type « H . . . ».
Ces lettres nous donnent des précisions quant aux risques associés aux substances actives.
Voici les grandes lignes de la nouvelle classification :
- H200 à H290 : dangers physiques (explosif / inflammable / comburant / corrosif)
- Dangers chimiques pour l’homme et/ou les animaux. Quelques exemples :
• H300 à H304 : mortel / toxique / nocif en cas d’ingestion ;
• H310 à H319 : mortel / toxique / nocif par contact cutané, lésions, allergies et irritations ;
• H330 à H336 : mortel / toxique / nocif par contact et inhalation ;
• H340, H341 : peut provoquer des anomalies génétiques ;
• H350, H351 : peut provoquer le cancer ;
• H360 à H362 : peut nuire à la fertilité ou au fœtus ou pendant l’allaitement ;
• H370 à H373 : peut provoquer des effets graves sur les organes ;
• H400, H410 à H413 : danger pour les organismes aquatiques à court / long terme.
Informations réglementaires et pratiques
Règlementation (arrêtés préfectoraux)
L’utilisation et le déversement de pesticides sont
interdits toute l’année :
- sur les avaloirs, caniveaux et bouches d’égout
- à moins de 1 mètre de la berge de tout
fossé, cours d’eau, canal ou point d’eau (même à sec) ;
- à moins de 5 mètres d’un cours d’eau représenté sur une carte IGN ;
. Pour en savoir plus sur les textes de loi :
• Loire Atlantique : arrêté préfectoral n° 2207/BE/026 du 9 février 2007 http://www.loire-atlantique.pref.gouv.fr
• Morbihan : arrêté préfectoral du 1er février 2008 http://www.legifrance.gouv.fr
Je souhaite me débarrasser de pesticides : que faire de ces déchets dangereux ?
Ne jetez pas les emballages à la poubelle.
Ne déversez pas les résidus dans l’évier ni dans les eaux pluviales.
Attention : les emballages vieillissants peuvent se détériorer.
Les 9 déchetteries de Cap Atlantique sont habilitées à récupérer les déchets de pesticides.
BATZ-SUR-MER - Route du Croisic
02 40 23 87 76
GUÉRANDE - Z.I.de Villejames
02 40 15 68 97
HERBIGNAC - Kéraline
02 40 19 90 70
HERBIGNAC - Pompas
02 40 91 36 06
LA BAULE - Route du Rocher
02 40 60 85 66
LE CROISIC - 8, chemin du Pré du Pas
02 40 23 28 78
LE POULIGUEN - Route de la Minoterie
02 40 62 27 82
PÉNESTIN - Les Barges
02 99 90 46 10
PIRIAC-SUR-MER- L’Arche Chaussin
02 40 23 60 09
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Où trouver conseil
à proximité de chez vous
Tout seul ou à plusieurs… quand le jardinier a besoin de renseignements
Les associations spécialisées
LE CPIE LOIRE OCÉANE
L’association mène sur le territoire de Cap Atlantique des actions à destination des jardiniers amateurs : animation d’ateliers de sensibilisation et de conférences, visites chez des jardiniers amateurs, animation d’un jardin partagé (le jardin de Cramphore au Pouliguen).
Contact : 02 40 42 87 82 ou www.leskorrigans.com
LES JARDINIERS DE FRANCE
Réseau d’amateurs de jardin, de correspondants locaux régionaux et d’intervenants. Ateliers de jardinage, rencontres, visites et service de renseignements téléphoniques.
Contact : Jean Guiffant – Correspondant Loire Atlantique au 02 40 29 15 55 ou www.jardiniersdefrance.com
Les jardins
LES JARDINS PARTAGÉS, FAMILIAUx OU PUBLICS : lieux d’apprentissage du jardinage naturel, de solidarité et d’échanges, ces jardins sont gérés en associant les habitants volontaires.
Pour y participer ou pour une simple visite…
Il en existe sur les communes de Batz-sur-Mer, Herbignac, La Turballe, Le Pouliguen. D’autres jardins peuvent être en projet… Se renseigner directement auprès des mairies.
BATZ : ASSOCIATION JARDINS FAMILIAUx
Contact : Mme Gautron au 02 40 23 97 80
HERBIGNAC : JARDIN PARTAGÉ DU CLOS DU POIVRE
Contact : Frédéric Kastler au 02 40 42 84 45
LES JARDINS FAMILIAUx DE LA TURBALLE
Contact : Mairie de La Turballe au 02 40 11 88 00 ou www.mairie-laturballe.fr
LE POULIGUEN : JARDIN PÉDAGOGIQUE PARTAGÉ DE CRAMPHORE
Contact : CPIE Loire Océane au 02 40 42 87 82
LE JARDIN DES MARAIS à HERBIGNAC
Sur ce terrain tourbeux et acide, régulièrement inondé, les propriétaires ont accompli des merveilles à force d’imagination. Ils jardinent de concert avec la nature, à l’image de ce qui se passe en forêt où le sol est toujours recouvert de végétaux en décomposition et jamais retourné.
