Partie
Traitement de semences
Lutte contre les ravageurs
ARVALIS - Institut du végétal
Crédit photo : ARVALIS
CHOISIR 1
233
Avant-propos
La gamme des documents « Choisir & Décider » évolue en 2014, et le présent document est une
première ! Ce document « Choisir & Décider - SYNTHESE NATIONALE » rassemble toutes nos synthèses
sur les variétés de céréales d’automne (orge d’hiver, blé tendre, blé dur et triticale) mais également nos synthèses sur les interventions d’automne (désherbage, protection des semences et moyens de lutte en végétation contre les ravageurs d’automne et sortie hiver).
Ce document se veut complet, illustré de nombreux essais, avec conclusions et avis de l’Institut sur les thèmes abordés.
La gamme des documents Choisir & décider évolue en 2 types de documents complémentaires :
- Des guides de préconisations régionales par espèce
(format électronique en téléchargement sur Yvoir.fr et Arvalisinfos.fr)
- Un document national « Choisir & décider – Synthèse nationale (format papier ou électronique en téléchargement sur Yvoir.fr et Arvalis-infos.fr)
Cette brochure a été réalisée par ARVALIS - Institut du végétal.
Dossier coordonné par Alexis DECARRIER - Montage du document Chantale MACHET
Ont contribué à la réalisation de cette brochure :
Delphine AUDIGEOS, Christophe BERGEZ, Ludovic BONIN, Michel BONNEFOY, Delphine BOUTTET, Marion
BOUVIALA, Philippe BRAUN, Anne-Sophie COLART, Gilles COULEAUD, Catherine DAMAS, Joëlle DAUCOURT,
Thierry DENIS, Jean-Charles DESWARTE, Philippe DU CHEYRON, Agnès FOUGERON, Cécile GARCIA, Lise
GAUTELLIER VIZIOZ, Sandrine GLEYZES, Aurélie HASSAPIS, Régis HELIAS, Matthieu KILLMAYER, Virginie
LANGLOIS, Philippe LARROUDE, Josiane LORGEOU, Chloé MALAVAL JUERY, Eric MASSON, Benoit
MELEARD, Yves MESSMER, Perrine MORIS, Jean-Louis MOYNIER, Luc PELCE, Benjamin PERRIOT, Nathalie
ROBIN, Pierre TAUPIN, Agnès TREGUIER, Jean-Luc VERDIER.
Avec la participation également d’Henriette GOYEAU et Claude POPE (INRA BIOGER)
Remerciements
Ce document a été réalisé à partir des résultats d’essais menés par les équipes régionales et spécialistes
ARVALIS - Institut du végétal
Certaines informations contenues dans ce document proviennent aussi de nos partenaires : INRA,
Chambres d’Agriculture, Coopératives, Sélectionneurs et nous les en remercions.
Nos remerciements s’adressent aussi tout particulièrement aux agriculteurs‐expérimentateurs associés au travail réalisé par ARVALIS ‐ Institut du végétal.
Membre de
Avec la participation financière du Compte d’Affectation
Spéciale pour le Développement Agricole et Rural (CASDAR), géré par le Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la
Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du territoire.
1
CHOISIR 1
Sommaire
Partie Traitement de semences - Lutte contre les ravageurs ................................................. 233
Principales actualités : gammes et règlementation ............................................................. 234
Protection contre les maladies transmises par les semences et/ou le sol ........................... 237
Protection contre les ravageurs d’automne et de sortie d’hiver ........................................... 246
Prix indicatifs des traitements de semences ........................................................................ 256
Prix catalogue des produits de lutte en végétation contre les ravageurs ............................ 256
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CHOISIR 1
2
Principales actualités : gammes et règlementation
QUASI-STABILITE DE LA GAMME DES TRAITEMENTS DE SEMENCES
Les principales évolutions de la gamme des traitements de semences sont d’une part, l’extension d’usage de la spécialité fongicide RANCONA 15 ME sur fusarioses, et d’autre part, l’arrivée - par dérogation – d’une nouvelle spécialité à base de cuivre pour lutter contre la carie en agriculture biologique : COPSEED (société Nufarm).
A noter : la spécialité Cerall (Pseudomonas chlororaphis
MA342) est maintenant distribuée exclusivement par la société Certis. La spécialité CELEST Net s’accompagne désormais de recommandations sur les densités de semis maximales (240 kg /ha sur blé, 200 kg/ha sur orge) pour respecter un grammage maximal de substance active autorisé par hectare (spécifique à chaque culture). Quant aux semences traitées
GAUCHO 350 ou FERIAL, leur semis reste interdit entre le 1er janvier et le 30 juin (règlement européen de
24/05/13).
Des homologations sont attendues dans les mois à venir, notamment :
- un traitement fongicide pour orge et avoine (Bayer) associant prothioconazole (100 g/l), tébuconazole (60g/l)
INSECTICIDES FOLIAIRES
et fluopyram (20 g/l) pour combattre les principales maladies des semences (fusarioses, maladies charbonneuses et helminthosporiose D. gramineum),
- une spécialité fongicide de BASF (BAS 59101F) associant prochloraze (60 g/l) et triticonazole (20 g/l) en remplacement de l’association PRELUDE 20 FS +
PREMIS 25 FS
- une nouvelle spécialité COPSEED (Nufarm), à base de sulfate de cuivre tribasique, pour combattre la carie commune en agriculture biologique. En l’attente de l’homologation, cette spécialité bénéficie d’une dérogation pour une utilisation dès cet automne.
- la spécialité à activité fongicide et insecticide
AUSTRAL PLUS NET (Syngenta) associant fludioxonil et téfluthrine avec des apports équivalents en substances actives à CELEST NET + ATTACK (5 g/q +
20 g/q),
- la spécialité à activité fongicide et insecticide TS 220
BCS (Bayer) associant prothioconazole et imidaclopride avec des apports équivalents en substances actives à
REDIGO + GAUCHO 350 (10 g/q + 70 g/q).
Peu de changements sur la gamme qui est bien pourvue avec essentiellement des insecticides de la famille des pyréthrinoïdes : 18 spécialités pour lutter contre les pucerons d’automne, dont 13 également autorisées pour
MOLLUSCICIDES
lutter contre les cicadelles. Deux spécialités à base de lambda-cyhalothrine viennent compléter la gamme
KARIS 10 CS et GALWAY.
Il ne restera bientôt que deux substances actives le métaldéhyde et le phosphate ferrique car le commercialisation et de poussière, anti moisissure, régularité de taille, appétence pour les limaces. De nouvelles spécialités ont
ARVALIS - Institut du végétal respectivement fixées au 19/09/2014 et 19/09/2015. Le
MESUROL PRO est considéré comme l’un des antilimaces les plus efficaces du marché sur limaces grise et le meilleur produit sur limace noire (d’après test
ITCF de 2002). des spécialités métaldéhyde à 3%.
Une seule spécialité à base de phosphate ferrique :
SLUXX est disponible depuis 2011. Cette spécialité est remplacée cette campagne par SLUXX HP.
Les spécialités à base de métaldéhyde sont de loin les plus nombreuses avec 18 spécialités sur un total de 20 : avec 8 spécialités à base de métaldéhyde à 5%, 6 à base de métaldéhyde à 4% et 4 à base de métaldéhyde
à 3%. Les spécialités à base de métaldéhyde ont beaucoup gagné en qualité depuis ces dernières années, sur différents critères : tenue à la pluie, absence
Nous n’avons pas pu tester sur limace grise de manière exhaustive un point clef de ces granulés : leur appétence. Mais d’une manière générale, on peut indiquer que les produits les plus performants ont un coût élevé. A noter que les nouvelles spécialités sont autorisées avec des conditions d’emploi comme le nombre d'applications ou quantité maximum par ha et par an ainsi que des stades d’application.
234
CHOISIR 1
ET LE NOUVEAU CATALOGUE DES USAGES ?
L’arrêté ministériel du 26 mars 2014 (JO du 30 mars
2014), qui est entré en vigueur à compter du 1er avril
2014, officialise l’application d’un nouveau catalogue des usages. Ce catalogue entraîne une diminution du nombre d’usages avec un regroupement de certaines cultures ou de cibles visées par l’ancien catalogue. Si ce nouveau catalogue permet théoriquement des extrapolations, elles ne sont pas toujours possibles pour différentes raisons : absence de données disponibles concernant les aspects LMR et sélectivité (nécessaire pour passer d’une culture à un groupe de cultures) ou absence d’évaluation de l’efficacité dans les décisions d’autorisation (nécessaire pour passer d’une cible à un groupe de cibles). Toutes les informations ne sont pas disponibles à ce jour, les firmes ont notamment à valider chacun de ces points, pour chaque spécialité.
L’étiquetage selon le nouveau catalogue n’est pas obligatoire pour les produits dont la première mise sur le marché intervient avant le 31 décembre 2015, mais certaines étiquettes peuvent être actualisées, avec les recommandations particulières (restriction vis-à-vis des cultures ou cibles relativement à l’énoncé de l’usage).
Regroupement de cultures
n’ayant pas été évaluées sur cet aspect. Il convient d’être prudent : se référer à l’étiquette, ou se renseigner auprès de la société détentrice.
Regroupement de cibles
Face aux nouveaux intitulés des usages, il est là encore nécessaire de se référer à l’étiquette et aux usages séparés autorisés dans l’ancien catalogue (usages soumis à évaluation).
- ex : traitements de semences fongicides sur blé
Toutes les anciennes cibles sont désormais regroupées sous l’usage «Blé*Trt Sem.*Champignons autres que pythiacées », cela ne veut pas dire pour autant qu’une spécialité bénéficiant de l’ancien usage « Blé * trait. des semences * Carie » présentera un quelconque intérêt sur piétin échaudage ! Des précisions sur l’efficacité sont/seront donc nécessaires dans les décisions d’autorisation..
