Eyrolles Guide Mode d'emploi

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grapholexique
du
Comprendre et utiliser les symboles graphiques de la BD japonaise
Den Sigal
© Groupe Eyrolles, 2007
ISBN 978-2-212-11791-2
p. 24 à 83 Symboles 01-15 MEP GRAPHO
Symbole
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Les Yeux
pincés d’effort
Le personnage met toute son énergie
dans l’action.
Un trop plein d’énergie…
Enthousiaste ou en colère, le personnage fait un effort évident pour se faire entendre
ou pour agir dans une situation difficile. Il plisse les yeux en serrant les paupières,
ouvre la bouche pour hurler ou fait une mimique quelconque pour mieux concentrer ses forces. Les grands yeux habituels ont disparu au profit de gros traits en
éventail manifestant clairement l’énergie qu’il croit devoir déployer.
Le comique de la situation est cependant évident. Enthousiasme, colère et énergie manifestés par des YEUX PINCÉS D’EFFORT sont en général excessifs par rapport
à la situation. Les autres personnages restent bien souvent impassibles devant
ces trépignements, cherchant à faire taire leur camarade et à le ramener à plus
de mesure.
La grande simplicité du graphisme est frappante et offre un fort contraste avec le
reste du visage dessiné comme à l’accoutumée. Les YEUX PINCÉS D’EFFORT se remarquent dans une case « comme le nez au milieu de la figure » pourrait-on dire !
Parfois même les éventails des deux yeux se rejoignent sur l’arête du nez pour
former une large croix barrant le regard comme on peut le voir sur l’illustration de
Fumiko Mikami, page 71. Cependant la symbolique reste la même.
Voir les symboles...
TRAITS DE ROUGEUR, pages
44-47
YEUX RONDS DE MENACE, pages 72-75
GOUTTE DE TENSION, pages 80-83
LIGNES DE TENSION, pages 96-99
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Auteurs références
Dans Host Club, une hilarante comédie lycéenne dont le succès a suscité une
récente adaptation en série animée, Bisco Hatori met en scène des personnages
aussi vifs que capricieux. Les pages sont jalonnées de cases délirantes les montrant avec les YEUX PINCÉS D’EFFORT pour exprimer leur trop plein d’énergie.
Le dessinateur Masamune Shirow conclut souvent ses chapitres en passant au
style Super-Deformed, comme un intermède bienvenu pour détendre le lecteur.
D’ordinaire précis et technique, son trait laisse alors la place à des formes arrondies
et simples dans lesquelles s’intègrent tout naturellement les YEUX PINCÉS D’EFFORT.
Mode d’emploi
Pour utiliser à bon escient les YEUX PINCÉS D’EFFORT, on n’hésitera pas à privilégier
l’expressivité plutôt que la vraisemblance. En effet, les auteurs japonais ne cherchent pas tant à donner une vision exacte de la réalité qu’à faire naître des émotions. Pour cela, tous les moyens sont bons : épaisseur du trait, décors, rythme de
l’action, procédés narratifs, et bien sûr symboles graphiques jusqu’à l’excès…
Très expressifs, les YEUX PINCÉS D’EFFORT pourront donc être utilisés dans cet esprit
sans risque de choquer le lecteur.
L’effort se manifestera aussi par l’expression de la bouche. Par exemple, sur la
vignette de la page 69, la fille se lèche les babines. S’il parle ou pousse un cri, le
personnage aux YEUX PINCÉS D’EFFORT sera dessiné avec la bouche ouverte, et même
largement ouverte puisqu’il est censé faire un gros effort. Ce symbole graphique
sera parfait aussi pour exprimer la violente colère d’un enfant qui trépigne.
La grande stylisation de ce symbole le réservera cependant à des œuvres au graphisme volontairement simple, dans des passages humoristiques, ou dessinés
dans le style Super-Deformed.
Voir aussi...
…un autre exemple d’utilisation des YEUX PINCÉS D’EFFORT, page 99.
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JE PENSAIS
ME JETER D’ICI.
NOOOON !
JE T’EN PRIE,
NE FAIS PAS ÇA !
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HEIN ?
© Fumiko Mikami/Eyrolles
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MAIS FINALEMENT,
JE TROUVE QUE C’EST
VACHEMENT HAUT.
AH !
© Tsubasa Nanaki/Eyrolles
Cette jeune fille provoque une catastrophe avec la plus désarmante bonne
volonté. Voulant venir au secours de ce garçon suicidaire, elle glisse
malencontreusement sur le carrelage et propulse le malheureux dans le
vide. Le comédien Pierre Richard, éternel gaffeur et distrait, n’aurait pas fait
mieux ! L’emploi du symbole des YEUX PINCÉS D’EFFORT sous leur forme
soudée en X permet de tourner en dérision la jeune fille qui met toutes ses
forces pour empêcher le malheur qu’elle finit par provoquer par sa
désastreuse maladresse. Voir Sens de lecture, pages 16-19.
HEIN ?
MAIS C’EST
UNE SURPRISEPARTY, T’ES AU
COURANT ?
FILLES À LA MODE
OUI OUI !
J’VEUX RENCONTRER
LE PRINCE
CHARMANT !
ÇA VA ÊTRE LA CATA
SI ELLE VIENT…
MOI AUSSI,
JE VEUX VENIR AVEC
VOUS, MOI AUSSI !
Dans la première et la troisième case, la fille aux couettes trépigne : elle veut
elle aussi être la plus belle pour aller danser ! Son enthousiasme appuyé par
des YEUX PINCÉS D’EFFORT qui lui mangent le visage, ses répliques puériles
et ses couettes de gamine montrent le décalage avec les trois adolescentes
« à la mode » qui ne semblent guère vouloir s’encombrer de ce bébé. La
simplicité géométrique du symbole apporte beaucoup de présence au
personnage, tout en le ridiculisant gentiment.
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