Publication prévue en avril 2016 Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture Produire plus avec moins en pratique le maïs · le riz · le blé Guide pour une production céréalière durable VUE D’ENSEMBLE On trouvera dans le présent guide une application concrète du modèle «Produire plus avec moins» de la FAO pour une intensification durable de la production des cultures fondamentales en matière de sécurité alimentaire, à savoir le maïs, le riz et le blé. À l’aide d’exemples recueillis en Afrique, en Asie et en Amérique latine, il montre comment les systèmes agricoles fondés sur l’écosystème aident les petits agriculteurs à améliorer les rendements des céréales, à renforcer leurs moyens d’existence, à réduire la pression exercée sur l’environnement et à accroître la résilience face au changement climatique. En cette période de transition mondiale vers une alimentation et une agriculture durables, ce guide sera un précieux outil pour les décideurs et les agents du développement. 1. Renouer le lien que nous avons avec les céréales Le changement climatique, la dégradation de l’environnement et la stagnation des rendements sont autant de menaces pour la céréaliculture et la sécurité alimentaire mondiale. L’intensification durable de la production céréalière peut nous aider à nourrir le monde tout en préservant ses ressources naturelles. D ’ici à 2050, s'agissant du maïs, du riz et du blé, la demande annuelle mondiale devrait atteindre quelque 3,3 milliards de tonnes, soit 800 millions de tonnes de plus que la récolte record de 2014. L’accroissement de la production devra essentiellement être assuré avec les terres agricoles existantes. Mais un tiers de ces terres est dégradé et la part d’eau prélevée par les agriculteurs est de plus en plus convoitée par d’autres secteurs. Produire plus avec moins en pratique: le maïs · le riz · le blé | Vue d’ensemble Le changement climatique pourrait avoir des effets catastrophiques sur les rendements du blé et entraîner un fléchissement de 20 pour cent des rendements du maïs en Afrique. En Asie, l’élévation du niveau de la mer met en péril la riziculture dans les grands deltas fluviaux. Le potentiel de croissance de la production céréalière est en outre réduit par la stagnation des rendements et la baisse de rentabilité des systèmes de production à forte consommation d’intrants. Si l’on n'agit pas, les 500 millions de petits exploitants agricoles familiaux du monde en développement, de même que les populations urbaines à faible revenu, seront frappés de plein fouet. Le changement climatique en Asie repoussant la production du blé vers les zones de culture pluviale moins productives, les consommateurs seront confrontés à des envolées des prix des aliments. La croissance démographique est susceptible d’aggraver la dépendance de l’Afrique à l’égard du riz importé. La progression de la demande et le fléchissement de la productivité pourraient entraîner un triplement des importations de maïs des pays en développement d’ici à 2050. L’accroissement durable de la productivité des terres agricoles existantes constitue le meilleur choix si l’on veut éviter de nouvelles flambées des prix des denrées alimentaires, améliorer l’économie rurale et les moyens d’existence des agriculteurs, et réduire le nombre de personnes vulnérables à la faim. Le modèle d’intensification de la production végétale «Produire plus avec moins», prôné par la FAO, vise à améliorer à la fois les rendements et la qualité nutritionnelle, tout en réduisant les coûts de production et les coûts environnementaux. On trouvera dans un exposé des concepts et des pratiques du modèle Produire plus avec moins, des exemples de leur application à la production de céréales, et un tour d’horizon des politiques, des institutions, des technologies, et des actions de renforcement des capacités nécessaires pour transposer à grande échelle les enseignements tirés des programmes nationaux et régionaux. 2. Rendre la production céréalière durable Il faut reconfigurer les systèmes de production agricole partout dans le monde pour favoriser une intensification durable. Les producteurs de céréales ont déjà entamé la transition en adoptant les composantes et les pratiques essentielles du modèle Produire plus avec moins Agriculture de conservation Avec la perturbation minimale du sol, la mise en place de paillis et les rotations culturales, les producteurs de maïs et de blé parviennent à réduire les coûts, à donner un coup de fouet aux rendements et à préserver les ressources naturelles. Dans les systèmes de riziculture irriguée, les exploitants se tournent vers le semis à sec sans travail préalable du sol. Pour améliorer leurs revenus et renforcer leur résilience face au changement climatique, les producteurs de céréales diversifient les cultures et intègrent les arbres, l’élevage et l’aquaculture dans leurs systèmes de production. Santé du sol Les