- ex : traitements de semences insecticides
Attention, si la portée de l’usage rend possible l’utilisation d’un produit sur une culture « rattachée »
(tableau 1), cela ne signifie pas pour autant que la société détentrice du produit cautionne cette nouvelle utilisation. Il y a en effet des questions possibles concernant la sélectivité, toutes les cultures rattachées
Le nouvel usage « céréales à paille * Trt * Ravageurs des parties aériennes » regroupe différentes espèces de pucerons (vecteurs de la JNO), la cicadelle
Psammotettix alienus
(maladie des pieds chétifs) et le zabre des céréales. De même que précédemment, les usages séparés dans l’ancien catalogue sont à prendre en compte pour bien identifier les réelles possibilités de lutte avant toute interprétation trop hâtive.
Tableau 1 : Culture « de référence » et cultures « rattachées » concernant les céréales à paille
Culture « de référence »
Blé
Orge
Avoine
Seigle
Céréales à paille
Cultures « rattachées »
Blé (d’hiver ou de printemps, blé tendre ou blé dur…)
Triticale
Epeautre
Orge (d’hiver ou de printemps, 2 rangs ou 6 rangs)
Avoine
Seigle
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CHOISIR 1
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LUTTE CONTRE LES CAMPAGNOLS
La bromadiolone autorisée sous conditions strictes
L'utilisation de produits à base de bromadiolone contre les campagnols des champs fait désormais l’objet d’une réglementation précise définie par un arrêté interministériel publié dans le Journal Officiel du 4 juin
2014. Cet arrêté définit le cadre de la lutte contre cinq espèces de campagnols, dont le campagnol des champs. Le mot d’ordre est « une lutte précoce, raisonnée et collective ». L’organisation et la mise en
œuvre de la lutte sont confiées à l’organisme à vocation sanitaire (O.V.S.) reconnu dans la région pour le domaine végétal (très souvent, la fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles). Cet organisme a pour mission de formaliser la lutte dans un plan d’action comportant des mesures de surveillance, d’information, de prévention et de lutte. Il peut établir des contrats de lutte, d’une durée de 5 ans, avec chaque agriculteur volontaire.
Le programme d’action établi par l’O.V.S. comporte obligatoirement des actions autour du travail du sol et de lutte dès les premiers indices de présence pour juguler rapidement l’augmentation des populations. La lutte par piégeage et par application phytosanitaire à basse densité s’accompagne de mesures relatives à l’installation de perchoirs, la gestion du couvert végétal, la destruction des galeries, la restauration ou la préservation de l’habitat des prédateurs naturels des campagnols.
Les produits phytopharmaceutiques à usage campagnols contenant de la bromadiolone ne sont distribués que par l'O.V.S. et ne peuvent être utilisés que dans le cadre défini d’un programme de lutte. Le traitement n’est autorisé qu’en dessous d’un seuil défini, en s’appuyant sur des comptages réalisés selon une méthode définie : la fréquence de tronçons (5 m) occupés par au moins un indice de présence, rapporté au nombre total de tronçons observés (sur la plus grande diagonale de la parcelle), ne doit pas excéder la valeur de 1 sur 3. Les principaux indices de présence sont les tumuli (monticules de terre provenant des galeries souterraines creusées), les entrées de galeries
(trous) avec présence de crottes et de débris végétaux, ou bien encore les couloirs de circulation dans la végétation (passages préférentiels des rongeurs).
Le mode d’emploi du produit est très strict. Les traitements sont réservés aux seuls endroits où des symptômes sont observés dans les parcelles. Les appâts doivent être placés sous terre selon une méthode définie et la quantité maximale d’appât ne doit pas excéder 7,5 kg/ha par traitement.
A noter également que des arrêtés préfectoraux additionnels peuvent définir des zones et des périodes où la lutte est rendue obligatoire ou bien des zones où la lutte chimique est interdite, notamment dans les zones de présence d’espèces protégées faisant l’objet de plans nationaux d’action.
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CHOISIR 1
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Protection contre les maladies transmises par les semences et/ou le sol
IDENTIFICATION DES RISQUES ET METHODES DE LUTTE
Les traitements de semences fongicides permettent de protéger les cultures contre différentes maladies transmises par les semences et/ou par le sol. Pour conduire une lutte efficace contre ces maladies, il est indispensable de bien les identifier et d’accompagner la lutte par des mesures agronomiques adaptées (cf tableau 1).
Tableau 1 : Facteurs de risque et techniques de lutte vis-à-vis des maladies (semences/sol)
Bio-agresseur
Cultures
Symptômes
Contamination
Facteurs de risque
Identification du risque
Lutte préventive
Traitement de semences
Carie commune Fusarioses Piétin échaudage
Charbon nu de l’orge et du blé
Helminthosporium gramineum
Tilletia caries,
Tilletia fœtida
blé tendre (blé dur et
épeautre)
Plantes courtes fin montaison, épis
ébouriffés, grains remplis de spores noires à odeur de poisson pourri.
F. graminearum,
Microdochium spp
Gaeumannomyces graminis tritici
Blé, orge, triticale, seigle
Nécroses noires sur les racines, possible disparition de plantes,
échaudage des
épis.
Ustilago nuda
(orge)
Ustilgo tritici
(blé)
Orge, Blé
Drechslera graminea
Orge Blé > seigle
> orge > avoine
Manques à la levée, fontes de semis.
Epis charbonnés visibles à épiaison
(puis il ne reste que le rachis à la place de l’épi)
Rares fontes de semis, stries foliaires fin montaison, dessèchement des feuilles et épis stériles
Par la semence
(enveloppes du grain).
Par la semence et par le sol : dispersion des spores (à forte longévité) à la récolte.
Passage d’outils contaminés.
Semis tardifs.
Levée lente.
Etés secs favorisant la conservation des spores dans le sol.
Par la semence
(contamination externe et/ou interne) et par le sol.
En amont, pluviométrie à la floraison
(contamination des futures graines).
Rotations courtes.
Précédent maïs.
Uniquement par le
sol
(débris végétaux contaminés).
Rotations courtes, plantes hôtes ou amplificatrices
(maïs, ray grass), graminées adventices.
Semis précoces, mal rappuyés.
Uniquement par la
semence
(contamination interne).
Absence de protection efficace en multiplication de semences.
Absence de protection efficace en multiplication de semences.
Analyse sanitaire des semences, historique parcellaire et environnement.
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Levée rapide.
Sur sol contaminé : labour profond la 1ère année, puis travaux superficiels.
Analyse sanitaire des semences, historique parcellaire.
Variétés tolérantes.
Labour.
Triages sévères des semences.
Semis : éviter des conditions de levée difficiles.
Historique parcellaire.
Rotations longues, plantes non hôtes pois, colza, sorgho, pomme de terre.
Elimination des repousses et adventices.
Broyage des résidus.
Semis tardifs.
Analyse sanitaire des semences
Contrôle des maladies par le traitement des semences sur les parcelles de production de semences.
Nombreuses spécialités (1 en AB), préférer spécialités à action systémique en cas de sol contaminé.
Nombreuses spécialités avec efficacités variables selon nature/niveau de contamination.
Une seule spécialité à efficacité partielle :
Latitude
Sur Orge :
Celest Orge Net ou
Rancona 15 ME
Sur blé : Vibrance
Gold, Redigo,
Premis 25 FS
Analyse sanitaire des semences
Contrôle des maladies par le traitement des semences sur les parcelles de production de semences.
Celest Orge Net,
Prelude 20 FS, etc.
237
CHOISIR 1
LUTTER ENCORE ET TOUJOURS CONTRE LA CARIE COMMUNE
Une vigilance nécessaire
Le contexte actuel incite à rester vigilant face à cette maladie toujours présente sur le territoire et dont les incidences économiques sont importantes (pertes directes, mais surtout déclassement de la récolte). Elle est à combattre sans relâche car elle a un très fort pouvoir de propagation. Les spores présentes par millions dans un grain carié se disséminent fortement à la récolte sur les grains, et donc potentiellement sur les futures semences (analyse sanitaire conseillée), mais aussi sur le sol (forte longévité des spores).
Le traitement fongicide des semences est incontournable
Il n’existe pas de méthode de lutte curative en végétation. La lutte chimique ne passe que par le traitement de semences, d’où la nécessité de ne pas le négliger face à un risque de contamination des semences ou dans un secteur où la maladie a pu se développer précédemment. Différentes spécialités chimiques sont efficaces vis-à-vis de semences contaminées par des spores de carie. Mais en situation de sol contaminé (parcelle ayant notamment porté une récolte cariée), il est fortement recommandé de privilégier les spécialités contenant une substance active à action systémique (Vibrance Gold,
Celest Gold Net, Redigo, Rancona 15 ME, Premis 25
FS).
En agriculture biologique, une seule spécialité Cerall à base de Pseudomonas chlororaphis est à ce jour autorisée (distribuée en station uniquement). Elle présente une efficacité significative vis-à-vis de semences contaminées, cependant cette efficacité n’est pas totale et s’avère irrégulière. Une nouvelle spécialité
à base de cuivre (Nufarm) a affiché une efficacité plus régulière, à de faibles niveaux d’apport, lors d’études réalisées dans le cadre du Contrat de branche carie du blé 2008 - 2012. Son homologation mettrait à disposition un moyen de lutte complémentaire notamment sur semences de ferme. Cette spécialité fait l’objet d’une demande de dérogation pour une utilisation dès cet automne.
