Protection contre les ravageurs d’automne et de sortie d’hiver. ARVALIS Latitude, Gaucho 350, Ferial, Lutte contre les ravageurs, TS 220 BCS, Axcela, Sluxx HP, Sluxx, Karis 10 CS, Redigo
Protection contre les ravageurs d’automne et de sortie d’hiver
IDENTIFICATION DES RISQUES ET METHODES DE LUTTE
Les céréales d’automne peuvent subir des attaques significatives de différents ravageurs, aériens ou telluriques, à l’automne ou en sortie d’hiver. Pour conduire une lutte efficace contre ces ravageurs, il est indispensable de bien les identifier et d’accompagner la lutte chimique par des mesures agronomiques adaptées
(tableau 1).
Tableau 1 : Principaux facteurs de risque et techniques de lutte contre certains insectes ravageurs
(automne/hiver)
Bioagresseur
Cultures
Localisation
Symptômes
Facteurs de risque
Lutte préventive
Techniques culturales
Traitement semences
Seuil et traitement en végétation
Rhopalosiphum padi
et
autres pucerons
vecteurs du virus BYDV de la JNO
Orge, avoine, blé, triticale et seigle.
Potentiellement toutes les régions
Psammotettix alienus,
vectrice du virus WDV maladie pieds chétifs
Blé, triticale et orge.
Zabrus tenebrioïdes
Agriotes spp, Athous haemorrhoidalis
Toutes
Centre, Est, et extension autres régions blé, orge, seigle, triticale.
Sud-Ouest surtout polyculture-élevage
(Poitou-Charentes)
Par foyers.
Orge, avoine : jaunissement à l’extrémité des feuilles, à montaison : plantes naines, à tallage excessif, pouvant disparaître.
Blé : symptômes moins prononcés, plus tardifs.
Parfois léger tassement
(plantes chétives), à
épiaison : extrémité de la
F1 rouge ou jaune.
Toutes espèces : dessèchement prématuré, faible PMG.
Symptômes variables selon intensité et précocité attaque.
Pieds chétifs qui disparaissent (février ou même avant). Au redressement, pieds nains avec parfois tallage excessif.
Feuilles avec stries jaunes (+ rouge).
Attaque faible, tardive: pas de nanisme, mais
épis stériles.
. Attaques en bordure de parcelle ou par foyers (de la levée à fin tallage).
Feuilles dévorées entre les nervures, extrémité de la feuille souvent engagée dans une galerie souterraine.
Attaques par ronds, à l’automne (précoces) et le plus souvent en sortie d’hiver.
Jaunissement de la feuille centrale, bas de tige percé ou dilacéré, racines rongées.
Disparition des plantes.
Automne doux (vols à température > 10 - 12 °C).
Semis précoce et clair.
Présence de repousses de céréales, graminées
ARVALIS - Institut du végétal
Elimination des repousses.
Semis plus tardif et plus dense. Tolérance variétale sur orge :
AMISTAR, ATENON.
Automne doux et sec, température > 12°C, temps ensoleillé.
Semis précoce et clair.
Présence de bordée de haies, bois.
Elimination des repousses.
Semis plus tardifs.
Eté chaud et sec. Hiver doux.
Rotations courtes à base de graminées. résidus de paille.
Labour, déchaumage après moisson,
éviter andains de paille.
Allonger rotation
Précédent : prairie de graminées, jachères, culture pérenne sans travail du sol. Sol riche en MO.
Travail du sol de juin à septembre.
Privilégier semis plus dense
Insecticide systémique
Gaucho 350
Insecticide systémique
Gaucho 350
Gaucho 350 ou Attack
Attack ou Langis
(Gaucho 350 : attaques précoces)
10 % de plantes habitées ou présence >10 jours.
Différents produits.
30 captures / semaine/piège.
Différents produits à base de pyréthrinoïdes.
Traitement aux
1
ères
attaques
(deltaméthrine), peu efficace.
Aucun rattrapage insecticide en végétation.
Delia coarctata
Surtout Blé.
Centre et moitié
Nord de la France
. Sur zones étroites allongées dans le sens du semis
(Janvier à mars, avril).
