VINCENT LUC Avec la collaboration de Pascale Brites Maîtriser le Canon EOS 60 © Groupe Eyrolles, 2011, ISBN : 978-2-212-67340-1 M A Î T R I SE R L E S N OT I ONS PH OTO P A R T I E 02 Piloter son (ses) flash(s) à distance et sans fil Déporter le flash de l’axe optique permet d’obtenir une lumière latérale qui va souligner les volumes au lieu de les aplatir. Moyennant un peu d’entraînement, on obtient d’excellents résultats en portant son flash à bout de bras, comme ici, pour réveiller une lumière très plate. (© Pascale Brites) Le pilotage des flashs à distance n’est pas une nouveauté en soi. En effet, tous les flashs Canon Speedlite de la gamme EX disposent d’un mode dit « esclave » qui permet d’asservir leur fonctionnement à un élément « maître » disposé sur le boîtier. Moyennant l’investissement dans un transmetteur ST-E2 ou flash 580 EX ou EX II, on peut depuis quelques années déjà contrôler un ou plusieurs flashs ou groupe(s) de flashs, à distance et sans fil, tout en conservant le bénéfice de la mesure de l’exposition E-TTL II. Le 7D a rendu le système plus pratique et économique puisque le transmetteur est (enfin !) intégré au boîtier. Le 60D, qui hérite de cette avancée, permet de piloter indépendamment jusqu’à deux groupes de flashs esclaves. Que l’on veuille simplement déporter son flash en reportage, combiner plusieurs flashs pour en augmenter la portée, ou construire des éclairages élaborés en studio, le champ des possibles est pour le moins vaste. Les professionnels ne s’y sont d’ailleurs pas trompés et ils ont vite compris que pour bien des commandes, deux ou trois flashs Speedlite pouvaient remplacer des flashs de studio. Encombrement réduit, alimentation facile (pour peu que l’on dispose de suffisamment de piles ou d’accus…), légèreté et facilité de mise en place grâce à leur support intégré (que l’on peut aisément fixer sur un trépied), les flashs de reportage assurent une mobilité sans pareille, indispensable à ceux qui voyagent et/ou travaillent sans assistant. Pour l’amateur, le plus grand avantage est de pouvoir aisément désolidariser le flash du boîtier et ainsi améliorer la qualité de la lumière. Grâce au pilotage E-TTL II sans fil, la gestion de l’éclair est alors aussi simple que si le flash était monté sur le 60D (voir la rubrique précédente) Gare à l’extinction auto Déjà loin d’être simple et intuitive à cause de ses menus, sous-menus et diverses options contextuelles, la configuration du pilotage des flashs sans fil peut carrément devenir pénible si l’on ne prend pas la peine de retarder l’extinction automatique de l’écran (voir mode d’emploi page 50). En effet, lorsque celle-ci intervient (ou que l’on presse le déclencheur à mi-course), l’item en cours de consultation est perdu et en réactivant le menu, on revient à la première entrée du système. On notera d’ailleurs que le paramétrage de Mon menu n’autorise pas la sélection des sous-menus de Contrôle du flash, ce qui ne contribue pas non plus à en simplifier la configuration ou l’usage. 194 PI L O TER S ON (SES) FLASH(S) À DIST ANCE ET SANS FIL et il n’y a en fait que quand on utilise plusieurs éléments qu’un minimum de paramétrage s’impose. Malheureusement, aussi efficace, complet et pratique soit-il, le système se trouve desservi par une interface de configuration tellement alambiquée qu’elle en devient décourageante. Pour autant, une fois familiarisé avec quelques notions et avec la « logique » de Canon, piloter un ou plusieurs flashs sans fil s’avère plus simple que ce que les pages 139 à 149 du mode d’emploi ne le laissent penser, et l’apparente complexité du système cache en réalité une grande souplesse. Réglages préalables, pictogrammes et vocabulaire Plus que son utilisation à proprement