et les amphibiens?. Dunod amphibien, Reptile
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Quand et comment observer les reptiles et les amphibiens?
avant de partir
Les reptiles et les amphibiens sont des animaux craintifs qui peuvent être difficiles à observer. Afin de bien préparer vos sorties, il convient de respecter quelques principes élémentaires.
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Vérifier la météo avant votre sortie
Les reptiles sont avant tout des espèces à température corporelle variable. En règle générale, ils aiment la chaleur, une météo fraîche et pluvieuse n’est donc pas indiquée. Vous devez également déterminer l’espèce que vous comptez observer. Certaines espèces sont nocturnes, d’autres aiment un couvert nuageux entrecoupé d’éclaircies ou des journées particulièrement ensoleillées. En ce qui concerne les amphibiens, c’est un peu différent, la plupart n’aiment pas le soleil direct et préfèrent sortir de nuit ou après un orage par exemple.
L’équipement
Le port de chaussures montantes ou de bottes est souhaitable.
Vous pouvez être amené à patauger dans des zones humides, à grimper, à escalader, c’est pourquoi il faut adapter votre tenue en fonction du milieu que vous allez prospecter. En montagne, emportez des vêtements pour le froid, la pluie et le vent, vérifiez les risques d’orages et pensez à prendre de l’eau et des victuailles.
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Le matériel optique
Les reptiles et les amphibiens fuient au moindre bruit suspect, l’observation la plus habituelle se fait avec des jumelles.
Ces dernières permettent de voir les lézards se chauffant sur les rochers, les tortues prenant leur bain de soleil sur des troncs le long des berges par exemple. Les serpents, cachés dans la végétation, s’observent à l’œil nu.
Les jumelles sont aussi utiles lors des prospections d’amphibiens ; elles permettent de localiser les grenouilles autour d’une mare avant qu’elles ne sautent se réfugier au fond de la vase ou dans la végétation.
N’oubliez pas votre appareil photo. Une photo est toujours utile pour l’identification ; elle évite les confusions. Certaines espèces se laissent facilement approcher et sont même curieuses ; d’autres fuient mais la plupart du temps, il suffit d’attendre quelque temps pour voir réapparaître l’animal.
Les accessoires
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Un GPS de randonnée est très utile. Gardez et envoyez vos données aux différentes associations d’études (voir le carnet pratique p. 199), elles servent à faire l’état de présence d’espèces en complétant les inventaires de biodiversité.
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De nombreux atlas de répartition régionaux ou départementaux et même un atlas national existent désormais, les espèces présentes y sont recensées (voir le carnet pratique p. 199).
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Le carnet de notes vient compléter la liste ; observations et dessins sont complémentaires.
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Un enregistreur-lecteur MP3 ou certains téléphones portables permettent l’enregistrement des chants d’amphibiens.
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Une lampe frontale est indispensable pour les sorties nocturnes. Privilégiez la lumière blanche : certains critères d’identification font intervenir la couleur (couleur des cuisses chez les grenouilles vertes), une lumière jaune la modifie. Pensez aux piles de rechange.
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espèces protégées
Pratiquement tous les reptiles et amphibiens de France sont protégés par la loi : elle interdit la destruction ou l’enlèvement des œufs et des nids, la destruction, la mutilation, la capture
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10 ou l’enlèvement, la perturbation intentionnelle des animaux dans leur milieu naturel. Cette protection inclut les milieux de reproduction. La réglementation de la pêche permet, sous certaines conditions, la capture des grenouilles vertes et des grenouilles rousses. Les vipères péliades et aspics peuvent être détruites si elles représentent un danger réel (intrusion dans une habitation).
les reptiles où, quand et comment les observer ?
Il y a des reptiles partout en France, Suisse et Belgique. La quasi-totalité des biotopes sont occupés, même les zones fortement modifiées par l’Homme. Seuls les glaciers sont vierges de toute faune herpétologique (reptiles et amphibiens).
Les reptiles se rencontrent dans trois grands types de paysage :
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La plaine, riche en diversité de milieux comme les bocages de l’Ouest, du Sud-Ouest et du Centre, les garrigues et maquis méditerranéens… Tous ont été colonisés.