Jaunissement puis dessèchement de feuille centrale du maître-brin (se détache facilement).
Les autres talles peuvent être atteintes.
Précédent betterave, oignon, pois, haricot, endive.
Préparation du sol superficielle. Semis tardifs, clairs, profonds. Variétés, à faible tallage. Hiver rigoureux.
Semis précoce et plus dense, variétés
à fort tallage, non sensibles au froid.
Rappuyage du sol
(en sol non battant).
Pyréthrinoïdes
Attack ou Langis
Aucun rattrapage insecticide en végétation.
246
CHOISIR 1
Figure 1 : Périodes d’activité et traitements (semences ou végétation)
tallage
2-3 feuilles levée
O semis
S N D J F
Pucerons vecteurs de la JNO
Rhopalosiphum padi
et autres adulte et larve
Cicadelle
Zabrus tenebrioides
larve
vectrice de la
maladie des pieds chétifs
Psammotettix alienus
adulte et larve
Zabre des céréales
ACTIVITÉ
T S Ins
ACTIVITÉ
T S Ins ou ou
T Veg
Seuil indicatif conseillé : 10% de plantes habitées ou 10 jours de présence
?
T Veg
Seuil indicatif conseillé : > 30 captures/piège/semaine
ACTIVITÉ
T S Ins ou T Veg (moindre efficacité)
Pas de seuil établi, traitement aux premières attaques
T S Ins
ACTIVITÉ
au semis uniquement
Taupins
Agriotes spp.
larve
Mouche grise des céréales
Delia coarctata
larve
Nématodes
Nématode à kyste des céréales
Heterodera avenae
Pratylenchus spp.
Limaces
T S Ins
œuf
au semis uniquement kystes H. avenae
ACTIVITÉ
TRAITEMENT molluscicide (2)
ACTIVITÉ
ACTIVITÉ
Plus de traitement de sol autorisé, mais seuil de nuisibili (1)
M
(1) Seuils de nuisibilité : H. avenae : 300 larves enkystées/100 g de sol, 15 larves/g de racine
Pratylenchus
: 10 individus/100 g de sol, 50 individus/g de racine
(2) 1 à 20 limaces/m 2
> 20 limaces/m
2 estimé par piégeage : attendre les premiers dégâts en culture pour traiter
: traitement 15 jours avant semis ou "au semis" (avant la levée de la culture)
Légende :
ARVALIS - Institut du végétal
T Veg : Traitement en végétation
RAVAGEURS AERIENS VECTEURS DE VIROSES : UN RISQUE A SUR-
VEILLER ET CONTROLER CHAQUE ANNEE
En piquant les plantules pour se nourrir, pucerons et cicadelles peuvent transmettre des maladies virales : la jaunisse nanisante de l’orge (virus BYDV transmis par les pucerons) ou la maladie des pieds chétifs (virus
WDV transmis par les cicadelles). Ces maladies entraînent des pertes de rendement de 20 à 30 q/ha, voire plus dans certaines conditions. Leur gravité dépend de nombreux facteurs : de la quantité d’insectes virulifères, de leur activité et de leur durée de présence sur la parcelle, mais aussi de caractéristiques des virus
(la virulence et l’agressivité varient avec l’isolat viral) et bien sûr de la culture elle-même (sensibilité, stade au moment de l’infection). A ce jour, la lutte est dirigée contre les insectes vecteurs des virus, insectes dont la présence et l’activité - fortement dépendantes du climat - restent difficilement prévisibles.
247
CHOISIR 1
Retours sur l’automne 2013
L’automne 2013 s’est caractérisé par une grande douceur, avec des températures favorables au développement des pucerons et à leur maintien prolongé sur les cultures (octobre : + 1,8 °C à l’échelle nationale par rapport à la moyenne des vingt dernières années, novembre : première décade très douce, et décembre: + 0,7°C, avec une douceur généralisée la deuxième quinzaine du mois). Mais ces températures se sont accompagnées d’une forte pluviométrie : + 10 % en octobre avec une répartition régionale très variable, et + 34 % en novembre par rapport à la médiane historique. Ces précipitations ont pu pénaliser l’activité des pucerons, mais aussi leurs observations dans les parcelles, et/ou les possibilités d’intervention. Au printemps, sur les parcelles sans protection insecticide, la présence du virus BYDV de la JNO s’est avérée relativement fréquente (sans atteindre le niveau de la campagne
2006/2007), avec notamment une fréquence élevée en
Poitou-Charentes (figure 2).