Figure 1 : Efficacité de différents traitements vis-à-vis de la carie commune selon deux situations : semences contaminées (2 g de spores /kg) sur sol sain ou sur sol contaminé
(2 essais 2013 collaboration AR-VALIS / FNAMS).
En situation de sol contaminé, un traitement fongicide sans action systémique est moins efficace.
% épis cariés
70
60
50
44
45
40
30
semences contaminées
(Brain 49)
20
10
0
TEMOIN contaminé
NT
ARVALIS - Institut du végétal
REDIGO CELEST NET VIBRANCE GOLD RANCONA 15 ME
semences et sol contaminés
(Bourges 18)
PRODUIRE DES SEMENCES INDEMNES DE CHARBON NU
Choisir des traitements performants sur les parcelles de production de semences
Le charbon nu est un autre exemple de maladie charbonneuse qui a fortement régressé, notamment sur orge avec l’utilisation de Gaucho Orge (retrait en 2011) qui combattait efficacement Ustilago nuda. Mais cette maladie préjudiciable ressurgit ces dernières années alors qu’il existe des méthodes de lutte efficaces !
Le charbon nu est uniquement véhiculé par la semence.
L'infection se produit au moment de la floraison. Les spores provenant d’épis charbonnés se déposent dans les fleurs des plantes saines, le mycélium s'implante dans les grains en formation. La contamination des semences est interne (non détectable à l’œil nu ou à l’odeur).
Pour lutter contre le charbon nu de l’orge, la première nécessité est de produire des semences saines : en utilisant un traitement fongicide à efficacité quasi-totale,
238
CHOISIR 1
c’est-à-dire Celest Orge Net voire Rancona 15 ME
(références moins nombreuses) et en contrôlant les parcelles en production (élimination des parcelles contaminées).
En cas de risque suspecté (présence d’épis charbonnés dans la parcelle ou les parcelles voisines), une analyse sanitaire est nécessaire pour détecter la présence du champignon et orienter ainsi le choix du traitement.
Rappelons que des traitements fongicides comme
Celest Net ou Celest Gold Net ne permettent pas de combattre cette maladie. Redigo présente une bonne efficacité mais sans atteindre le niveau de Celest Orge
Net (figure 2). La spécialité Vibrance Gold, qui ne dispose pas de cet (ancien) usage affiche également une bonne efficacité. La nouvelle spécialité fongicide de
Bayer, en attente d’homologation (prothioconazole + tébuconazole + fluopyram) affiche une efficacité totale dans nos essais.
Le charbon nu du blé (Ustilago tritici) présente les mêmes caractéristiques que le charbon nu de l’orge
(symptômes et contamination interne des semences).
Elle reste à priori très rare (très peu de cas sont signalés). Les traitements homologués pour cet (ancien) usage sont Vibrance Gold, Redigo, Premis 25 FS.
Figure 2 : Essais de lutte contre le charbon nu, regroupement de 3 essais (campagnes 2011 et 2013)
% plantes charbonnées
40
35
Moyenne % malades
Contam. initiale 160 ‰
Contam. initiale 322 ‰
Contam. Initiale 60 ‰
30
25
23.9
20
15
10
16.7
5
0.0
0.0
0.1
0.7
0
TEMOIN CELEST
ORGE NET
RANCONA 15
ME
VIBRANCE
GOLD
REDIGO CELEST NET ou CELEST
GOLD NET
LES FUSARIOSES : UN RISQUE ANNUEL CONTROLABLE
Des contaminations très variables
Différents champignons, Microdochium spp. (M. nivale et
M. majus
) et Fusarium (F. graminearum essentielle-
Différents traitements fongicides combattent efficacement ces pathogènes, permettant ainsi des gains de peuplement et de rendement significatifs. Différents
ARVALIS - Institut du végétal premiers sont plus préjudiciables, d’autant plus si leur localisation est interne et si la contamination concerne des semences de blé dur, espèce plus sensible que le blé tendre. De fortes variations sont observées selon les années et les régions en fonction du climat à floraison.
La contamination des semences des récoltes 2012 et
2013 s’est avérée assez sévère, avec une prédominance de Microdochium et une localisation surtout interne (source Enquêtes Fusarioses 1997 –
2013 Bayer CropScience). Il est difficile à ce jour de se prononcer sur l’état sanitaire de la récolte 2014. En cas de doute sur la qualité d’un lot de semence, des analyses sanitaires permettent d’identifier la nature et le niveau de contamination des semences, pour ajuster les opérations de triage et orienter le choix concernant la protection fongicide des semences (ou le rejet du lot). usage. Ils témoignent de l’efficacité des spécialités. Le gain moyen de peuplement est proche de 50 plantes/m² et conduit à un gain de rendement de près de 9 q/ha.
Les gains de rendement sont accrus sur l’espèce blé dur plus sensible (+ 11 q/ha vs +8 q/ha sur blé tendre). Les
écarts sont surtout marqués en fonction du type de contamination dominante. Pour une contamination de type Microdochium spp. , le gain de peuplement est
élevé : + 70 plantes/m² et a permis un gain de rendement de 15 q/ha. Vis-à-vis d’une contamination par
Fusarium roseum
, le gain concerne essentiellement le peuplement (+ 20 plantes/m²).
Les écarts entre les différentes spécialités comparées
(figure 3) sont ainsi plus marqués sur blé dur ou face à une contamination par Microdochium spp. (figures 4
239
CHOISIR 1
et 5). Dans ces cas, la spécialité Vibrance Gold
(associant fludioxonil, difénoconazole et sedaxane) tend
à accroître le contrôle sur le peuplement comparativement à Redigo ou Celest Net (l’écart reste très faible vis-à-vis de Celest Gold) sans pour autant augmenter significativement et régulièrement le gain sur le rendement.
Lors de ces essais, la spécialité Rancona 15 ME affiche un bon contrôle des contaminations de type Fusarium
roseum
, équivalent à celui des références. Par contre, vis-à-vis de Microdochium spp., son efficacité s’avère inférieure et ne permet pas d’atteindre le rendement des autres spécialités.
Figure 3 : Essais de lutte contre la contamination des semences par les fusarioses, regroupement de 12 essais (campagnes 2011 à 2014), avec une contamination moyenne de 34 % par F. roseum et 38 % par Mi-
crodochium spp.
Plantes/m²
180
160
140
61.5
120
100
80
60
40
88
Témoin non traité
133
70.8
135
71.2
143
71.1
REDIGO CELEST NET CELEST
GOLD NET
150
72.2
VIBRANCE
GOLD
120
Q/ha
67.9
RANCONA
15 ME
70
60
50
40
30
densité
Z12 rendement
Figure 4 : Essais de lutte contre la contamination des semences par les fusarioses, résultats par espèce
140
120
100
80
Plantes/m²
180
160
69.0
105
60
40
BLE TENDRE -
77.3
158
6 essais
35 % F. roseum
77.1
76.9
159
78.1
163
74.3
142
Témoin non traité
REDIGO CELEST
NET
CELEST
GOLD NET
VIBRANCE
GOLD
RANCONA
15 ME
54.0
72
64.4
109
BLE DUR -
6 essais
34 % F. roseum
65.3
119
65.3
128
66.3
136
61.5
97
Q/ha
80
70
60
50
40
30
20
10
Témoin non traité
REDIGO CELEST
NET
CELEST
GOLD NET
VIBRANCE
GOLD
RANCONA
15 ME
0
240
CHOISIR 1
Figure 5 : Essais de lutte contre la contamination des semences par les fusarioses, résultats par type de contamination dominante
100
80
60
40
Plantes/m²
180
67.4
160
140
120
126
35 % F. roseum
142
68.7
68.1
145
- 4 essais
68.5
146
68.8
153
69.1
145
Témoin non traité
REDIGO CELEST
NET
CELEST
GOLD NET
VIBRANCE
GOLD
RANCONA
15 ME
53.2
72
35 % Microdochium spp.
- 5 essais
68.0
142
68.9
140
69.1
154
70.2
164
63.6
115
Q/ha
Témoin non traité
REDIGO CELEST
NET
CELEST
GOLD NET
VIBRANCE
GOLD
RANCONA
15 ME
80
70
60
50
40
30
20
10
0
PIETIN ECHAUDAGE : COMBINER LES TECHNIQUES DE LUTTE
Cette maladie est provoquée par un champignon du sol qui attaque les racines. Son développement (en foyers) dépend de nombreux facteurs liés à la succession des cultures, aux techniques culturales, au type de sol et au climat. adventices, broyage fin des résidus, répartition des andains de paille, éviter des amendements calcaires trop importants (remontées trop rapides de pH) et éviter les semis précoces.
Il est notamment favorisé par un climat doux et pluvieux
à l’automne. Il a ainsi pu rencontrer des conditions favorables lors de la précédente campagne. Il est important de ne pas le laisser s’installer en utilisant les leviers agronomiques existants. Le champignon ayant besoin d’une plante sensible pour se développer, la lutte agronomique s’appuie en premier lieu sur la rotation des cultures avec des plantes non sensibles ou non amplificatrices (tableau 1). Les principaux autres leviers sont les suivants : destruction des graminées
Cette maladie est contrôlée partiellement par le traitement de semences Latitude. Les résultats obtenus lors de différents essais mettent en évidence l’efficacité de ce traitement qui, bien que partielle (proche de 50 % en situation d’attaque moyenne), permet un gain de rendement significatif en blé sur blé (proche de 10 q/ha).
Ce traitement est ainsi conseillé en blé sur blé. Rappel : il est interdit d’utiliser sur une même parcelle des semences traitées avec le silthiofam deux campagnes consécutives.