Contact : Annick et Yves Gillen au 02 40 91 47 44 (de mai à fin septembre)
LE JARDIN D’ERRAND à SAINT MALO DE GUERSAC
Visite guidée et commentée du jardin fruitier et potager où sont pratiqués cultures associées, paillage*, broyage des végétaux… ce qui permet de ne pas utiliser de traitement !
Contact : Jean-Luc Sacquet 02 40 91 19 35 ou www.jardinsderrand.com
Quelques sites internet
Communauté d’Agglomération de la Presqu’île de Guérande-Atlantique (Cap Atlantique) informations sur le territoire : l’eau, les pesticides, l’éco-jardinage dans les espaces publics et chez les particuliers, la règlementation et le compostage.
www.cap-atlantique.fr
CPIE Loire Océane : contacts, bibliographie, actualités sur les manifestations du territoire traitant du jardinage.
www.leskorrigans.com
Les Jardiniers de France : charte du jardinage au naturel www.jardiniersdefrance.com
Maison de la Consommation et de l’Environnement de Rennes : publications sur l’écojardinage.
www.mce-info.org
CPIE Sèvre et Bocage - Maison de la Vie Rurale en Vendée : publications sur l’éco-jardinage.
www.maison-vie-rurale.com
CPIE Pays de Nantes - Réseau 100 jardins naturels (agglomération nantaise) : conseils, forum de discussion, centre de ressources.
www.100jardinsnaturels.fr
Institut National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des accidents du travail et
des maladies professionnelles : information sur les étiquettes des produits chimiques.
www.inrs.fr
Les éditions Terre Vivante : information sur le jardinage écologique, éditions d’ouvrage, animation d’un parc écologique en Isère.
www.terrevivante.org
Les éditions Sang de la Terre
www.sangdelaterre.fr
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Littérature, périodiques et brochures spécialisés : quelques exemples
Coccinelles, primevères, mésanges… la nature au service du jardin
de Denis Pépin, Ed. Terre Vivante
Compost et paillage au jardin
de Denis Pépin, Ed. Les quatre saisons du jardinage
Guide du nouveau jardinage : sans travail du sol, sur couvertures et composts végétaux
de Dominique Soltner, Ed. Sciences et Techniques Agricoles
L’art de faire travailler le naturel au jardin
de Jean-Luc Sacquet, Ed. Jardins d’Errand
La Bretagne des jardins
de Claire Lecorbeiller, Ed. Ouest France
Le guide du jardin bio
de Jean-Paul Thorez, Brigitte Lapouge-Déjean, Ed. Terre Vivante
Le poireau préfère les fraises, les meilleures associations de plantes
de Hans Wagner, Ed. Terre Vivante
Les 4 saisons du jardin bio (6 numéros par an)
Ed. Terre Vivante
Pucerons, mildiou, limaces. Prévenir, identifier, soigner bio
de Jean-Paul Thorez, Ed. Terre Vivante
Purins d’ortie et compagnie
de Bernard Bertrand, Jean-Paul Collaert, Eric Petiot,
Editions de Terrain
Glossaire
Sources : Le Nouveau Robert 2007, Médiadico.
Adaptations : CPIE Loire Océane.
Additif / adjuvant : substance contenue dans les pesticides pour renforcer ou compléter les substances actives.
Amendement : opération ou élément visant à améliorer les propriétés physiques d’un sol.
Auxiliaire : animal qui aide le jardinier (pollinisation des fleurs, régulation des parasites des plantes, décomposition de la matière organique, amélioration de la structure du sol… ).
Engrais vert : plante fournissant des apports nutritifs au sol lors de sa décomposition par les auxiliaires du sol. Ils peuvent être utilisés entre deux plantations, notamment à la mauvaise saison, protégeant ainsi le sol des intempéries.
Cancérogène : qui peut provoquer un cancer.
Couvre-sol : plante tapissante qui s’étale sur le sol sans prendre beaucoup de hauteur et qui limite l’apparition de plantes indésirables.
Mutagène : capable de provoquer chez un individu des modifications permanentes de caractères héréditaires (changement opéré dans le nombre ou la qualité des gènes).
Paillage : application d’une couche d’éléments (paille, copeaux, broyat, fauche… ) destinés
à couvrir le sol. Les bénéfices sont multiples : protection contre les intempéries et la sécheresse, réduction des besoins d’arrosage, limitation de la végétation spontanée, effets visuels, etc.
Phéromones : substance émise par un organisme (animal ou végétal), qui stimule une réponse chez un autre membre de la même espèce.
Reprotoxique : qui porte atteinte à la reproduction (en affectant la fécondité et/ou la fertilité).
Rotation : succession de différentes plantes sur un même sol.
Substance active : molécule contenue dans un pesticide, qui contient un principe actif. Elle est soumise à une autorisation de mise sur le marché, avant commercialisation.
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Avec le soutien de :
Communauté de l’Agglomération de la Presqu’île de Guérande-Atlantique
3 avenue des Noëlles • BP 64 • 44503 LA BAULE CEDEX
Tél. : 02 51 75 06 80 • Fax : 02 51 75 06 89
E-mail : [email protected]
www.cap-atlantique.fr

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