La maladie des pieds chétifs (transmise par les cicadelles) est restée quant à elle très discrète au printemps
2014.
Figure 2 : Suivi pluriannuel Enquêtes viroses JNO (BYDV) et pieds chétifs (WDV) : % annuel de parcelles positives (tests Elisa) et répartition géographique au printemps 2014 (325 parcelles).
Source : Enquêtes na-tionales BAYER / INRA / ARVALIS-Institut du végétal.
ARVALIS - Institut du végétal
Facteurs de risque JNO et prévention
Les facteurs climatiques ont une forte incidence sur l’activité des pucerons (reproduction, déplacement) et le risque de JNO (présence de réservoirs). Y compris ceux de la fin d’été ! Les trois campagnes 2006, 2007 et
2012, (avec plus de 50 % de parcelles non protégées recelant le virus BYDV dans les enquêtes Bayer CS) ont
« bénéficié » d’une température moyenne proche de 20-
21°C lors des dix premiers jours de septembre. A l’inverse, cette température était inférieure à 19 °C pour les autres campagnes.
Si les températures de la première décade du mois de septembre sont à surveiller, ce critère ne peut expliquer
à lui seul la présence de JNO dans les cultures. D’autres paramètres climatiques sont à prendre en compte, comme la pluviométrie de fin d’août (impact sur la présence de réservoirs) et bien sûr certains paramètres climatiques de l’automne (octobre, novembre) qui influent directement sur l’activité des pucerons dans les parcelles.
Concernant les aspects agronomiques, en relation avec le point précédent, un semis précoce tend à exposer davantage les cultures à une présence accrue de pucerons. De plus, il s’accompagne d’une plus faible densité de semis, ce qui vient accroître le risque. L’orge, qui par ailleurs est une espèce plus sensible que le blé au virus de la JNO, est ainsi plus fortement exposée. Retarder les semis peut permettre d’éviter une concomitance entre les vols d’insectes et la période de forte sensibilité
248
CHOISIR 1
des cultures, cette sensibilité est maximale pour les tous premiers stades puis elle diminue. Mais cette pratique n’est pas neutre sur l’itinéraire cultural et le potentiel de la culture ; de plus le risque peut subsister si les conditions climatiques de l’automne restent longtemps favorables aux insectes.
Pour réduire les risques de contamination des jeunes semis par des insectes ayant acquis le virus sur différentes graminées réservoirs, il est nécessaire de lutter préventivement contre les repousses de céréales.
L’environnement proche de la parcelle, notamment en présence de cultures intermédiaires, peut également abriter des repousses ou autres plantes hôtes
(graminées sauvages). Attention à ne pas détruire ces couverts à proximité de jeunes semis de céréales à paille : cette destruction peut alors conduire à une situation de risque majeur pour ces cultures, avec le déplacement des insectes vers les jeunes cultures. végétation nécessite(nt) la surveillance de l’infestation des parcelles pour intervenir au bon moment.
Les pucerons sont souvent difficiles à observer et/ou quantifier, notamment quand les conditions climatiques ne sont pas favorables à l’observation. De plus, ils ne sont pas responsables de dégâts directs mais nuisibles par les virus qu’ils peuvent transmettre. La notion de seuil est alors pour le moins délicate. La nuisibilité varie aussi en fonction des caractéristiques du virus, et de la sensibilité de la culture (espèce, stade …). Vis-à-vis des pucerons vecteurs de la JNO, le traitement insecticide est conseillé quand 10 % de plantes portent au moins un puceron, ou quand leur présence se prolonge sur la culture (plus de 10 jours).