NE PAS VEHICULER L’ERGOT AVEC LES SEMENCES
ARVALIS - Institut du végétal années (2012, 2013) sur les différentes espèces de céréales à paille, avec une présence soutenue en production d’hybrides en liaison avec le mode d’entrée du pathogène dans la plante. mais uniquement des mesures préventives.
Il s’agit notamment de limiter le risque de contamination. Sur parcelle contaminée par des sclérotes tombés au sol, un labour profond est nécessaire pour enfouir les sclérotes et réduire leur germination afin d’empêcher la production de têtes à périthèces, puis des spores qui contaminent les graminées à floraison.
Le champignon Claviceps purpurea infecte les céréales
à paille à la floraison. Il pénètre à l’intérieur de la fleur et produit un sclérote (forme de conservation hivernale).
Les sclérotes, de couleur noire et de taille variable, peuvent tomber au sol ou bien contaminer, à la récolte, les lots destinés à la consommation ou les lots de semences. Si Claviceps purpurea n’impacte pas significativement le rendement, le risque sanitaire généré par la présence dans les sclérotes d’alcaloïdes hautement toxiques, fait de ce champignon un pathogène régle-
Vis-à-vis d’un lot de semences contaminées, la première mesure - prioritaire - est le nettoyage efficace des lots de semences (tri optique ou mécanique avec des soins particuliers) pour éviter la dissémination des sclérotes au semis. La réglementation sur semences certifiées tolère un maximum de 3 sclérotes pour 500 g de semences. Si aucune norme ne régit les semences
241
CHOISIR 1
de ferme, il est déconseillé de semer des lots à plus de 3 sclérotes pour 500 g de semences.
Les traitements de semences : un moyen de lutte complémentaire au triage
De premiers travaux réalisés en conditions contrôlées ont mis en évidence l’effet significatif de certains traitements fongicides. En laboratoire, Celest Net (fludioxonil) affiche une efficacité partielle et variable. Le traitement Vibrance Gold, associant fludioxonil, difénoconazole et sedaxane, présente un effet significatif sur la germination des sclérotes mais le gain d’efficacité est relativement modeste par rapport à la spécialité à base du seul fludioxonil. Le contrôle de la germination des sclérotes s’avère significatif mais faible pour Redigo
(prothioconazole), quasi-inexistant pour Premis 25 FS
(triticonazole) et au contraire élevé pour Prelude 20 FS
(prochloraze). La spécialité Vitavax 200 FF (carboxine et thirame) affiche également une très forte efficacité en conditions contrôlées.
Ces résultats prometteurs ont conduit à réaliser, parallèlement à un nouvel essai en conditions contrôlées, des expérimentations au champ, avec un semis en ligne de sclérotes à l’automne 2013 pour un suivi de leur germination au printemps suivant. Trois traitements de semences, appliqués sur les sclérotes en mélange avec des grains de blé (selon des conditions classiques de traitement des semences) ont été étudiés comparativement au témoin : Vibrance Gold (fludioxonil, difénoconazole et sedaxane), Vitavax (carboxine et thirame) et la spécialité codée BAS 59101 F, spécialité fongicide de BASF en attente d’homologation associant prochloraze et triticonazole.
Les résultats obtenus au champ confirment ceux obtenus en conditions contrôlées. Dans le cas d’un apport associé de prochloraze et triticonazole, l’effet inhibiteur sur la germination des sclérotes est élevé et relativement constant d’un essai à l’autre ; il est un peu moins soutenu et plus variable pour l’association carboxine et thirame. Il s’avère insuffisant lors des deux essais au champ pour le traitement Vibrance Gold. Il est
également confirmé, pour les sclérotes traités ayant germé, une diminution du nombre de têtes à périthèces produites (de 40 à 60 %). Le bilan des deux essais au champ indique ainsi une réduction significative et élevée du nombre total de têtes à périthèces produites, à hauteur de 92 % pour l’association prochloraze et triticonazole et de 79 % pour l’association carboxine et thirame. Cette réduction atteint 45 % avec le traitement
Vibrance Gold.
Ces résultats mettent en évidence l’effet inhibiteur de la spécialité codée BAS 59101F (avec très certainement un rôle majeur du prochloraze) et du traitement Vitavax.
Ils seront confirmés en 2014-2015 dans de nouvelles situations et avec d’autres lots de sclérotes. Mais ils mettent dès à présent en avant l’intérêt du traitement de semence pour limiter la dispersion de la maladie. Même si le contrôle n’est pas total, il permet de réduire - en situation de sol sain - la nuisibilité de sclérotes résiduels présents dans les lots de semences. Bien sûr, en aucun cas, le traitement ne doit être substitué aux opérations de tri. C’est une méthode de lutte complémentaire pour contrôler le risque lié à la présence résiduelle de sclérotes, et qui n’aura par ailleurs aucun effet sur l’inoculum déjà présent dans le sol.
Figure 6 : Effet de différents traitements sur le taux de germination des sclérotes (%), en conditions contrôlées et au champ (2 situations). Essai au champ 64 : le dénombrement des sclérotes ayant germé concerne les sclérotes ayant produit des têtes à périthèces
émergentes ou enfouies. Essai au champ 91 : le dénombrement des sclérotes ayant germé porte uniquement sur ceux ayant produit des têtes à périthèces émergentes.
100
90
80
100
ARVALIS - Institut du végétal
63
70
60
53
47
Sclérotes non traités
50
48
Vibrance Gold
40
31
Vitavax 200 FF
30
24
BAS 59101 f
17
20
10
0
5
Conditions contrôlées
12
Champ 1 (64)
13
Champ 2 (91)
242
CHOISIR 1
SPECIALITES PERMETTANT DE LUTTER CONTRE LES PRINCIPALES
MALADIES TRANSMISES PAR LA SEMENCE OU LE SOL
Tableau 2 : traitements de semences à activité fongicide sur BLE
Spécialité
CELEST NET (a)
CELEST GOLD NET
CERALL (b)
LATITUDE (c)
Dose l/q
Substance(s) active(s)
0,2 Fludioxonil 25 g/l
0,2
1
0,2
Fludioxonil 25 g/l
Difénoconazole 25 g/l
Pseudomonas chlororaphis
MA342
10
9
-10
10
CFU/ml
Silthiofam 125 g/l
CARIE
FUSARIOSES
F. roseum Microdochium spp.
SEPTO-
RIOSE
S. nodorum
CHAR-
BON NU
U. tritici
PIETIN
ECHAU-
DAGE
(*)
PRELUDE 20 FS 0,076 Prochloraze 200 g/l
PREMIS 25 FS 0,2 Triticonazole 25 g/l
(*)
0,1 Ipconazole 15 g/l RANCONA 15 ME (d)
(*)
REDIGO ou MISOL
VIBRANCE GOLD (e)
0,1
0,2
Prothioconazole
100 g/l
Fludioxonil 25 g/l
Difénoconazole 25 g/l
Sédaxane 50 g/l
(*)
(*)
VITAVAX 200 FF (f) 0,3
Thirame 198 g/l
Carboxine 198 g/l
Légende :
Bonne efficacité Efficacité moyenne Efficacité faible Efficacité irrégulière
M I Manque d’informations Non autorisé dans le cadre de l’ancien catalogue des usages
(x)
Spécialité contenant une substance active à action systémique, permettant un meilleur contrôle de la carie en situation de sol contaminé.
ARVALIS - Institut du végétal
(a) Respecter une densité maximale de semis de 240 kg de semences/ha pour le blé
(b) Produit biologique, autorisé en agriculture conventionnelle et en agriculture biologique, transport et stockage entre + 4 et + 8°C, à ne pas mélanger (en l'absence d'informations) avec d'autres produits. Carie : uniquement vis-à-vis de la contamination par les semences.
(c) Attention : ce produit Latitude spécifique anti-piétin échaudage ne permet pas une protection vis-à-vis des autres risques. Il est à associer à un traitement fongicide pour le contrôle des autres maladies. Ne pas utiliser, sur une même parcelle, des semences traitées
Latitude deux saisons consécutives.
(d) Autorisé sur blé d’hiver
(e) Utilisable contre le rhizoctone
(f) Autre usage : répulsif oiseaux.
(D’après dépliant ARVALIS - Institut du végétal - juillet 2014)
243
CHOISIR 1
Tableau 3 : traitements de semences à activité fongicide sur ORGE
Spécialité
Dose l/q
Substance(s) active(s)
CHARBON
NU
U. nuda
CHARBON
COUVERT
U. hordei
HELMINTHOS
-PORIOSE
H. gramineum
FUSARIO-
SES
PIETIN
ECHAU-
DAGE
CELEST NET (a) 0,2 Fludioxonil 25 g/l
CELEST ORGE NET
(*)
CELEST GOLD NET 0,2
0.2
0,2
Fludioxonil 25 g/l
Difénoconazole 25 g/l
Fludioxonil 12,5 g/l
Tébuconazole 15 g/l
Cyprodonil 25 g/l
Silthiofam 125 g/l LATITUDE (b)
PRELUDE 20 FS 0,095 Prochloraze 200 g/l
PREMIS 25 FS (c) 0,2 Triticonazole 25 g/l
F. roseum
RANCONA 15 ME (d) 0,133 Ipconazole 15 g/l M I
(*)
REDIGO ou MISOL
VIBRANCE GOLD (e)
VITAVAX 200 FF (f)
0,2
0,3
0,1
Prothioconazole
100 g/l
Fludioxonil 25 g/l
Difénoconazole 25 g/l
Sédaxane 50 g/l
Thirame 198 g/l
Carboxine 198 g/l
Légende :
Bonne efficacité Efficacité moyenne Efficacité faible
M I Manque d’informations Non autorisé dans le cadre de l’ancien catalogue des usages
(x)
: efficacité excellente vis-à-vis du charbon nu, spécialité à privilégier sur parcelles de multiplication de semences.