pratiques de l’agriculture de conservation contribuent à améliorer la teneur en matière organique et les propriétés physiques du sol, ce qui freine l’érosion et accroît l’efficience de l’eau. Grâce à leur aptitude à fixer l’azote, les légumineuses rendent les sols plus fertiles et réduisent la nécessité des apports d'engrais minéraux. L’apport d’éléments nutritifs en fonction des besoins des cultures aide les agriculteurs à employer moins d’engrais et limite les excès nocifs pour l’environnement. Cultures et variétés améliorées Les systèmes Produire plus avec moins tirent parti de l’association de groupes de cultures diversifiées complémentaires, et de leurs variétés améliorées, pour accroître la productivité et contribuer à assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Des variétés céréalières plus résistantes aux stress biotiques et abiotiques sont désormais cultivées. La mise au point de céréales plus productives et nutritives doit aller de pair avec l’établissement de systèmes assurant la multiplication rapide de semences de qualité. Gestion efficiente de l’eau Dans le souci de produire davantage avec chaque goutte d’eau, de nombreux producteurs de riz limitent l’inondation des rizières, ce qui contribue aussi à limiter les émissions de méthane. La riziculture pratiquée sans inondation peut réduire l’utilisation d’eau de 70 pour cent. L’irrigation d’appoint du blé avec de l’eau de pluie récupérée et stockée a permis de quadrupler la productivité du blé. La plantation sur des plates-bandes irriguées avec irrigation par rigoles entraîne une économie d’eau et une hausse des rendements du blé et du maïs. Protection intégrée La première ligne de défense contre les ravageurs et les maladies est un écosystème agricole en bonne santé. Les producteurs de riz ayant bénéficié d’une formation sur la protection intégrée ont considérablement réduit le recours aux insecticides – et ce, sans baisse de rendement. Plantées en association avec le maïs, les légumineuses contribuent à l’élimination des adventices. Les producteurs de blé ont surmonté les épidémies de rouille en plantant des variétés résistantes et ils luttent contre les insectes nuisibles au moyen de rotations culturales. Chacune de ces composantes contribue à la durabilité mais, pour obtenir les avantages maximaux, il faut impérativement qu’elles soient toutes pleinement intégrées dans des systèmes de production agricole Produire plus avec moins. Produire plus avec moins en pratique: le maïs · le riz · le blé | Vue d’ensemble 3. Des systèmes agricoles qui produisent plus avec moins Concrètement, à quoi «ressemble» l'intensification durable de la production végétale? Ces exemples, choisis dans divers pays en développement de toutes les régions du monde, illustrent la mise en pratique de systèmes agricoles Produire plus avec moins. 1. En Afrique de l’Est, la culture de deux plantes locales dans les champs de maïs a contribué à mettre en déroute deux des pires ennemis de cette céréale dans la région. Le système «push-pull» a d’autres avantages, notamment la production de fourrage de qualité pour le bétail. 2. Mises au point à Madagascar, les pratiques du Système de riziculture intensive se sont diffusées jusqu’en Asie, où elles permettent aux exploitants agricoles de produire plus de riz et d’améliorer leurs revenus en employant moins d'eau, moins d'engrais et moins de semences. 3. En Amérique centrale, les agriculteurs ont mis au point un système de production «défriche-paillis» qui permet de préserver les arbres et les arbustes, de contribuer à la conservation du sol et de l’eau, de multiplier par deux les rendements du maïs et du haricot et même de résister aux ouragans. 4. Dans le monde entier, les producteurs de blé cultivent des légumineuses comme sources naturelles d’azote, en vue d’améliorer les rendements du blé. L’application des principes de l’agriculture de conservation peut permettre de bénéficier de tous les avantages de la rotation blé-légumineuses. 5. En Amérique latine, une graminée originaire d'Afrique tropicale a considérablement contribué à améliorer la productivité du bétail. Les agriculteurs brésiliens ont intégré la graminée Brachiaria dans un système de culture du maïs avec semis direct qui remplace la monoculture de soja. 6. Dans les plaines indo-gangétiques d’Asie du Sud, des techniques favorisant la conservation des ressources permettent d’obtenir de bons rendements du blé et de réduire les coûts de production de 20 pour cent. L’application des principes de l’agriculture de conservation à la riziculture générerait des effets de synergie bénéfiques pour les deux cultures. 7. Partout dans le monde en développement, il est fréquent de voir pois cajan, niébé, arachide, soja et pois sabre dans les champs de maïs. Compte tenu de leur forte productivité, les systèmes maïs-légumineuses conviennent particulièrement aux petits exploitants agricoles. 