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La montagne où certains lézards pyrénéens ne se rencontrent qu’à partir de 1 600 m et dépassent les
3 000 m. La vipère aspic peut être trouvée à 2 900 m dans les Hautes-Pyrénées et jusqu’à 2 700 m dans les
Alpes du Sud.
Lézard d’Aurelio
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Les milieux aquatiques (mares, étangs, cours d’eau divers, marais) sont occupés par les serpents du genre Natrix et les tortues palustres. Autour des points d’eau, on peut observer d’autres reptiles, notamment des lézards.
Ne recherchez pas de reptiles en plein hiver : il faut attendre la sortie d’hivernage au tout début du printemps, quand la neige a fondu, pour se préparer aux premières sorties herpétologiques.
Sortez le matin ou en fin d’après midi, par beau temps, l’idéal
étant un ciel nuageux entrecoupé d’éclaircies. Evitez la pluie et le vent. Le printemps est propice aux observations. Cette saison est celle de la reproduction et l’activité y est à son comble : les mâles sont à la recherche des femelles, les femelles s’exposent en thermorégulation, les combats rituels sont à leur paroxysme et les scènes de vie sont d’autant plus observables que la végétation n’est pas encore luxuriante.
L’été est surtout une période calme où, dans le Sud, les reptiles entrent en estivation ; seules les espèces très thermophiles sont visibles. À la fin de l’été, les femelles vivipares s’exposent davantage au soleil, c’est la période des juvéniles.
N’attrapez pas les reptiles
D’une part, ce sont des animaux protégés par la loi (une autorisation doit être demandée en préfecture) et d’autre part, ils stressent très facilement. La capture peut entraîner une régurgitation de la proie, la perte brusque de la queue chez le lézard (autotomie), une morsure (pouvant entraîner des complications médicales importantes : vipères). La chute de l’animal est particulièrement dangereuse pour une femelle pleine (gravide).
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méthodes de prospection
Soulever les abris
C’est en soulevant les différents refuges tels que les souches, les pierres plates, les bâches, les tôles ondulées, les plaques en fibrociment ou en caoutchouc que vous aurez le plus de chance de voir des animaux. Ces refuges leur servent à la fois d’abris contre les prédateurs et de moyen de thermorégulation.
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Attention, n’insérez pas vos doigts sous l’abri et soulevez-le vers vous : les vipères aiment s’y cacher. N’oubliez pas de mettre des gants. En remettant la cachette en place, vérifiez bien que tous les habitants, y compris les individus d’autres groupes zoologiques (gastéropodes, insectes…), sont bien partis sinon vous risquez de les écraser.
Couleuvre à collier et coronelle lisse sous une plaque
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La chasse à vue
Elle consiste à rechercher des animaux dans leur milieu.
Les talus, les haies, les lisières de forêt présentent de nombreux refuges ; ce sont donc des biotopes riches et des zones d’exposition favorables. Sortez le matin au printemps ou à l’automne, les reptiles se chauffent aux premiers rayons du soleil, choisissez une lisière bien végétalisée, idéalement exposée au sud-est, prospectez en marchant sans bruit et en laissant votre regard raser la végétation. Attention à votre ombre, elle aussi est repérable !
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les lézards diurnes
La plupart des lézards aiment s’exposer au soleil ; l’observation se fait avec des jumelles. On les repère sur les murs, rochers, pierriers mais également dans l’herbe. On peut observer des lézards en ville dans les cimetières par exemple
(lézard des murailles), jusqu’en haute montagne (lézards pyrénéens), en passant par les dunes (psammodrome d’Edwards) et les tourbières (lézard vivipare). L’orvet est une espèce
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fouisseuse qui se cache sous toutes sortes d’abris
(tôles, plaques, pierres, souches…). D’autres, très farouches, se repèrent grâce aux traces et empreintes qu’ils laissent derrière eux, traces de queue sur le sable, crottes caractéristiques.