parler, c’est la configuration du système qui peut s’avérer délicate dans la mesure où ses possibilités sont très étendues, certaines pouvant d’ailleurs sembler redondantes ou contradictoires ! Le tableau de la page 197 en dresse l’inventaire, mais il est impératif de se familiariser au préalable avec un ensemble de pictogrammes plus ou moins simples et avec quelques notions fondamentales que le mode d’emploi ne prend pas toujours la peine de définir très clairement. ● et : les pictogrammes sont assez intuitifs, mais leur définition page 140 du mode d’emploi peut induire en erreur. En effet, si le premier représente de toute évidence le flash intégré, le second ne définit pas seulement le flash externe, mais bien l’éventuel ensemble des éléments asservis. Ces pictogrammes sont utilisés à la fois dans la définition du réglage de Fonction flash sans fil, de Groupe, de Ratio et de Correction d’exposition. ● Groupe : la notion de groupe permet de réunir des flashs esclaves en sous-ensembles que l’on pourra gérer conjointement. Tous les éléments d’un même groupe se comportent alors comme une seule unité. En plus du flash intégré, le 60D peut ainsi piloter indépendamment jusqu’à deux groupes (A et B, contre trois sur le 7D), chacun pouvant contenir zéro, un ou plusieurs flashs. La détermination d’appartenance à un groupe s’opère préalablement à la prise de vue, sur le flash lui-même, par la définition du code « ID flash » évoqué page 139 du mode d’emploi. ● Ratio : il permet de doser l’équilibre ou au contraire d’imposer un rapport de puissance entre deux sources (groupes A/B ou esclave(s)/flash intégré). Le ratio est symbolisé par un deux-points, et sa notation se rapproche de celle de certains générateurs de studio. Ainsi, un ratio A:B de 1:1 indique un équilibre des deux sources. 8:1 signifie que la puissance accordée au groupe A sera huit fois supérieure à celle du groupe B (autrement dit, que l’éclair procuré par le groupe A sera 3 IL « au-dessus » de celui du groupe B), tandis que 1:4 signifie que le groupe B sera 2 IL « au-dessus » du groupe A. On peut ainsi déterminer des ratios sur la plage 8:1 – 1:8 (1:1 dans le cas d’un ratio esclave(s)/flash intégré) par La portée du système intégré est assez bonne mais, en pratique, elle reste moindre que celle offerte par un 580 EX utilisé en mode « maître ». Si les flashs « esclaves » sont très distants du point de vue, on devra préférer cette dernière option au pilotage intégré au 60D. (Document Canon.) 195 M A Î T R I SE R L E S N OT I ONS PH OTO ● ● ● P A R T I E 02 intervalles d’une demi-valeur (soit 1/2 IL). On notera que la modification du ratio est sans effet sur l’exposition globale de la scène. Signe « + » : il implique l’utilisation conjointe de différents éléments (esclave(s) et flash intégré et/ou groupes). Ainsi, l’option de groupe Tout recouvre-t-elle tous les esclaves en une seule unité, indépendamment de l’ID sélectionné sur le flash. La fonction sans fil a, quant à elle, pour effet qu’esclave(s) et flash intégré interviennent dans l’exposition de l’image. Pour autant, dans ce dernier cas de figure, certaines options du réglage de groupe autorisent la gestion du ratio A:B. Canal : il détermine la fréquence de communication entre maître et esclave(s) ; il va de soi qu’il doit être configuré de façon analogue sur tous les éléments du système. 