(a) Respecter une densité maximale de semis de 200 kg de semences/ha pour l’orge
(b) Attention : ce produit Latitude spécifique anti-piétin échaudage ne permet pas une protection vis-à-vis des autres risques. Il est à associer à un traitement fongicide pour le contrôle des autres maladies. Ne pas utiliser, sur une même parcelle, des semences traitées
ARVALIS - Institut du végétal
(e) Utilisable contre le rhizoctone
(f) Autre usage : répulsif oiseaux.
(D’après dépliant ARVALIS - Institut du végétal - juillet 2014)
244
CHOISIR 1
Tableau 3 : traitements de semences à activité fongicide sur TRITICALE, AVOINE ou SEIGLE
Spécialité
CELEST NET (a)
CELEST GOLD NET
CERALL (b)
LATITUDE (c)
Dose l/q
Substance(s) active(s)
0,2 Fludioxonil 25 g/l
0,2
1
0,2
Fludioxonil 25 g/l
Difénoconazole 25 g/l
Pseudomonas chlororaphis
MA342
10
9
-10
10
CFU/ml
Silthiofam 125 g/l
TRITICALE
FUSA-
RIOSES
SEPTO
-RIOSE
PIETIN
ECHAU
-DAGE
CHAR-
BON NU
U. avenae
AVOINE
CHAR-
BON
COU-
VERT DE
L’ORGE
FUSA-
RIOSES
SEIGLE
FUSA-
RIOSES
PREMIS 25 FS 0,2 Triticonazole 25 g/l
0,1 Ipconazole 15 g/l RANCONA 15 ME
REDIGO ou MISOL
VIBRANCE GOLD (e)
VITAVAX 200 FF (f)
0,1
0,2
0,3
Prothioconazole
100 g/l
Fludioxonil 25 g/l
Difénoconazole 25 g/l
Sédaxane 50 g/l
Thirame 198 g/l
Carboxine 198 g/l
M I
Légende :
Bonne efficacité Efficacité moyenne Efficacité faible
M I Manque d’informations Non autorisé dans le cadre de l’ancien catalogue des usages
(a) Respecter une densité maximale de semis de 150 kg de semences/ha pour l’avoine, 220 kg de semences/ha pour le seigle et le triticale.
(b) Produit biologique, autorisé en agriculture conventionnelle et en agriculture biologique, transport et stockage entre + 4 et + 8°C, à ne pas mélanger (en l'absence d'informations) avec d'autres produits. Carie : uniquement vis-à-vis de la contamination par les semences.
(c) Attention : ce produit Latitude spécifique anti-piétin échaudage ne permet pas une protection vis-à-vis des autres risques. Il est à associer à un traitement fongicide pour le contrôle des autres maladies. Ne pas utiliser, sur une même parcelle, des semences traitées ARVALIS - Institut du végétal
(D’après dépliant ARVALIS - Institut du végétal - juillet 2014)
CHOISIR 1
245
Protection contre les ravageurs d’automne et de sortie d’hiver
IDENTIFICATION DES RISQUES ET METHODES DE LUTTE
Les céréales d’automne peuvent subir des attaques significatives de différents ravageurs, aériens ou telluriques, à l’automne ou en sortie d’hiver. Pour conduire une lutte efficace contre ces ravageurs, il est indispensable de bien les identifier et d’accompagner la lutte chimique par des mesures agronomiques adaptées
(tableau 1).
Tableau 1 : Principaux facteurs de risque et techniques de lutte contre certains insectes ravageurs
(automne/hiver)
Bioagresseur
Cultures
Localisation
Symptômes
Facteurs de risque
Lutte préventive
Techniques culturales
Traitement semences
Seuil et traitement en végétation
Rhopalosiphum padi
et
autres pucerons
vecteurs du virus BYDV de la JNO
Orge, avoine, blé, triticale et seigle.
Potentiellement toutes les régions
Psammotettix alienus,
vectrice du virus WDV maladie pieds chétifs
Blé, triticale et orge.
Zabrus tenebrioïdes
Agriotes spp, Athous haemorrhoidalis
Toutes
Centre, Est, et extension autres régions blé, orge, seigle, triticale.
Sud-Ouest surtout polyculture-élevage
(Poitou-Charentes)
Par foyers.
Orge, avoine : jaunissement à l’extrémité des feuilles, à montaison : plantes naines, à tallage excessif, pouvant disparaître.
Blé : symptômes moins prononcés, plus tardifs.
Parfois léger tassement
(plantes chétives), à
épiaison : extrémité de la
F1 rouge ou jaune.
Toutes espèces : dessèchement prématuré, faible PMG.
Symptômes variables selon intensité et précocité attaque.
Pieds chétifs qui disparaissent (février ou même avant). Au redressement, pieds nains avec parfois tallage excessif.
Feuilles avec stries jaunes (+ rouge).
Attaque faible, tardive: pas de nanisme, mais
épis stériles.
. Attaques en bordure de parcelle ou par foyers (de la levée à fin tallage).
Feuilles dévorées entre les nervures, extrémité de la feuille souvent engagée dans une galerie souterraine.
Attaques par ronds, à l’automne (précoces) et le plus souvent en sortie d’hiver.
Jaunissement de la feuille centrale, bas de tige percé ou dilacéré, racines rongées.
Disparition des plantes.
Automne doux (vols à température > 10 - 12 °C).
Semis précoce et clair.
Présence de repousses de céréales, graminées
ARVALIS - Institut du végétal
Elimination des repousses.
Semis plus tardif et plus dense. Tolérance variétale sur orge :
AMISTAR, ATENON.
Automne doux et sec, température > 12°C, temps ensoleillé.
Semis précoce et clair.
Présence de bordée de haies, bois.
Elimination des repousses.
Semis plus tardifs.
Eté chaud et sec. Hiver doux.
Rotations courtes à base de graminées. résidus de paille.
Labour, déchaumage après moisson,
éviter andains de paille.
Allonger rotation
Précédent : prairie de graminées, jachères, culture pérenne sans travail du sol. Sol riche en MO.
Travail du sol de juin à septembre.
Privilégier semis plus dense
Insecticide systémique
Gaucho 350
Insecticide systémique
Gaucho 350
Gaucho 350 ou Attack
Attack ou Langis
(Gaucho 350 : attaques précoces)
10 % de plantes habitées ou présence >10 jours.
Différents produits.
30 captures / semaine/piège.
Différents produits à base de pyréthrinoïdes.
Traitement aux
1
ères
attaques
(deltaméthrine), peu efficace.
Aucun rattrapage insecticide en végétation.
Delia coarctata
Surtout Blé.
Centre et moitié
Nord de la France
. Sur zones étroites allongées dans le sens du semis
(Janvier à mars, avril).
Jaunissement puis dessèchement de feuille centrale du maître-brin (se détache facilement).
Les autres talles peuvent être atteintes.
Précédent betterave, oignon, pois, haricot, endive.
Préparation du sol superficielle. Semis tardifs, clairs, profonds. Variétés, à faible tallage. Hiver rigoureux.
Semis précoce et plus dense, variétés
à fort tallage, non sensibles au froid.
Rappuyage du sol
(en sol non battant).
Pyréthrinoïdes
Attack ou Langis
Aucun rattrapage insecticide en végétation.
246
CHOISIR 1
Figure 1 : Périodes d’activité et traitements (semences ou végétation)
tallage
2-3 feuilles levée
O semis
S N D J F
Pucerons vecteurs de la JNO
Rhopalosiphum padi
et autres adulte et larve
Cicadelle
Zabrus tenebrioides
larve
vectrice de la
maladie des pieds chétifs
Psammotettix alienus
adulte et larve
Zabre des céréales
ACTIVITÉ
T S Ins
ACTIVITÉ
T S Ins ou ou
T Veg
Seuil indicatif conseillé : 10% de plantes habitées ou 10 jours de présence
?
T Veg
Seuil indicatif conseillé : > 30 captures/piège/semaine
ACTIVITÉ
T S Ins ou T Veg (moindre efficacité)
Pas de seuil établi, traitement aux premières attaques
T S Ins
ACTIVITÉ
au semis uniquement
Taupins
Agriotes spp.
larve
Mouche grise des céréales
Delia coarctata
larve
Nématodes
Nématode à kyste des céréales
Heterodera avenae
Pratylenchus spp.
Limaces
T S Ins
œuf
au semis uniquement kystes H. avenae
ACTIVITÉ
TRAITEMENT molluscicide (2)
ACTIVITÉ
ACTIVITÉ
Plus de traitement de sol autorisé, mais seuil de nuisibili (1)
M
(1) Seuils de nuisibilité : H. avenae : 300 larves enkystées/100 g de sol, 15 larves/g de racine
Pratylenchus
: 10 individus/100 g de sol, 50 individus/g de racine
(2) 1 à 20 limaces/m 2
> 20 limaces/m
2 estimé par piégeage : attendre les premiers dégâts en culture pour traiter
: traitement 15 jours avant semis ou "au semis" (avant la levée de la culture)
Légende :
ARVALIS - Institut du végétal
T Veg : Traitement en végétation
RAVAGEURS AERIENS VECTEURS DE VIROSES : UN RISQUE A SUR-
VEILLER ET CONTROLER CHAQUE ANNEE
En piquant les plantules pour se nourrir, pucerons et cicadelles peuvent transmettre des maladies virales : la jaunisse nanisante de l’orge (virus BYDV transmis par les pucerons) ou la maladie des pieds chétifs (virus
WDV transmis par les cicadelles). Ces maladies entraînent des pertes de rendement de 20 à 30 q/ha, voire plus dans certaines conditions. Leur gravité dépend de nombreux facteurs : de la quantité d’insectes virulifères, de leur activité et de leur durée de présence sur la parcelle, mais aussi de caractéristiques des virus
(la virulence et l’agressivité varient avec l’isolat viral) et bien sûr de la culture elle-même (sensibilité, stade au moment de l’infection). A ce jour, la lutte est dirigée contre les insectes vecteurs des virus, insectes dont la présence et l’activité - fortement dépendantes du climat - restent difficilement prévisibles.