L’observation des parcelles doit être faite minutieusement, par beau temps, en parcourant la parcelle pendant quelques minutes, et ce dès la levée en l’absence de protection insecticide des semences. Les pucerons sont visibles sur les feuilles après observation attentive.
Lutte insecticide : des produits efficaces mais un ajustement délicat
Deux techniques de lutte insecticide sont disponibles pour lutter contre les vecteurs de viroses : le traitement des semences et la lutte en végétation (tableaux 2 et 3).
Concernant le traitement de semences, une seule substance active est disponible : l’imidaclopride (Gaucho
350). Cet insecticide systémique est véhiculé par la sève, le puceron s’intoxique et meurt en piquant le végétal. Ce traitement présente une bonne efficacité, il est justifié sur les semis précoces, notamment sur orge.
Sa protection peut s’étendre jusqu’au stade 5 feuilles environ vis-à-vis des pucerons, et jusqu’au stade 3 feuilles environ vis-à-vis des cicadelles, plus rarement au-delà. Ceci n’exclut donc pas, sur des parcelles à fort potentiel de rendement, une surveillance par rapport à d’éventuelles colonisations tardives pour l’application
–si nécessaire- d’un traitement relais. Cette surveillance est notamment importante lors des automnes doux et ensoleillés qui favorisent l’activité des ravageurs et la croissance rapide des céréales. Lors de la dernière campagne, les températures étaient favorables à un maintien prolongé sur les cultures, mais les fortes précipitations ont réduit leur activité et nuisibilité. Dans les essais 2014, malgré une présence prolongée des pucerons (figure 3), le traitement insecticide relais n’a permis aucun gain de rendement significatif.
L’automne 2012 a rappelé que même peu nombreux les pucerons peuvent être responsables de dégâts significatifs. L’essai conduit à Montans (81), avec un taux de plantes habitées restant inférieur à 8 % mais une présence prolongée sur plusieurs semaines, avait mis en évidence l’intérêt de la lutte insecticide (+ 20 q/ha).
A l’inverse, lors de la campagne 2014, sur l’essai conduit en Côte-d’Or (figure 3), malgré les conditions favorables
à la présence de pucerons (jusqu’à 20 % de plantes habitées), peu de symptômes de JNO ont été observés et la protection insecticide n’a pas permis de gain de rendement. Cette situation relativement exceptionnelle met en exergue la difficulté d’ajustement de la lutte en l’absence d’outils permettant de détecter rapidement, au champ, les virus présents dans les insectes ou même dans les premières plantes habitées, car tous les pucerons virulifères (porteurs de virus) ne sont pas forcément de bons vecteurs (transmission à la plante).
En l’attente de nouveaux moyens, il reste indispensable de surveiller la présence de pucerons dans les parcelles pour intervenir rapidement, les premiers stades étant les plus sensibles.
ARVALIS - Institut du végétal
Les insecticides en végétation, essentiellement des pyréthrinoïdes, agissent par contact. Ils ne protègent pas les nouvelles feuilles formées après le traitement. En cas de nouvelle infestation (automne doux et prolongé), le renouvellement du traitement peut être nécessaire compte tenu de la persistance d’action des produits
(environ 15 jours - 3 semaines). Le(s) traitement(s) en
L’application du traitement insecticide, dès l’observation de pucerons sur plus de 10 % des plantes, a conduit sur les 4 essais de la campagne à un gain moyen de 12 q/ha (figure 3). Ce gain est similaire à celui acquis avec la protection insecticide des semences. Il atteint la valeur de 38 q/ha dans l’essai conduit en Charente-
Maritime, où les pucerons se sont avérés les plus nuisibles malgré une présence moins soutenue
(notamment par rapport au site de Montans).
249
CHOISIR 1
Figure 3 : Lutte contre les pucerons : suivi de leur présence (% plantes habitées) et gains permis par la lutte insecticide par le TS ou le traitement en végétation (1 application TPA), 4 essais campagne 2014.