60D et flashs disposent ainsi de quatre canaux indépendants qui permettent à autant de photographes de travailler dans un même espace sans qu’aucun n’interfère avec les trois autres. Correction d’exposition : selon la configuration du système, les options de correction d’exposition diffèrent. En pratique, ne sont accessibles que celles qui ont un sens compte-tenu des réglages de Fonction sans fil et de Groupe (voir tableau page suivante). Découverte de l’éclairage Ceci étant posé, les « cas types » exposés pages 142 à 145 du mode d’emploi plus accessibles. Utiliser conjointement un esclave et le flash intégré ne doit poser aucun problème. En reportage (flash externe avec diffuseur à bout de bras pour obtenir un éclairage latéral tout en débouchant les ombres avec le flash intégré couvert d’un bon diffuseur), un ratio voisin de 4:1 ou 2:1 autorise généralement un résultat très équilibré ; au besoin, on appliquera une correction d’exposition globale dans le but d’harmoniser flash et ambiance. Un Speedlite 580 EX II coûte plus de 500 euros et dès lors que l’on envisage deux ou trois sources – sauf à consciemment préférer ou avoir besoin de « petits » flashs de reportage –, l’investissement mérite d’être mis en balance avec celui d’un petit kit de flashs de studio. Certains sont en effet peu onéreux, plus souples dans la gestion des accessoires de façonnage de la lumière et, surtout, ils disposent de la précieuse « lampe pilote » qui permet d’étudier la mise en place de son éclairage avant de déclencher. Si utiliser deux ou trois flashs cobra avec le 60D n’est pas nécessairement compliqué, on aborde ici le domaine de l’éclairage, un art à part entière qui dépasse le cadre du présent ouvrage et dont la maîtrise implique lectures complémentaires et pratique. Rappelez-vous cependant que le nombre de sources ne fait en rien la qualité de l’éclairage. Au contraire, les lumières les plus belles sont souvent les plus simples et gérer plus de deux ou trois sources est délicat. Pour en savoir plus, nous vous conseillons la lecture de Strobist 101 (http:// strobist.blogspot.com/2009/02/lighting-101-pdf-released-in-three-more.html) et de l’ouvrage de J. Dennis Thomas, Le système flash Canon, paru aux éditions VM. 196 PI L O TER S ON (SES) FLASH(S) À DIST ANCE ET SANS FIL Fonction sans fil - Flash intégré et esclave(s) interviennent dans l’éclairage - Réglage esclave(s)/ flash intégré uniquement sous forme de ratio - Le flash intégré n’émet qu’un pré-éclair de pilotage - Seul(s) le (ou les) esclave(s) interviennent dans l’éclairage - Flash intégré et esclave(s) interviennent dans l’éclairage Groupe flash/Principe Ratio - Non réglable (si plusieurs esclaves, tous sont gérés de façon identique sans distinction de groupe – idem Tout) option - Ratio esclave(s)/ flash intégré réglable de 8:1 à 1:1 Tout - Tous les flashs sont gérés de façon identique sans distinction de groupe (A:B) - Groupes A et B indépendants, gestion du ratio - L’éventuel groupe C est désactivé (pas d’éclair) Tout et Tous les flashs esclaves sont gérés en parallèle sans distinction de groupe (A:B) - Groupes A et B indépendants, gestion du ratio - L’éventuel groupe C est désactivé (pas d’éclair) - Flash intégré indépendant Corrections d’exposition disponibles - Globale, seulement sur +/3 IL - Non réglable (puisque tous les flashs sont gérés de la même façon sans distinction de groupe !) - Esclave(s) seulement (même effet qu’une correction globale puisque pas de flash intégré) A:B ratio flash - A:B, réglable de 8:1 à 1:8 par demivaleurs - Esclave(s) seulement (même effet qu’une correction globale puisque pas de flash intégré) - Non réglable par définition - Flash intégré sur +/- 3 IL - Esclave(s) sur +/- 3 IL (Combiner les deux pour une correction globale) A:B ratio flash - A : B, réglable de 8:1 à 1:8 par demivaleurs - Flash intégré sur +/- 3 IL - Esclave(s) sur +/- 3 IL) (Combiner les deux pour une correction globale ; privilégier l’une ou l’autre pour doser l’équilibre AB : flash intégré) Configuration, réglages et options du système flash sans fil 197 ">

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