247
CHOISIR 1
Retours sur l’automne 2013
L’automne 2013 s’est caractérisé par une grande douceur, avec des températures favorables au développement des pucerons et à leur maintien prolongé sur les cultures (octobre : + 1,8 °C à l’échelle nationale par rapport à la moyenne des vingt dernières années, novembre : première décade très douce, et décembre: + 0,7°C, avec une douceur généralisée la deuxième quinzaine du mois). Mais ces températures se sont accompagnées d’une forte pluviométrie : + 10 % en octobre avec une répartition régionale très variable, et + 34 % en novembre par rapport à la médiane historique. Ces précipitations ont pu pénaliser l’activité des pucerons, mais aussi leurs observations dans les parcelles, et/ou les possibilités d’intervention. Au printemps, sur les parcelles sans protection insecticide, la présence du virus BYDV de la JNO s’est avérée relativement fréquente (sans atteindre le niveau de la campagne
2006/2007), avec notamment une fréquence élevée en
Poitou-Charentes (figure 2).
La maladie des pieds chétifs (transmise par les cicadelles) est restée quant à elle très discrète au printemps
2014.
Figure 2 : Suivi pluriannuel Enquêtes viroses JNO (BYDV) et pieds chétifs (WDV) : % annuel de parcelles positives (tests Elisa) et répartition géographique au printemps 2014 (325 parcelles).
Source : Enquêtes na-tionales BAYER / INRA / ARVALIS-Institut du végétal.
ARVALIS - Institut du végétal
Facteurs de risque JNO et prévention
Les facteurs climatiques ont une forte incidence sur l’activité des pucerons (reproduction, déplacement) et le risque de JNO (présence de réservoirs). Y compris ceux de la fin d’été ! Les trois campagnes 2006, 2007 et
2012, (avec plus de 50 % de parcelles non protégées recelant le virus BYDV dans les enquêtes Bayer CS) ont
« bénéficié » d’une température moyenne proche de 20-
21°C lors des dix premiers jours de septembre. A l’inverse, cette température était inférieure à 19 °C pour les autres campagnes.
Si les températures de la première décade du mois de septembre sont à surveiller, ce critère ne peut expliquer
à lui seul la présence de JNO dans les cultures. D’autres paramètres climatiques sont à prendre en compte, comme la pluviométrie de fin d’août (impact sur la présence de réservoirs) et bien sûr certains paramètres climatiques de l’automne (octobre, novembre) qui influent directement sur l’activité des pucerons dans les parcelles.
Concernant les aspects agronomiques, en relation avec le point précédent, un semis précoce tend à exposer davantage les cultures à une présence accrue de pucerons. De plus, il s’accompagne d’une plus faible densité de semis, ce qui vient accroître le risque. L’orge, qui par ailleurs est une espèce plus sensible que le blé au virus de la JNO, est ainsi plus fortement exposée. Retarder les semis peut permettre d’éviter une concomitance entre les vols d’insectes et la période de forte sensibilité
248
CHOISIR 1
des cultures, cette sensibilité est maximale pour les tous premiers stades puis elle diminue. Mais cette pratique n’est pas neutre sur l’itinéraire cultural et le potentiel de la culture ; de plus le risque peut subsister si les conditions climatiques de l’automne restent longtemps favorables aux insectes.
Pour réduire les risques de contamination des jeunes semis par des insectes ayant acquis le virus sur différentes graminées réservoirs, il est nécessaire de lutter préventivement contre les repousses de céréales.
L’environnement proche de la parcelle, notamment en présence de cultures intermédiaires, peut également abriter des repousses ou autres plantes hôtes
(graminées sauvages). Attention à ne pas détruire ces couverts à proximité de jeunes semis de céréales à paille : cette destruction peut alors conduire à une situation de risque majeur pour ces cultures, avec le déplacement des insectes vers les jeunes cultures. végétation nécessite(nt) la surveillance de l’infestation des parcelles pour intervenir au bon moment.
Les pucerons sont souvent difficiles à observer et/ou quantifier, notamment quand les conditions climatiques ne sont pas favorables à l’observation. De plus, ils ne sont pas responsables de dégâts directs mais nuisibles par les virus qu’ils peuvent transmettre. La notion de seuil est alors pour le moins délicate. La nuisibilité varie aussi en fonction des caractéristiques du virus, et de la sensibilité de la culture (espèce, stade …). Vis-à-vis des pucerons vecteurs de la JNO, le traitement insecticide est conseillé quand 10 % de plantes portent au moins un puceron, ou quand leur présence se prolonge sur la culture (plus de 10 jours).
L’observation des parcelles doit être faite minutieusement, par beau temps, en parcourant la parcelle pendant quelques minutes, et ce dès la levée en l’absence de protection insecticide des semences. Les pucerons sont visibles sur les feuilles après observation attentive.
Lutte insecticide : des produits efficaces mais un ajustement délicat
Deux techniques de lutte insecticide sont disponibles pour lutter contre les vecteurs de viroses : le traitement des semences et la lutte en végétation (tableaux 2 et 3).
Concernant le traitement de semences, une seule substance active est disponible : l’imidaclopride (Gaucho
350). Cet insecticide systémique est véhiculé par la sève, le puceron s’intoxique et meurt en piquant le végétal. Ce traitement présente une bonne efficacité, il est justifié sur les semis précoces, notamment sur orge.
Sa protection peut s’étendre jusqu’au stade 5 feuilles environ vis-à-vis des pucerons, et jusqu’au stade 3 feuilles environ vis-à-vis des cicadelles, plus rarement au-delà. Ceci n’exclut donc pas, sur des parcelles à fort potentiel de rendement, une surveillance par rapport à d’éventuelles colonisations tardives pour l’application
–si nécessaire- d’un traitement relais. Cette surveillance est notamment importante lors des automnes doux et ensoleillés qui favorisent l’activité des ravageurs et la croissance rapide des céréales. Lors de la dernière campagne, les températures étaient favorables à un maintien prolongé sur les cultures, mais les fortes précipitations ont réduit leur activité et nuisibilité. Dans les essais 2014, malgré une présence prolongée des pucerons (figure 3), le traitement insecticide relais n’a permis aucun gain de rendement significatif.
L’automne 2012 a rappelé que même peu nombreux les pucerons peuvent être responsables de dégâts significatifs. L’essai conduit à Montans (81), avec un taux de plantes habitées restant inférieur à 8 % mais une présence prolongée sur plusieurs semaines, avait mis en évidence l’intérêt de la lutte insecticide (+ 20 q/ha).
A l’inverse, lors de la campagne 2014, sur l’essai conduit en Côte-d’Or (figure 3), malgré les conditions favorables
à la présence de pucerons (jusqu’à 20 % de plantes habitées), peu de symptômes de JNO ont été observés et la protection insecticide n’a pas permis de gain de rendement. Cette situation relativement exceptionnelle met en exergue la difficulté d’ajustement de la lutte en l’absence d’outils permettant de détecter rapidement, au champ, les virus présents dans les insectes ou même dans les premières plantes habitées, car tous les pucerons virulifères (porteurs de virus) ne sont pas forcément de bons vecteurs (transmission à la plante).
En l’attente de nouveaux moyens, il reste indispensable de surveiller la présence de pucerons dans les parcelles pour intervenir rapidement, les premiers stades étant les plus sensibles.
ARVALIS - Institut du végétal
Les insecticides en végétation, essentiellement des pyréthrinoïdes, agissent par contact. Ils ne protègent pas les nouvelles feuilles formées après le traitement. En cas de nouvelle infestation (automne doux et prolongé), le renouvellement du traitement peut être nécessaire compte tenu de la persistance d’action des produits
(environ 15 jours - 3 semaines). Le(s) traitement(s) en
L’application du traitement insecticide, dès l’observation de pucerons sur plus de 10 % des plantes, a conduit sur les 4 essais de la campagne à un gain moyen de 12 q/ha (figure 3). Ce gain est similaire à celui acquis avec la protection insecticide des semences. Il atteint la valeur de 38 q/ha dans l’essai conduit en Charente-
Maritime, où les pucerons se sont avérés les plus nuisibles malgré une présence moins soutenue
(notamment par rapport au site de Montans).
249
CHOISIR 1
Figure 3 : Lutte contre les pucerons : suivi de leur présence (% plantes habitées) et gains permis par la lutte insecticide par le TS ou le traitement en végétation (1 application TPA), 4 essais campagne 2014.
