Se préparer
Une excursion entomologique peut se pratiquer presque n’importe où, dans le jardin d’une grande ville, dans un bois, dans les jardinières de votre balcon, jusqu’à des aires protégées d’un des hot spot* mondiaux de la biodiversité. Les insectes sont partout sur la planète y compris en pleine mer, mis à part sur les calottes polaires. Et encore, les calottes glaciaires sont souvent parsemées de montagnes émergentes (nunatak), et là encore, des insectes sont présents (on trouve des Hexapodes Collemboles). Un entomologiste ne peut donc pas s’ennuyer !
Avant de partir, la préparation comprend une phase de repérage de terrain (cartes et sites internet de cartographie) et la préparation de matériels adéquats, selon les objectifs recherchés, notamment si on constitue ou non une collection.
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la cartographie
Les cartes IGN 50 000 e
et 25 000 e
sont incontournables pour se déplacer sur le terrain. Elles sont maintenant numérisées ou consultables sur le site web Géoportail, ou disponibles dans divers points de ventes.
Le repérage et la caractérisation de la végétation constituent
également des éléments importants pour la préparation de l’excursion. En France et en Europe, il existe des cartes de la végétation assez précises, basées en partie sur la télédétection, et pour la nomenclature, sur la phytosociologie*. C’est, par exemple la typologie Corine Biotope, référence du programme européen
Natura 2000 (voir Carnet pratique, p. 152).
Bien connaître les grands types de végétation (qui permettent de préciser des habitats) est une condition importante pour décrire l’environnement naturel qu’il est utile de faire figurer dans un carnet naturaliste avec des données entomologiques.
Pour les espèces phytophages* (qui se nourrissent de végétaux), le nom de la plante hôte est également important. L’entomologie est une pratique naturaliste « intégrative », qui implique des connaissances multiples, de la géologie à la botanique.
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La géolocalisation
Les outils de géolocalisation par satellite, mais aussi les sites internet comme GoogleMap ou le portail français Géoportail (qui offre toutes les cartes de l’IGN et les photos aériennes en accès libre), permettent de se repérer à quelques mètres près et de prévoir des itinéraires précis. Ceux-ci, surtout en montagne, pourront ainsi, par sécurité, être communiqués à des tiers avant le départ.
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Ces outils permettent de ne pas se perdre et de localiser avec précision ses observations, ce qui est particulièrement utile, même si, pour des insectes qui se déplacent, cette précision est moins importante que pour la flore.
Les outils satellitaires utilisent le système américain GPS. Les marques
Garmin et Magellan proposent des modèles de récepteurs plus ou moins sophistiqués dédiés à la randonnée. Ils se renouvellent régulièrement. Des programmes informatiques (cartographie et gestion des points) existent et permettent la liaison entre GPS et ordinateur, ce qui est très pratique.
Pour l’altitude, un altimètre est plus précis qu’un GPS ; elle peut aussi
être vérifiée a posteriori sur les cartes topographiques. Sur le terrain, ces cartes ajoutent une sécurité aux instruments électroniques qui exigent une alimentation, laquelle peut faire défaut !
Notez que, de plus en plus souvent, les données naturalistes, y compris les étiquettes de collection, comprennent les coordonnées géographiques des observations ou des prélèvements.
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méthodes et matériels d’observation
Le matériel et les accessoires à prévoir sont très différents selon les méthodes de chasse et d’observation que vous voulez pratiquer et aussi selon la taille du sac à dos que vous voulez emporter.
Il existe trois grandes méthodes pour observer et recueillir des insectes.
La billebaude
La billebaude, pour un naturaliste, c’est aller à l’aventure et se laisser guider par son instinct ou son expérience. C’est la méthode la plus simple, mais aussi la plus lente et la moins fructueuse en termes de récoltes. Cependant, c’est celle que préfèrent les naturalistes qui veulent connaître la biologie de leurs objets d’étude. Au cours d’une randonnée, vous allez rechercher à vue les habitats favorables aux insectes, le sol, les pierres, les fleurs, les troncs d’arbres et la végétation. Ainsi, s’il n’est pas trop perturbé par l’observateur qui doit rester discret, l’insecte est observé dans son milieu et avec son comportement naturel. On peut alors prendre des photos réalistes. Les insectes peuvent être observés avec une loupe, prélevés à la main, au filet ou à l’aide d’un aspirateur à bouche.
Cette méthode peut aussi s’appliquer la nuit, avec une lampe frontale. Vous pourrez observer des espèces qui ne sortent qu’à ce moment-là (surtout en période chaude et humide), notamment sur les troncs d’arbres et les rochers. Un filtre rouge peut
être utilisé car la lumière rouge est moins dérangeante pour les insectes et vous observerez leur comportement non perturbé.
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Amateur billebaudant avec un filet-fauchoir
Petit à petit, si vous vous spécialisez sur un groupe d’insectes, vous vous attacherez à des habitats convenant aux organismes de ce groupe et utiliserez des méthodes adaptées à leur détection en y apportant même des innovations.
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Prise de note sur le terrain
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La recherche orientée
Associée à la méthode précédente ou dans des habitats bien ciblés, vous utiliserez des outils dédiés que sont les
filets à
papillons (qui servent à tous les insectes volants), le filet-fau-
choir (pour faucher la végétation, ce qui est simple et très efficace car pouvant se faire pour tous les étages de la végétation : prairies, landes, arbustes, sous-bois, et même canopée), ou encore la nappe de chasse (ou
parapluie japonais) qui permet le battage de la végétation (pour ce dernier, un vieux parapluie retourné, de préférence clair, peut faire l’affaire).
Le filet à papillon
Grâce à un mouvement du poignet, l’entrée du filet s’obstrue pour empêcher l’insecte de sortir
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Le parapluie japonais
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Pour les insectes aquatiques, vous emploierez des
filets trou-
bleaux et des épuisettes de tailles diverses, comme celles des aquariophiles (avec un manche de longueur variable qu’il est possible de démonter). Il peut être intéressant de creuser la terre ou le terreau, de regarder dans les troncs d’arbres morts, de soulever et brosser les écorces avec des outils de jardinage.
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L’épuisette
Le piégeage
Les pièges sont très efficaces et souvent indispensables pour certains insectes. Ce peut être de simples dispositifs d’interception (bocal ou récipient enterré, piège à vitre, piège de Malaise*) avec des produits attractifs.
Par exemple, pour les coléoptères carabiques et les autres organismes du sol, vous pouvez vous servir
de bocaux contenant de la bière ou du vin, enterrés jusqu’au niveau du sol ou placés dans des cavités, pour les organismes cavernicoles.
Vous pouvez utiliser
des pièges à vin, une simple assiette, pour les papillons diurnes et les coléoptères saproxyliques* (qui utilisent des bois pourris),
des pièges à matière fécale pour les coprophages* ou à matière animale morte pour les nécrophages*
(qui mangent des cadavres).
les pièges à fruits en décomposition, au sol ou dans les arbres, sont aussi très efficaces pour les insectes saproxyliques (se nourrissant de bois en décomposition).
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