ARC/TILLE (21)
Orge Hiver
Semis 25/09/13
SAINT-PIERRE-D'AMILLY
(17)
OH
Semis 09/10/13
MONTANS (81)
Orge Hiver
Semis 09/10/13
PEYRENS (11)
Blé dur Hiver
Semis 15/10/13
Evolution du % de plantes habitées par les pucerons (maximum hebdomadaire/ témoin)
50
45
43
40
35
37
38
30
29
25
20
21
19
22
20
15
16
16
10
5
10
8
10
7 8
9
11
7
2
0
Semis
Z11, Z12, Z13 : Stade avec % de plantes habitées > 10
ARVALIS - Institut du végétal
Vis-à-vis de la JNO, la lutte pourrait également s’appuyer sur le choix de variétés tolérantes au virus
BYDV, mais cette technique est peu développée à ce jour. A noter cependant l’inscription récente de la variété
Amistar, orge 6 rangs tolérante à la JNO. Lors de trois essais conduits en 2013 et 2014, Amistar et Atenon
(orge fourragère tolérante à la JNO), ont confirmé leur intérêt. En situation infestée (pucerons), très peu de symptômes étaient visibles sur ces variétés et l’application d’une protection insecticide n’a pas conduit
à un gain de rendement significatif, ce qui n’était pas le cas pour les autres variétés qui ont affiché un gain moyen de 24 q/ha en moyenne avec la protection insecticide.
250
CHOISIR 1
INSECTES RAVAGEURS DU SOL : TAUPINS, ZABRE ET MOUCHE GRISE
Il n’existe pas de traitement en végétation permettant de diminuer les populations larvaires responsables de dégâts directs pendant le cycle végétatif de la culture
(hormis contre le zabre mais avec une efficacité relative). Pour les céréales à paille, la lutte s’appuie sur des techniques culturales (tableau 1) et sur la protection insecticide des semences (tableau 2). Cette lutte chimique ne présente pas une efficacité totale, notamment vis-à-vis des taupins. Bien qu’étant le plus souvent le recours le plus efficace dans les situations à risque élevé, cette protection est à accompagner de méthodes de lutte culturale. De plus, les spécialités disponibles ont peu d’impacts sur les populations. Sur céréales à paille, les substances actives disponibles sont d’une part des pyréthrinoïdes qui agissent essentiellement par contact : téfluthrine à 20 g/q
(Attack), cyperméthrine à 60 g/q (Langis/Signal) et d’autre part, un néonicotinoïde systémique, imidaclopride à 70 g/q (Gaucho 350) agissant par ingestion et/ou contact.
antérieurs
de la reprise en végétation, alors que les conditions climatiques étaient favorables au développement des plantes.
Trois traitements de semences insecticides sont autorisés pour lutter contre les taupins. Les pyréthrinoïdes présentent une persistance d’action relativement élevée, qui permet de mieux protéger les plantes contre les attaques de sortie d’hiver, leur efficacité moyenne est de l’ordre de 50 %. Gaucho 350 présente une efficacité satisfaisante face à des attaques précoces (automne) mais elle s’avère peu élevée vis-àvis d’attaques de sortie d’hiver en liaison avec sa faible persistance (figure 4).
Face à une population installée le risque est pluriannuel, le cycle de développement larvaire s’échelonne sur plusieurs années (durée variable selon les espèces). Il est à prendre en considération, même si l’intensité des attaques est difficilement prévisible, sur l’ensemble des cultures sensibles de la rotation.
Sur céréales d’hiver, le climat présente un rôle important d’une part sur le développement des plantes et d’autre part sur l’activité des larves (présence dans les premiers cm). Lors du printemps 2014, peu d’attaques de taupins ont été signalées sur céréales à paille. Les fortes précipitations ont réduit l’activité des larves au moment
Ces mesures prophylactiques doivent impérativement
être mises en œuvre dans des situations favorables à la présence de larves de taupins. Plusieurs facteurs contribuent à favoriser la présence des taupins dans une parcelle mais le facteur le plus important est la présence de prairie ou de jachère fraîchement retournées dans la rotation. Ce type de couvert végétal concentre les populations de certaines espèces de taupins (plutôt les cycles longs) qui y trouvent des conditions d’humidité et de nourriture favorables à la ponte et au développement larvaire. Les terres légères riches en matière organique ou recevant des apports réguliers d’effluents d’élevage, sont également favorables au développement et au déplacement des larves. En matière de leviers agronomiques, il y a peu de références, il est établi que vraisemblablement un travail du sol pendant les phases de ponte et de développement des jeunes larves – période estivale) pourraient avoir un impact sur les populations larvaires. La mise en surface des individus et l’abrasion de ces derniers par des outils mécaniques joueraient un rôle important dans la réduction des populations.