ARC/TILLE (21)
Orge Hiver
Semis 25/09/13
SAINT-PIERRE-D'AMILLY
(17)
OH
Semis 09/10/13
MONTANS (81)
Orge Hiver
Semis 09/10/13
PEYRENS (11)
Blé dur Hiver
Semis 15/10/13
Evolution du % de plantes habitées par les pucerons (maximum hebdomadaire/ témoin)
50
45
43
40
35
37
38
30
29
25
20
21
19
22
20
15
16
16
10
5
10
8
10
7 8
9
11
7
2
0
Semis
Z11, Z12, Z13 : Stade avec % de plantes habitées > 10
ARVALIS - Institut du végétal
Vis-à-vis de la JNO, la lutte pourrait également s’appuyer sur le choix de variétés tolérantes au virus
BYDV, mais cette technique est peu développée à ce jour. A noter cependant l’inscription récente de la variété
Amistar, orge 6 rangs tolérante à la JNO. Lors de trois essais conduits en 2013 et 2014, Amistar et Atenon
(orge fourragère tolérante à la JNO), ont confirmé leur intérêt. En situation infestée (pucerons), très peu de symptômes étaient visibles sur ces variétés et l’application d’une protection insecticide n’a pas conduit
à un gain de rendement significatif, ce qui n’était pas le cas pour les autres variétés qui ont affiché un gain moyen de 24 q/ha en moyenne avec la protection insecticide.
250
CHOISIR 1
INSECTES RAVAGEURS DU SOL : TAUPINS, ZABRE ET MOUCHE GRISE
Il n’existe pas de traitement en végétation permettant de diminuer les populations larvaires responsables de dégâts directs pendant le cycle végétatif de la culture
(hormis contre le zabre mais avec une efficacité relative). Pour les céréales à paille, la lutte s’appuie sur des techniques culturales (tableau 1) et sur la protection insecticide des semences (tableau 2). Cette lutte chimique ne présente pas une efficacité totale, notamment vis-à-vis des taupins. Bien qu’étant le plus souvent le recours le plus efficace dans les situations à risque élevé, cette protection est à accompagner de méthodes de lutte culturale. De plus, les spécialités disponibles ont peu d’impacts sur les populations. Sur céréales à paille, les substances actives disponibles sont d’une part des pyréthrinoïdes qui agissent essentiellement par contact : téfluthrine à 20 g/q
(Attack), cyperméthrine à 60 g/q (Langis/Signal) et d’autre part, un néonicotinoïde systémique, imidaclopride à 70 g/q (Gaucho 350) agissant par ingestion et/ou contact.
antérieurs
de la reprise en végétation, alors que les conditions climatiques étaient favorables au développement des plantes.
Trois traitements de semences insecticides sont autorisés pour lutter contre les taupins. Les pyréthrinoïdes présentent une persistance d’action relativement élevée, qui permet de mieux protéger les plantes contre les attaques de sortie d’hiver, leur efficacité moyenne est de l’ordre de 50 %. Gaucho 350 présente une efficacité satisfaisante face à des attaques précoces (automne) mais elle s’avère peu élevée vis-àvis d’attaques de sortie d’hiver en liaison avec sa faible persistance (figure 4).
Face à une population installée le risque est pluriannuel, le cycle de développement larvaire s’échelonne sur plusieurs années (durée variable selon les espèces). Il est à prendre en considération, même si l’intensité des attaques est difficilement prévisible, sur l’ensemble des cultures sensibles de la rotation.
Sur céréales d’hiver, le climat présente un rôle important d’une part sur le développement des plantes et d’autre part sur l’activité des larves (présence dans les premiers cm). Lors du printemps 2014, peu d’attaques de taupins ont été signalées sur céréales à paille. Les fortes précipitations ont réduit l’activité des larves au moment
Ces mesures prophylactiques doivent impérativement
être mises en œuvre dans des situations favorables à la présence de larves de taupins. Plusieurs facteurs contribuent à favoriser la présence des taupins dans une parcelle mais le facteur le plus important est la présence de prairie ou de jachère fraîchement retournées dans la rotation. Ce type de couvert végétal concentre les populations de certaines espèces de taupins (plutôt les cycles longs) qui y trouvent des conditions d’humidité et de nourriture favorables à la ponte et au développement larvaire. Les terres légères riches en matière organique ou recevant des apports réguliers d’effluents d’élevage, sont également favorables au développement et au déplacement des larves. En matière de leviers agronomiques, il y a peu de références, il est établi que vraisemblablement un travail du sol pendant les phases de ponte et de développement des jeunes larves – période estivale) pourraient avoir un impact sur les populations larvaires. La mise en surface des individus et l’abrasion de ces derniers par des outils mécaniques joueraient un rôle important dans la réduction des populations.
Figure 4 : Performances de traitements de semences insecticides sur attaques de larves de taupins
(8 essais campagnes 2003 à 2013)
50
40
30
20
10
22 a
33
0 témoin non traité
Surface atteinte, %
Attaques précoces d'automne (4 essais)
Attaques tardives de sortie d'hiver (4 essais)
90
Rendement, q/ha
ARVALIS - Institut du végétal
80
Attaques précoces (2 essais : 20% d'attaques sur le témoin)
Attaques tardives (4 essais)
68.4
70
66.4
65.8
62.1
26
60
54.0
17
52.8
52.5
17
49.1
50
11 b
10 b
7 b
40 imidaclopride
30 témoin non traité téfluthrine cyperméthrine téfluthrine cyperméthrine imidaclopride
251
CHOISIR 1
Zabre : des moyens de lutte à combiner
Les dégâts du zabre des céréales restent occasionnels et localisés, ils peuvent cependant être importants sur jeunes céréales ou céréales en arrêt végétatif. Sur la campagne écoulée, peu de dégâts ont été signalés, ceci peut être expliqué par des conditions sèches au moment de la ponte et de l’éclosion des jeunes larves (en période estivale). La présence de ce ravageur est favorisée par des rotations courtes (céréales à paille, graminées fourragères) et/ou la présence de graminées pendant l’interculture. A l’opposé, un déchaumage aussitôt après moisson, le retrait rapide de la végétation fauchée et le travail profond du sol avant implantation de la culture permettent de réduire les attaques. Le travail du sol courant septembre, quand les jeunes larves ne sont pas encore enfouies dans les galeries, permet de réduire les effectifs en présence (abrasion par les outils mécaniques).
Pour compléter la lutte sur céréales à paille, deux traitements insecticides des semences sont disponibles,
Gaucho 350 et Attack, et présentent une efficacité significative. Gaucho 350 permet une meilleure protection face aux attaques précoces d’automne (action par ingestion, les larves se nourrissant essentiellement du feuillage), ce qui lui confère une bonne efficacité malgré une moindre persistance lors de la reprise d’activité des larves au printemps. Des traitements en végétation à base de deltamétrine sont également possibles mais leur efficacité est dépendante du stade de développement des larves. Ils nécessitent une observation fréquente des parcelles pour être mis en
œuvre au bon moment (en tout début d’attaque) et des applications répétées. Les attaques de zabre étant souvent localisées, le traitement de toute la parcelle est rarement nécessaire. Il est conseillé de le réaliser avec des volumes de bouillie importants (> 400 l/ha) avant l’hiver pour atteindre des larves au stade jeune.
Figure 5 : Méthodes agronomiques pour lutter contre le zabre des céréales
(résultats d’enquête Midi-Pyrénées 2007)
25
20
15
10
5
0
35
% pertes pour la culture
30
23
7
Céréales à paille
Autres
(graminées fourragères, luzerne,
24
15
Repousses de graminées pas de repousses de graminées
30
16
Travail superficiel
(<15 cm)
Travail profond
(>15 cm)
CHOISIR 1
252
Mouche grise des céréales
Les larves sévissent surtout après un hiver et/ou début de printemps rigoureux : le froid est favorable à la conservation des œufs et à des éclosions groupées dès la fin des gelées. Ces conditions peuvent entraîner des dégâts spectaculaires sur du blé peu tallé. Sur les parcelles à risques (cf tableau 1) l’augmentation de la densité de semis ou le choix d’une variété à fort tallage peu sensible au froid permettent de préserver un nombre supérieur d’épis.
Aucun traitement insecticide n’est autorisé en végétation, la lutte s’appuie sur le traitement insecticide des semences (pyréthrinoïdes). Elle est conseillée dans les situations à risque. Lors des essais conduits sur sol de craie (Marne), les deux produits homologués Attack et Langis présentent une efficacité moyenne comparable, avec des variations selon les situations d’essai (figure 6). Leur efficacité moyenne, proche de
50 %, permet cependant de contenir les attaques, avec un gain de rendement proche de 7 q/ha pour les deux spécialités, pour un taux moyen de 48 % de plantes attaquées sur le témoin (5 essais).