Crotte de lézard ocellé (reste de coléoptères et boule blanche d’urée)
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les lézards nocturnes
Les geckos sont les lézards nocturnes du sud de la France. Certains, comme les tarentes, s’observent très facilement en parcourant les lieux éclairés ; les lumières attirant les insectes qui sont la source d’alimentation de ces lézards. Attention aux prospections de nuit en ville à la lampe frontale, l’éclairage des murs d’habitations peut entraîner certaines gênes auprès des riverains. Assurez-vous de ne pas les déranger et expliquez ce que vous faites !
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les serpents aquatiques
Certains serpents (genre Natrix) sont inféodés au milieu aquatique. C’est le cas de la couleuvre vipérine qui se nourrit de poissons ou de la couleuvre à collier qui s’alimente surtout d’amphibiens.
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Couleuvre
à collier mangeant une jeune grenouille verte
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Ces serpents s’observent soit dans l’eau, soit sur les berges ou sur les rochers surplombants, en position de chasse ou en thermorégulation.
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les serpents terrestres
La plupart des serpents européens sont terrestres. Il convient de les chercher en arpentant les zones ensoleillées et les milieux tels que les lisières de boisements ou de bocage, les haies, les talus. Soyez particulièrement attentif et portez votre regard vers la lisière basse dans
Couleuvre d’Esculape dans un arbre la végétation, à la limite des arbustes, dans les herbes, le lierre…
Pensez à regarder dans les arbres, certaines espèces comme la couleuvre d’Esculape ou la couleuvre verte et jaune y grimpent sans problème. Vous pouvez surprendre un animal et deviner sa fuite au bruit : patientez à l’endroit où il s’est sauvé, il va revenir.
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les tortues terrestres
On ne trouve de tortue terrestre que dans le sud de la France, c’est la tortue d’Hermann. Malheureusement, l’essentiel des effectifs ne vivent plus que dans la plaine des Maures et en Corse.
Une simple balade de jour lorsque le soleil balaie le sol permet de la repérer.
Tortue d’Hermann
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les tortues aquatiques
Trois espèces de tortues aquatiques dont une introduite (Tortue dite « de Floride » ou Trachémyde écrite) sont présentes en
France. La Cistude d’Europe, disparue de Belgique fait l’objet de toute l’attention des naturalistes suisses et français. L’Émyde lépreuse n’est présente en France que dans le Languedoc-Roussillon. Ces tortues aiment se prélasser le matin au soleil, le long des berges, sur des souches, troncs d’arbre au dessus de l’eau.
À la moindre alerte, elles plongent.
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Cistude en thermorégulation
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les tortues marines
En France métropolitaine et en Belgique, il n’y a pas de véritables sites de ponte comme en Guyane où il est très facile de venir observer à la bonne saison et de nuit, des tortues Luth en train de pondre. Observer les tortues marines sous nos latitudes relève du miracle, il faut sortir en mer avec des jumelles et scruter les flots ! On les trouve malheureusement le plus souvent
échouées sur la plage.
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les amphibiens : où, quand et comment les observer ?
Les amphibiens ont colonisé pratiquement toutes les niches
écologiques, de la mare traditionnelle en passant par les zones urbaines voire la haute montagne jusqu’à 2 800 m d’altitude.
Attention : la présence de poissons (prédateurs redoutables) est incompatible avec la présence de nombreuses espèces d’amphibiens.
Les amphibiens ont un cycle de vie en deux phases, l’une aquatique déterminée par un site de reproduction, l’autre terrestre liée au mode de vie de l’adulte. Ceci oblige à prospecter dans différents habitats, le plus accessible étant le milieu aquatique.
À la sortie de l’hivernage, les amphibiens n’ont qu’une seule chose en tête : se reproduire à tout prix. Pour beaucoup d’espèces, viennent alors de nombreux déplacements, véritables migrations vers les points d’eau. Chaque amphibien possède son site de ponte qu’il partage avec d’autres espèces. Ce site risque d’être occupé pendant toute la saison par tout un cortège d’espèces ayant des besoins physiologiques différents : certaines ont une reproduction précoce, comme le crapaud commun et les grenouilles brunes, d’autres ont une reproduction plus tardive, comme les grenouilles vertes.
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Crapauds communs en période de reproduction
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