Figure 4 : Performances de traitements de semences insecticides sur attaques de larves de taupins
(8 essais campagnes 2003 à 2013)
50
40
30
20
10
22 a
33
0 témoin non traité
Surface atteinte, %
Attaques précoces d'automne (4 essais)
Attaques tardives de sortie d'hiver (4 essais)
90
Rendement, q/ha
ARVALIS - Institut du végétal
80
Attaques précoces (2 essais : 20% d'attaques sur le témoin)
Attaques tardives (4 essais)
68.4
70
66.4
65.8
62.1
26
60
54.0
17
52.8
52.5
17
49.1
50
11 b
10 b
7 b
40 imidaclopride
30 témoin non traité téfluthrine cyperméthrine téfluthrine cyperméthrine imidaclopride
251
CHOISIR 1
Zabre : des moyens de lutte à combiner
Les dégâts du zabre des céréales restent occasionnels et localisés, ils peuvent cependant être importants sur jeunes céréales ou céréales en arrêt végétatif. Sur la campagne écoulée, peu de dégâts ont été signalés, ceci peut être expliqué par des conditions sèches au moment de la ponte et de l’éclosion des jeunes larves (en période estivale). La présence de ce ravageur est favorisée par des rotations courtes (céréales à paille, graminées fourragères) et/ou la présence de graminées pendant l’interculture. A l’opposé, un déchaumage aussitôt après moisson, le retrait rapide de la végétation fauchée et le travail profond du sol avant implantation de la culture permettent de réduire les attaques. Le travail du sol courant septembre, quand les jeunes larves ne sont pas encore enfouies dans les galeries, permet de réduire les effectifs en présence (abrasion par les outils mécaniques).
Pour compléter la lutte sur céréales à paille, deux traitements insecticides des semences sont disponibles,
Gaucho 350 et Attack, et présentent une efficacité significative. Gaucho 350 permet une meilleure protection face aux attaques précoces d’automne (action par ingestion, les larves se nourrissant essentiellement du feuillage), ce qui lui confère une bonne efficacité malgré une moindre persistance lors de la reprise d’activité des larves au printemps. Des traitements en végétation à base de deltamétrine sont également possibles mais leur efficacité est dépendante du stade de développement des larves. Ils nécessitent une observation fréquente des parcelles pour être mis en
œuvre au bon moment (en tout début d’attaque) et des applications répétées. Les attaques de zabre étant souvent localisées, le traitement de toute la parcelle est rarement nécessaire. Il est conseillé de le réaliser avec des volumes de bouillie importants (> 400 l/ha) avant l’hiver pour atteindre des larves au stade jeune.
Figure 5 : Méthodes agronomiques pour lutter contre le zabre des céréales
(résultats d’enquête Midi-Pyrénées 2007)
25
20
15
10
5
0
35
% pertes pour la culture
30
23
7
Céréales à paille
Autres
(graminées fourragères, luzerne,
24
15
Repousses de graminées pas de repousses de graminées
30
16
Travail superficiel
(<15 cm)
Travail profond
(>15 cm)
CHOISIR 1
252
Mouche grise des céréales
Les larves sévissent surtout après un hiver et/ou début de printemps rigoureux : le froid est favorable à la conservation des œufs et à des éclosions groupées dès la fin des gelées. Ces conditions peuvent entraîner des dégâts spectaculaires sur du blé peu tallé. Sur les parcelles à risques (cf tableau 1) l’augmentation de la densité de semis ou le choix d’une variété à fort tallage peu sensible au froid permettent de préserver un nombre supérieur d’épis.