Figure 6 : Efficacité des traitements de semences insecticides vis-à-vis de la mouche grise
(5 essais, 2011 à 2013)
70
60
50
40
30
20
10
0
110
100
90
80
54
52
73.2
79.9
79.5
téfluthrine cyperméthrine témoin non traité téfluthrine cyperméthrine
Rendement, q/ha
Efficacité, % pour en moyenne 52 % plantes attaquées
Tableau 2 : Spécialités de traitements de semences insecticides
Spécialité
ARVALIS - Institut du végétal
GAUCHO 350
0,2 Imidaclopride 350 g/l
automne
ou FERIAL (1)
sortie hiver
Mouche grise
ATTACK 0,1 Téfluthrine 200 g/l
LANGIS ou SIGNAL 0,2 Cyperméthrine 300 g/l
Possibilité de lutte en végétation oui (oui)
Légende :
Bonne efficacité Efficacité moyenne Efficacité faible
Non autorisé dans le cadre de l’ancien catalogue des usages
(1)
Ne pas semer de semences traitées Gaucho 350 ou Ferial entre le 1 er
janvier et le 30 juin (règlement européen 24/05/13)
(D’après dépliant ARVALIS - Institut du végétal - juillet 2014)
253
CHOISIR 1
Tableau 3 : Spécialités insecticides en végétation l/ha ou kg/ha
0.2
Substance active
Cyperméthrine 100 g/l
0.2 Cyperméthrine 100 g/l
0.3
0.25
Cyfluthrine 50 g/l
Cyperméthrine 100 g/l
0.05
0.75
Cyperméthrine 500 g/l
Chlorpyriphos-méthyl 400 g/l
+ cyperméthrine 40 g/l
0.075 Deltaméthrine 100 g/l
0.5
0.3
0.2
0.15
Deltaméthrine 15 g/l
Bêtacyfluthrine 25 g/l
0.5
0.15
Alphaméthrine 50 g/l
Zétacyperméthrine 100 g/l chlorpyriphos-éthyl 500 g/l
+ cyperméthrine 50 g/l
Lambda-cyhalothrine 5 %
0.075 Lambda-cyhalothrine 100 g/l
0.07 Alphaméthrine 15 %
0.125 Esfenvalérate 50 g/l
0.2 Tau-fluvalinate 240 g/l
Pucerons Cicadelles Spécialité
APHICAR, CYPERFOR, SHERPA 100 EC (1)
APHICAR 100 EW, CYPERFOR 100 EW,
SHERPA 100 EW (1)
BAYTHROID, BLOCUS, ZAPA
CYTHRINE L, CYPLAN
CYTHRINE MAX, COPMETHRINE
DASKOR 440
DECIS EXPERT, PEARL EXPERT,
SPLIT EXPERT, KESHET
DECIS PROTECH, PEARL PROTECH,
SPLIT PROTECH
DUCAT, CAJUN, BULLDOCK STAR
FASTAC
FURY 10 EW, MINUET 10 EW, SATEL
GEOTION XL, NURELLE D 550 (2)
KARATE XPRESS, POOL, GALWAY (3)
KARATE ZEON (3)
KARIS 10 CS
MAGEOS MD, CLAMEUR
MANDARIN PRO, JUDOKA
MAVRIK FLO, TALITA
NEXIDE, ARCHER 0.075 Gamma-cyhalothrine 60 g/l
SUMI-ALPHA, GORKI 0.25 Esfenvalérate 25 g/l
Légende :
Bonne efficacité Efficacité moyenne
Non autorisé dans le cadre de l’ancien catalogue des usages
(1) autorisé sur blé seigle et triticale non autorisé sur orge et avoine
(2) non autorisé sur orge et avoine
ARVALIS - Institut du végétal
Zabre
CHOISIR 1
254
Tableau 4 : Spécialités molluscicides
Spécialité Application en plein en surface
Substance active
% poudre
Application avec la semence (1)
ALLOWIN QUATRO
AXCELA = XIREN
CARAKOL=HELITOX
Métaldéhyde 4 %
Métaldéhyde 3 %
Métaldéhyde 5 %
40 granulés/m
2
35 granulés/m
2
23 à 33 granulés/m
2
30 granulés/m
2
5 kg/ha
4 kg/ha
5 à 7 kg/ha
4 kg/ha
Non préconisé
5 kg/q
CLARTEX NEO (fov) (ve)
CONTRE LIMACES 3% =LIMADISQUE
=MOLLUSTOP 3% (fg)
COPALIM SR = SEMALIM SR
DELICIA LENTILLES ANTILIMACES
= METADISQUE (fl)
ELIREX 110
EXTRALUGEC granulés "TECHN'O"
GENESIS "TECHN'O"
LIMAGRI GR Champ
LIMAGRI GR Dose
LIMATAK B
Métaldéhyde 4 %
Métaldéhyde 3 %
Métaldéhyde 5 %
Métaldéhyde 3 %
Métaldéhyde 4 %
Métaldéhyde 5 %
Métaldéhyde 5 %
Métaldéhyde 5 %
Métaldéhyde 5 %
Métaldéhyde 5 %
30 à 38 granulés/m
2
25 à 35 granulés/m
2
30 à 33 granulés/m
2
5 kg/ha
4 à 5 kg/ha
5 à 7 kg/ha
3 kg/ha
Non préconisé
29 à 36 granulés/m
2
4 à 5 kg/ha
31 à 40 granulés/m
2
46 granulés/m
2
3 à 3.75 kg/ha
5 kg/ha
Non préconisé
25 à 35 granulés/m
2
5 à 7 kg/ha
4 kg/ha
4 kg/ha
5 kg/q
2 à 3 kg/q
4 kg/ha
4 kg/ha
3 kg/ha
Non préconisé
3 kg/ha
5 kg/q
MAGISEM PROTECH
MESUROL PRO=BILBO (2)
METALIXON = WARIOR QDX
Métaldéhyde 4 %
Méthiocarbe 4 %
Métaldéhyde 5 %
Non préconisé
28 granulés/m
2
23 à 33 granulés/m
2
35 granulés/m
2
3 kg/ha
5 à 7 kg/ha
4 kg/ha
4 kg/ha (3)
3 kg/q
5 kg/q
METAPADS (fc) Métaldéhyde 3 % 2 à 3 kg/q
METAREX INO = AFFUT TECH
= HELIMAX PRO (fg) (b)
Métaldéhyde 4 % 30 granulés/m
2
5 kg/ha 4 kg/ha
SLUXX HP = BABOXX (3)
XENON PRO (fov) (vi)
Phosphate ferrique 3 % 47 à 66 granulés/m
2
Métaldéhyde 4 % 30 granulés/m
2
5 à 7 kg/ha
5 kg/ha
3,5 kg/q
4 kg/ha
Légende :
Efficacité moyenne ou irrégulière
(1) Par épandage dans la raie de semis avec un matériel spécifique monté sur le semoir
(2) Retrait européen de l'usage molluscicide en attente de la décision française - dates à confirmer - au plus tard - date limite de vente
19/09/2014, date limite d'utilisation 19/09/2015
(3) utilisable en agriculture biologique
(fg) Forme granulé
(fl) Forme lentille
(fc) Forme coussin
(fov) Forme ovoïde
(ve) Granulé de couleur verte
ARVALIS - Institut du végétal
(D’après dépliant ARVALIS - Institut du végétal - juillet 2014)
CHOISIR 1
255
Prix indicatifs des TS
Tableau 1 : Fourchettes de prix indicatives du coût de la protection des semences (€/q semences)
Semences traitées industriellement Semences traitées à la ferme
CELEST NET
CELEST GOLD NET
CELEST ORGE NET
CERALL
RANCONA 15 ME
REDIGO
VITAVAX 200 FF
VIBRANCE GOLD
LATITUDE
Fongicide
8 - 9 CELEST NET
8 - 9
13 - 14 CELEST ORGE NET
12-13
7 – 8 RANCONA 15 ME
7 - 9 MISOL
6 - 7 VITAVAX 200 FF
11 -12 VIBRANCE GOLD
Spécifique anti piétin échaudage
29 - 30 LATITUDE
CELEST NET + ATTACK + Vegestar
REDIGO + GAUCHO 350
LANGIS
Fongicide + Insecticide
22 - 23 CELEST Net + ATTACK + Vegestar (Trio 50)
CELEST Net + ATTACK + Vegestar (Trio 10)
27 - 29 MISOL + FERIAL
Insecticide (solo, à associer à un TS fongicide)
18 - 19 SIGNAL
8 - 9
13 - 14
7- 8
8 - 10
6 - 7
13 - 14
29 - 30
25 - 27
29 - 30
29 - 32
18 - 19
Prix catalogue des produits de lutte en végétation contre les ravageurs
Tableau 1 : Prix catalogue des produits de lutte en végétation contre les ravageurs
Tableau 2 : Prix catalogue des molluscicides
Prix l
Prix kg € HT
Spécialité ou kg €
Spécialité
(1)
HT (1)
APHICAR, CYPERFOR, SHERPA 100
EC
10
ALLOWIN QUATRO
CARAKOL, HELITOX
CLARTEX NEO
APHICAR 100 EW, CYPERFOR 100 EW,
SHERPA 100 EW
12
CONTRE LIMACE 3%, LIMADISQUE,
MOLLUSTOP 3%
BAYTHROID, BLOCUS, ZAPA 25
COPALIM SR, SEMALIM SR
CYTHRINE L, CYPLAN 11
CYTHRINE MAX, COPMETHRINE
DASKOR 440
DECIS EXPERT, KESHET
DECIS PROTECH
ARVALIS - Institut du végétal
DUCAT, CAJUN, BULLDOCK STAR
54
26
DELICIA LENTILLES ANTILIMACES,
METADISQUE
ELIREX RG 110
EXRALUGEC granulés "TECHN'O"
GENESIS "TECHN'O"
LIMAGRI GR Champ
FASTAC 39
LIMAGRI GR Dose
FURY 10 EW, MINUET 10 EW, SATEL 55
GALWAY 40
LIMATAK B
GEOTION XL, NURELLE D 550 26
MAGISEM PROTECH
KARATE XPRESS, POOL 54
METALIXON, WARIOR QDX
KARATE ZEON 108
MAGEOS MD, CLAMEUR
MANDARIN PRO, JUDOKA
116
35
METAPADS
METAREX INO, AFFUT TECH, HELIMAX
PRO
MAVRIK FLO, TALITA 55
SLUXX HP, BABOXX
XENON PRO
NEXIDE 115
SUMI-ALPHA, GORKI 20
(1) Prix catalogue H.T. juillet 2014 pour le conditionnement le plus avantageux.
5,0
3,3
5,0
3,5
3,5
6,3
5,0
4,5
5,0
(1) Prix catalogue H.T. juillet 2014 pour le conditionnement le plus avantageux.
6,1
4,4
5,4
4,0
54 la dose pour 4 ha
3,1
6,1
3,3
4,0
256
CHOISIR 1

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