FAMILLE
Famille, entreprise, syndicalisme,
mode d’emploi
Bien que la France soit dans le peloton de tête
de la vieille Europe pour le taux de fécondité,
nous n’atteignons pas le taux de remplacement
des générations (2,1 enfants par couple).
Les raisons peuvent être diverses : structurelles
(difficultés à trouver un logement), économiques
(chômage), conjoncturelles (incertitudes
de l’environnement), sociales, sociologiques
ou autres.
Simone VAIDY
[[email protected]]
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Même lorsque l’environnement
économique est favorable, la
maternité est retardée. Est-ce dû
à l’effet psychologique de l’allongement de la durée de la vie
ou plus prosaïquement aux difficultés de progresser dans sa
carrière professionnelle ? Notre
rôle de syndicaliste CFE-CGC
peut atténuer, sinon gommer
certains obstacles en portant un
regard lucide sur l’environne-
ment de l’entreprise et de la collectivité territoriale, en analysant
les difficultés et en aidant à mettre en place un environnement
sécurisé.
Les questions et les attentes des
salarié(e)s sont multiples et d’ordres divers : informatifs, financiers…
– Quelle va être mon évolution de
carrière si j’ai un ou des
enfants ?
– Comment adapter mes horaires à la nouvelle situation sans
mettre en péril mon activité ?
– Où et comment trouver un nouveau logement ? (le problème
est encore plus accentué en cas
de mobilité géographique qui
a pour conséquence une
méconnaissance de l’environnement local).
– Où et comment trouver un
mode de garde pour les petits ?
– Comment gérer les imprévus :
nounou ou enfant malade…
– Si je demande un travail à
temps partiel, quelle évolution
de carrière et quelles conséquences financières ?
À ces questions, nous, syndicalistes et managers, pouvons apporter nombre de réponses et négocier les conditions d’une
meilleure prise en compte du fait
familial dans l’entreprise.
La CFE-CGC vous soumet
quelques pistes.
La pénalisation de la carrière
reste le problème essentiel de
familles mono parentale et des
femmes, nous avons le devoir de
remédier à cette injustice.
L’utilisation annuelle de la situation comparée entre les hommes
et les femmes dans l’entreprise
est un moyen essentiel pour faire
face à cette discrimination. Des
négociations pour faire effacer
ces disparités sont souhaitables
et possibles, avec un suivi régulier des résultats. Les domaines à
explorer sont multiples : rémunération, suivi des promotions, suivi
des formations avec des indicateurs supplémentaires à intégrer,
qui peuvent être spécifiques au
contexte social et économique de
l’entreprise.
L’instauration des 35 heures
aurait dû permettre, à défaut
d’une amélioration des conditions de travail, une meilleure
adaptation des temps, non seulement pour l’entreprise mais
Une bande
dessinée
de la CFE-CGC :
« Concilier vie
professionnelle
et vie familiale. »
Tapez « famille »
dans le moteur
de recherche
du webCadre
www.cfecgc.org
Le rôle des élus CFE-CGC peut
être prépondérant au sein des CE
pour aider les familles :
– recherche de l’information sur
l’environnement local pour les
gardes d’enfant par coopération avec les mairies, les caisses d’allocations familiales, les
centres d’information des femmes et des familles (CDIFF) et les
diverses associations familiales,
il est d’ailleurs envisagé de
créer des bornes « info famille »
sur les bassins d’emploi, à nous
d’être des acteurs dynamiques
en ce domaine,
– recherche et priorité au logement avec le « 1% »,
– mise en place de « titres emploi
service », réservation de places
de crèches ou création de crèches sur les bassins d’emploi
(des associations sont toujours
prêtes à les gérer…), car le fait
de financer les places de crèche permet d’avoir la possibi-
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– Quel poste de travail va-t-on me
donner après un congé parental de plus de 6 mois, avec
quelle formation ?
également pour les salariés. Toutefois, les délais de prévenance
trop réduits sont souvent un handicap majeur à la conciliation
vie familiale, vie professionnelle,
l’écoute des problèmes est indispensable car des conditions de
travail génératrices de stress ont
des incidences réelles tant sur la
santé que sur la productivité,
maître mot des entreprises !
Dans le même domaine, parlons
des comptes épargne temps.
Nombre d’entre eux n’intègrent
pas la possibilité d’y avoir recours
en cas de problème familial.
Pourquoi ne pas les renégocier ?
N’oublions pas que des progrès
sont toujours possibles, notamment pour les congés pour maladie d’enfant !
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– Quelle rémunération pendant
le congé maternité et le congé
paternité ?
FAMILLE
lité d’influer sur les horaires
d’ouverture qui posent souvent
problème,
– création de services pour les
salariés : des expériences existent dans le domaine des assurances pour la garde de l’enfant malade, services de
consignes pour les livraisons,
etc.,
– mise en place de parrainage
d’accueil en cas de mobilité
géographique.
À nous d’avoir l’imagination pour
créer un environnement favorable : à tout problème existe une
solution.
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La CFE-CGC dénonce l’injustice
lorsque la rémunération totale
des congés maternité et paternité
n’est pas assurée, nous demandons que cette question soit
inscrite à l’ordre du jour des
négociations et, pourquoi pas, de
l’intégrer à la convention collective ou d’inclure cette indemnisation dans le contrat de prévoyance.
La gestion des carrières reste le
problème majeur. Lorsqu’un
salarié passe d’un plein temps à
un temps partiel à 80 ou 90 %, ce
dernier devrait obligatoirement
être choisi et non subi et il ne doit
pas permettre à une entreprise
de maintenir la même activité au
salarié en le payant moins. Sinon
c’est un aménagement d’horaire,
avec une rémunération à 100 %.
La notion de temps de présence
est beaucoup trop courante dans
les mentalités, la présence sur le
lieu de travail n’est pas corollaire
d’efficacité ni de productivité.
Nous connaissons tous nombre
d’exemples dans ce domaine.
Pourtant, cette présence a souvent des effets sur l’évolution de
carrière. Il serait temps de regarder l’adéquation entre la charge
de travail et le temps nécessaire
pour l’accomplir ! Cette analyse
permettrait aux managers de
constater que le fait familial ne
handicape pas réellement le travail car l’organisation des salariés remédie souvent aux problèmes qu’il rencontre et lui apporte
une expérience nouvelle, source
d’enrichissement durable.
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