Aucun traitement insecticide n’est autorisé en végétation, la lutte s’appuie sur le traitement insecticide des semences (pyréthrinoïdes). Elle est conseillée dans les situations à risque. Lors des essais conduits sur sol de craie (Marne), les deux produits homologués Attack et Langis présentent une efficacité moyenne comparable, avec des variations selon les situations d’essai (figure 6). Leur efficacité moyenne, proche de
50 %, permet cependant de contenir les attaques, avec un gain de rendement proche de 7 q/ha pour les deux spécialités, pour un taux moyen de 48 % de plantes attaquées sur le témoin (5 essais).
Figure 6 : Efficacité des traitements de semences insecticides vis-à-vis de la mouche grise
(5 essais, 2011 à 2013)
70
60
50
40
30
20
10
0
110
100
90
80
54
52
73.2
79.9
79.5
téfluthrine cyperméthrine témoin non traité téfluthrine cyperméthrine
Rendement, q/ha
Efficacité, % pour en moyenne 52 % plantes attaquées
Tableau 2 : Spécialités de traitements de semences insecticides
Spécialité
ARVALIS - Institut du végétal
GAUCHO 350
0,2 Imidaclopride 350 g/l
automne
ou FERIAL (1)
sortie hiver
Mouche grise
ATTACK 0,1 Téfluthrine 200 g/l
LANGIS ou SIGNAL 0,2 Cyperméthrine 300 g/l
Possibilité de lutte en végétation oui (oui)
Légende :
Bonne efficacité Efficacité moyenne Efficacité faible
Non autorisé dans le cadre de l’ancien catalogue des usages
(1)
Ne pas semer de semences traitées Gaucho 350 ou Ferial entre le 1 er
janvier et le 30 juin (règlement européen 24/05/13)
(D’après dépliant ARVALIS - Institut du végétal - juillet 2014)
253
CHOISIR 1
Tableau 3 : Spécialités insecticides en végétation l/ha ou kg/ha
0.2
Substance active
Cyperméthrine 100 g/l
0.2 Cyperméthrine 100 g/l
0.3
0.25
Cyfluthrine 50 g/l
Cyperméthrine 100 g/l
0.05
0.75
Cyperméthrine 500 g/l
Chlorpyriphos-méthyl 400 g/l
+ cyperméthrine 40 g/l
0.075 Deltaméthrine 100 g/l
0.5
0.3
0.2
0.15
Deltaméthrine 15 g/l
Bêtacyfluthrine 25 g/l
0.5
0.15
Alphaméthrine 50 g/l
Zétacyperméthrine 100 g/l chlorpyriphos-éthyl 500 g/l
+ cyperméthrine 50 g/l
Lambda-cyhalothrine 5 %
0.075 Lambda-cyhalothrine 100 g/l
0.07 Alphaméthrine 15 %
0.125 Esfenvalérate 50 g/l
0.2 Tau-fluvalinate 240 g/l
Pucerons Cicadelles Spécialité
APHICAR, CYPERFOR, SHERPA 100 EC (1)
APHICAR 100 EW, CYPERFOR 100 EW,
SHERPA 100 EW (1)
BAYTHROID, BLOCUS, ZAPA
CYTHRINE L, CYPLAN
CYTHRINE MAX, COPMETHRINE
DASKOR 440
DECIS EXPERT, PEARL EXPERT,
SPLIT EXPERT, KESHET
DECIS PROTECH, PEARL PROTECH,
SPLIT PROTECH
DUCAT, CAJUN, BULLDOCK STAR
FASTAC
FURY 10 EW, MINUET 10 EW, SATEL
GEOTION XL, NURELLE D 550 (2)
KARATE XPRESS, POOL, GALWAY (3)
KARATE ZEON (3)
KARIS 10 CS
MAGEOS MD, CLAMEUR
MANDARIN PRO, JUDOKA