8. En Asie, l’élevage de poisson dans les rizières et tout autour contribue à la lutte contre les ravageurs du riz et à la fertilisation de la culture. L’amélioration des rendements, les recettes tirées de la vente du poisson et les économies réalisées sur les produits agrochimiques se traduisent par un accroissement de 50 pour cent des revenus des producteurs. 9. En Afrique australe, associés à la culture du maïs, des arbres et des arbustes de la famille des légumineuses fournissent des résidus de qualité riches en azote, qui contribuent à l’amélioration de la fertilité du sol, à l’accroissement des rendements et à la création de nouvelles sources de revenus. 10. En Asie centrale, le labour zéro, la couverture du sol et la rotation des cultures aideraient de nombreux pays à freiner l’érosion des sols et à accroître la production alimentaire. Au Kazakhstan, les producteurs de blé sont déjà bien engagés sur la voie d'une application intégrale des principes de l'agriculture de conservation. 11. En Asie du Sud et du Sud-Est, des millions de producteurs de riz produisent désormais du maïs pendant la saison sèche, en cultivant des hybrides à haut rendement qui consomment moins d’eau et génèrent des revenus plus substantiels. Gros plan: le Bangladesh. Produire plus avec moins en pratique: le maïs · le riz · le blé | Vue d’ensemble 4. La voie à suivre L’adoption du modèle Produire plus avec moins par les petits exploitants agricoles passe par une action concertée à tous les niveaux, menée avec la participation des pouvoirs publics, des organisations internationales, du secteur privé et de la société civile. n appliquant le modèle Produire plus avec moins dans des conditions de production souvent difficiles, les producteurs céréaliers ont amélioré leur production ainsi que leurs moyens d’existence et leurs revenus, tout en préservant les ressources naturelles et en renforçant la résilience face au changement climatique. Mais le taux d’adoption des pratiques durables est encore relativement faible et il reste encore beaucoup à faire pour que l’agriculture engendre tous les avantages du modèle Produire plus avec moins. Le passage à une intensification durable de la production végétale suppose des changements fondamentaux dans la gouvernance de l’alimentation et de l’agriculture. La mise en œuvre de ces changements demande une évaluation réaliste du coût global des transitions indispensables. Le passage à une intensification durable de la production végétale suppose aussi une adaptation méticuleuse des pratiques et des technologies de l’agriculture durable aux conditions spécifiques des sites d’application. Un environnement politique, juridique et institutionnel favorable doit permettre d’établir l’équilibre souhaitable entre les initiatives du secteur privé, du secteur public et de la société civile et garantir la reddition de comptes, l’équité, la transparence et le respect de la légalité. La vision de la FAO relative à l’alimentation et l’agriculture durables peut orienter l’élaboration d'un cadre de Pour commander cet ouvrage, Produire plus avec moins en pratique: le maïs, le riz, le blé, écrire à: [email protected] ou s’adresser au réseau des distributeurs, agents et libraires agréés de la FAO présents dans le monde dans plus de 70 pays: http://www.fao.org/publications/fr/ politiques, stratégies et programmes nationaux visant à faciliter le passage à une intensification durable de la céréaliculture, qui soit particulièrement productive, économiquement viable, respectueuse de l’environnement et fondée sur l’équité et la justice sociale. Par conséquent, les décideurs politiques doivent relever les grands défis suivants: appuyer le passage au modèle Produire plus avec moins dans le contexte de transformations structurelles plus générales; formuler des politiques qui favorisent l’adoption de systèmes de production durables par les exploitants agricoles; centrer les investissements agricoles sur la fourniture de biens publics et encourager les agriculteurs à investir dans la production végétale durable; établir et protéger les droits des producteurs à accéder aux ressources; promouvoir des marchés et des filières plus justes et plus efficaces; accroître l’appui en faveur de la recherche-développement agricole menée sur le long terme; promouvoir les innovations technologiques adaptées aux besoins des petits producteurs; redynamiser l’enseignement et la formation agricoles; renforcer les systèmes semenciers formels et informels; enfin, intensifier la collaboration avec les organisations, les instruments et les mécanismes internationaux. Contact Division de la production végétale et de la protection des plantes Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture Viale delle Terme di Caracalla, 00153 Rome, Italie [email protected] www.fao.org/save-and-grow © FAO, 2016 I5318F/1/1.16 E ">

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