MAVRIK FLO, TALITA
NEXIDE, ARCHER 0.075 Gamma-cyhalothrine 60 g/l
SUMI-ALPHA, GORKI 0.25 Esfenvalérate 25 g/l
Légende :
Bonne efficacité Efficacité moyenne
Non autorisé dans le cadre de l’ancien catalogue des usages
(1) autorisé sur blé seigle et triticale non autorisé sur orge et avoine
(2) non autorisé sur orge et avoine
ARVALIS - Institut du végétal
Zabre
CHOISIR 1
254
Tableau 4 : Spécialités molluscicides
Spécialité Application en plein en surface
Substance active
% poudre
Application avec la semence (1)
ALLOWIN QUATRO
AXCELA = XIREN
CARAKOL=HELITOX
Métaldéhyde 4 %
Métaldéhyde 3 %
Métaldéhyde 5 %
40 granulés/m
2
35 granulés/m
2
23 à 33 granulés/m
2
30 granulés/m
2
5 kg/ha
4 kg/ha
5 à 7 kg/ha
4 kg/ha
Non préconisé
5 kg/q
CLARTEX NEO (fov) (ve)
CONTRE LIMACES 3% =LIMADISQUE
=MOLLUSTOP 3% (fg)
COPALIM SR = SEMALIM SR
DELICIA LENTILLES ANTILIMACES
= METADISQUE (fl)
ELIREX 110
EXTRALUGEC granulés "TECHN'O"
GENESIS "TECHN'O"
LIMAGRI GR Champ
LIMAGRI GR Dose
LIMATAK B
Métaldéhyde 4 %
Métaldéhyde 3 %
Métaldéhyde 5 %
Métaldéhyde 3 %
Métaldéhyde 4 %
Métaldéhyde 5 %
Métaldéhyde 5 %
Métaldéhyde 5 %
Métaldéhyde 5 %
Métaldéhyde 5 %
30 à 38 granulés/m
2
25 à 35 granulés/m
2
30 à 33 granulés/m
2
5 kg/ha
4 à 5 kg/ha
5 à 7 kg/ha
3 kg/ha
Non préconisé
29 à 36 granulés/m
2
4 à 5 kg/ha
31 à 40 granulés/m
2
46 granulés/m
2
3 à 3.75 kg/ha
5 kg/ha
Non préconisé
25 à 35 granulés/m
2
5 à 7 kg/ha
4 kg/ha
4 kg/ha
5 kg/q
2 à 3 kg/q
4 kg/ha
4 kg/ha
3 kg/ha
Non préconisé
3 kg/ha
5 kg/q
MAGISEM PROTECH
MESUROL PRO=BILBO (2)
METALIXON = WARIOR QDX
Métaldéhyde 4 %
Méthiocarbe 4 %
Métaldéhyde 5 %
Non préconisé
28 granulés/m
2
23 à 33 granulés/m
2
35 granulés/m
2
3 kg/ha
5 à 7 kg/ha
4 kg/ha
4 kg/ha (3)
3 kg/q
5 kg/q
METAPADS (fc) Métaldéhyde 3 % 2 à 3 kg/q
METAREX INO = AFFUT TECH
= HELIMAX PRO (fg) (b)
Métaldéhyde 4 % 30 granulés/m
2
5 kg/ha 4 kg/ha
SLUXX HP = BABOXX (3)
XENON PRO (fov) (vi)
Phosphate ferrique 3 % 47 à 66 granulés/m
2
Métaldéhyde 4 % 30 granulés/m
2
5 à 7 kg/ha
5 kg/ha
3,5 kg/q
4 kg/ha
Légende :
Efficacité moyenne ou irrégulière
(1) Par épandage dans la raie de semis avec un matériel spécifique monté sur le semoir
(2) Retrait européen de l'usage molluscicide en attente de la décision française - dates à confirmer - au plus tard - date limite de vente
19/09/2014, date limite d'utilisation 19/09/2015
(3) utilisable en agriculture biologique
(fg) Forme granulé
(fl) Forme lentille
(fc) Forme coussin
(fov) Forme ovoïde
(ve) Granulé de couleur verte
ARVALIS - Institut du végétal
(D’après dépliant ARVALIS - Institut du végétal - juillet 2014)
CHOISIR 1
255

Public link updated
The public link to your chat has been updated.